Rechercher
Rechercher

Monde - Conflit

Des milliers de Syriens des zones rebelles crient leur colère face à la Turquie

Transfert dans leur pays de près de 700 Irakiens liés à l’EI.

Des milliers de Syriens des zones rebelles crient leur colère face à la Turquie

Manifestation à Aazaz, hier, contre les propos du ministre turc des AE, Mevlut Cavusoglu, appelant à une réconciliation entre les rebelles et le régime Assad. Mahmoud Hassano/Reuters

Des milliers de Syriens ont manifesté vendredi dans des régions sous contrôle des rebelles pour dénoncer l’appel du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu à une « réconciliation » entre le régime et les insurgés.

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Ankara, qui déploie des soldats dans des zones limitrophes de Syrie, se dit farouchement opposée au régime de Bachar al-Assad et se pose en soutien indéfectible des groupes rebelles syriens. Mais, jeudi, M. Cavusoglu a plaidé pour « réconcilier l’opposition et le régime en Syrie » afin de sceller une « paix durable ». Cette déclaration marque un changement dans la position de la Turquie dont le président Recep Tayyip Erdogan qualifiait encore en mai le régime Assad de « meurtrier ».

La déclaration du ministre turc a provoqué la colère des opposants et rebelles syriens qui ont appelé à la mobilisation contre la Turquie dans des secteurs contrôlés par des soldats turcs et leurs supplétifs syriens dans la province d’Alep (Nord), et dans des secteurs sous contrôle des jihadistes et de factions rebelles.

Après la prière hebdomadaire musulmane du vendredi, la foule a crié « Non à la réconciliation » à Aazaz, al-Bab et Afrine dans la province d’Alep, ainsi que dans la province d’Idleb (Nord-Ouest) sous contrôle des jihadistes et de groupes rebelles.

Un suicide

« En tant que révolutionnaires, nous rejetons toute réconciliation avec le régime car elle signifierait la destruction et le déplacement de millions de Syriens », explique Yassine Ahmad, 37 ans, un déplacé à al-Bab. « Cette réconciliation n’est ni entre nos mains ni entre les mains de la Turquie. Ce serait un suicide pour nous », dit-il sous une nuée de drapeaux de l’opposition syrienne et une bannière proclamant « Pas de réconciliation, la révolution continue ».

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant un point de contrôle de l’armée turque dans la localité d’al-Mastouma dans la province d’Idleb au cri de « À bas le régime » syrien. « Nous sommes contre la réconciliation et nous n’oublierons pas le sang des martyrs et les massacres (du régime, NDLR) », lance Sanaa al-Ali, une manifestante.

Mise au point

La veille, des Syriens sont descendus dans la rue à al-Bab aussitôt après la conférence de presse à Ankara du chef de la diplomatie turque. Face au tollé, vendredi, le porte-parole de son ministère, Tanju Bilgiç, a publié une mise au point dans laquelle n’apparaissait plus le terme « réconciliation » et qui réaffirmait « le plein soutien de la Turquie à l’opposition » au régime Assad. Il a aussi souligné que son pays « continuera à contribuer aux efforts visant à trouver une solution durable » au conflit.

M. Erdogan est l’un des principaux détracteurs de M. Assad qu’il a souvent qualifié de « tyran sanguinaire » depuis 2011. En 2020, des affrontements meurtriers ont même opposé forces syriennes et turques. Le pouvoir syrien, lui, ne rate pas une occasion pour s’en prendre à la Turquie accusée de soutenir des « groupes terroristes » en Syrie.

La Turquie accuse surtout les forces kurdes syriennes qui contrôlent la majeure partie du nord-est du pays d’être des « terroristes » et a mené plusieurs opérations contre elles en Syrie.

Lors de sa conférence de presse, M. Cavusoglu a souligné que depuis 2011, « beaucoup de gens sont morts (en Syrie), beaucoup ont quitté leur pays. Ces gens devraient pouvoir rentrer y compris ceux (réfugiés) en Turquie. Une paix durable est nécessaire ». Il a néanmoins nié tout contact direct entre MM. Erdogan et Assad, mais a reconnu une reprise de contact entre les services de renseignements des deux pays et un bref entretien avec son homologue syrien en octobre 2021.

Transfert de détenus

Sur un autre plan, les autorités kurdes dans le nord-est de la Syrie ont transféré dans leur pays près de 700 Irakiens liés au groupe jihadiste État islamique (EI), a indiqué vendredi une ONG syrienne. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), il s’agit de 620 Irakiens, des proches de combattants de l’EI retenus dans le camp d’al-Hol, et de 50 chefs et combattants de l’EI détenus dans une prison des Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants dominée par les Kurdes.

Cette opération effectuée en coordination avec les autorités irakiennes est la quatrième du genre depuis le début de l’année. Le camp d’al-Hol, sous contrôle des forces kurdes, est situé dans la province de Hassaké, à moins de 10 km de la frontière irakienne. Mercredi, l’agence de presse officielle irakienne INA, citant le porte-parole du ministère des Déplacés, a affirmé que « 500 familles du camp al-Hol devraient être rapatriées cette année ». Ces derniers mois, des centaines d’Irakiens liés à l’EI ont quitté le camp surpeuplé d’al-Hol, qui abrite quelque 56 000 personnes selon l’ONU. Au total, « 3 500 détenus irakiens » se trouvent dans les prisons kurdes dans le Nord-Est syrien, avait indiqué en juin un haut responsable militaire irakien.

Environ « 620 personnes, des proches de membres de l’EI, ont quitté le camp d’al-Hol » conformément à une opération coordonnée entre la direction du camp et le gouvernement irakien, a précisé l’OSDH. Ces membres de 150 familles irakiennes, « des femmes, des enfants et des hommes, dont certains sont malades », ont quitté le camp jeudi, a dit un responsable de l’administration autonome kurde installée dans les régions du nord-est de la Syrie.

Source : AFP

Des milliers de Syriens ont manifesté vendredi dans des régions sous contrôle des rebelles pour dénoncer l’appel du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu à une « réconciliation » entre le régime et les insurgés.Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Ankara, qui déploie des soldats dans des zones limitrophes de Syrie, se dit farouchement opposée au régime...

commentaires (1)

Comme tout ça est complexe! Dur de comprendre qui est avec qui

Massabki Alice

00 h 19, le 16 août 2022

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Comme tout ça est complexe! Dur de comprendre qui est avec qui

    Massabki Alice

    00 h 19, le 16 août 2022

Retour en haut