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Économie - Restauration

Pazzi sonne le retour des frères Maroun au Liban

Pazzi sonne le retour des frères Maroun au Liban

Pazzi peut accueillir une cinquantaine de convives, dont une majorité sur sa terrasse. Photo DR

Discrets depuis le début de la crise, les frères Samer et Mazen Maroun, qui dirigent ensemble le groupe Lotus Management, spécialiste du secteur de la restauration, reviennent avec Pazzi. « En 2019, notre famille s’est séparée du restaurant-traiteur-pâtisserie La Gondole, fondé en 1957 : nous ne voulions plus avoir à gérer de grosses structures aux coûts prohibitifs dans un Liban en crise. Il y a eu ensuite l’explosion du 4 août 2020 : notre bistrot Prune à Mar Mikhaël a été détruit. Cela nous a vraiment impactés : on était plutôt dans une position attentiste. Mais en octobre dernier, après les pénuries d’essence, quand le pays a définitivement basculé dans une économie dollarisée, nous avons constaté une reprise et avons alors décidé de réinvestir au Liban », explique Samer Maroun, alors qu’il peaufine avec ses ouvriers la décoration intérieure de Pazzi (« fous » en italien).

La nouvelle pizzeria ouvrira à Badaro le 23 août. Quatorze employés se relaieront quand le restaurant fonctionnera à plein régime. Si les frères ne souhaitent pas communiquer l’investissement, ils affirment qu’il reste limité. « Nous détenions déjà une partie de l’équipement », relève Samer Maroun. Installée à la place du bar Le Dany’s, Pazzi peut accueillir une cinquantaine de convives, dont une majorité sur sa terrasse. « Badaro est vraiment un quartier que j’affectionne et j’avais envie de retrouver le plaisir du premier Olio ouvert en 2005 à Gemmayzé. »

Jusqu’en 2018 en effet, les deux frères détenaient la chaîne de restaurants italiens Olio, ainsi que le restaurant japonais Soto. Les huit branches n’ont pas survécu aux premières années de la crise et les deux marques ont disparu.

Pour Samer Maroun, « il faut savoir se transformer pour ne pas disparaître : avant 2019, la facture énergétique représentait environ 10 % du chiffre d’affaires, aujourd’hui c’est plutôt 25 %. En contrepartie, la part des loyers et des salaires a baissé. C’est un autre business model qui se met en place progressivement. » Les frères Maroun ont ainsi choisi de proposer une offre différente, en s’appuyant au maximum sur des filières de production locale et un service plus simple. « La carte des vins fera, par exemple, largement appel à des petites caves libanaises. » Avec un ticket moyen de 20 dollars par personne, le nouvel établissement tente notamment d’attirer une clientèle plutôt jeune, fan de burgers ou de cuisine asiatique bon marché.

D’autres projets au Liban et dans la région

Pazzi n’est d’ailleurs pas leur seul projet : en octobre, Lotus Management doit rouvrir Prune, d’une capacité de 70 places assises, à Mar Mikhaël. Avec une carte resserrée autour d’un plat emblématique, les moules-frites. « La Gondole était connue pour ses moules-frites et Prune avait aussi fait une partie de son succès sur ce mets. Nous avons donc décidé de parier sur le plus célèbre des plats belges pour signer le grand retour de ce bistrot », ajoute Samer Maroun.

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Mais le vrai coup des deux frères reste à venir. Ils ont en effet repris le bail du Grand Bar au centre-ville de Beyrouth, fermé l’année passée. « Le lieu est impeccable, nous avons juste à prendre les clefs et ouvrir. » Dédié au monde de la nuit, l’établissement qui accueille autour de 200 personnes doit être réinauguré en octobre prochain. Il fermera chaque été. « La crise a laminé la classe moyenne, mais elle a vu naître une nouvelle clientèle à la recherche de divertissements », reprend-il.

Le Liban n’est plus le seul pays où Mazen et Samer Maroun s’attachent à commercialiser leurs marques. Dans les prochains mois, ils doivent lancer Soto dans la ville nouvelle de Cheikh Zayed, à Gizeh (Égypte), ainsi qu’Olio et Soto à Riyad. Le premier devrait être inauguré en novembre prochain ; le second début 2023. « Nous faisons du “management franchise” : en Égypte, l’investissement est réalisé par un groupe local dont nous sommes les partenaires et nous assurons la gestion du projet ; en Arabie saoudite, c’est une franchise avec un contrat de gestion de deux ans qui nous lie à nos partenaires locaux. » Une formule qui leur permet de se mesurer à des groupes internationaux sur des marchés régionaux d’ores et déjà très compétitifs. « Riyad, par exemple, est ultraconcurrentiel : toutes les grandes marques y sont présentes et il faut vraiment prouver sa valeur pour y imposer son nom », conclut Samer Maroun.

Cet article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, de se battre.


Discrets depuis le début de la crise, les frères Samer et Mazen Maroun, qui dirigent ensemble le groupe Lotus Management, spécialiste du secteur de la restauration, reviennent avec Pazzi. « En 2019, notre famille s’est séparée du restaurant-traiteur-pâtisserie La Gondole, fondé en 1957 : nous ne voulions plus avoir à gérer de grosses structures aux coûts prohibitifs dans un...

commentaires (2)

Correction: La facture énergétique avant la crise représentait au plus 6% et je suis généreux. Aujourd’hui elle représente entre 8 et 12% au plus. Merci d’arrêter de dire des bêtises….

Samir Tabet

20 h 29, le 14 août 2022

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Commentaires (2)

  • Correction: La facture énergétique avant la crise représentait au plus 6% et je suis généreux. Aujourd’hui elle représente entre 8 et 12% au plus. Merci d’arrêter de dire des bêtises….

    Samir Tabet

    20 h 29, le 14 août 2022

  • BRAVO!

    Marie Claude

    07 h 37, le 13 août 2022

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