Le groupe parlementaire du Hezbollah a mis en garde jeudi contre une vacance au niveau du pouvoir exécutif, alors que le mandat du chef de l'Etat Michel Aoun s'achève le 31 octobre, et qu'aucun nouveau gouvernement n'a été formé par le Premier ministre désigné Nagib Mikati, depuis les législatives de mai dernier.
A l'issue de la réunion de sa formation parlementaire, le parti chiite a appelé "toutes les formations ayant un poids sur la scène nationale à prendre conscience du danger d'une vacance au niveau du pouvoir exécutif" et à "ne pas perdre de temps (...) pour former un gouvernement de pleins pouvoirs apte à assumer ses responsabilités".
La formation du gouvernement semble reportée aux calendes grecques, le président de la République et le Premier ministre désigné ne s'étant rencontrés qu'une seule fois à ce sujet. Lors de cette unique réunion au lendemain de la désignation de M. Mikati, ce dernier avait remis au chef de l'État une formule assimilée à un remaniement de son équipe actuelle, avec notamment le remplacement du ministre de l'Énergie, considéré comme proche des aounistes, ce qu'a refusé M. Aoun. Depuis, la situation s'est encore tendue avec des échanges de communiqués accusateurs entre le bureau du Premier ministre et le Courant patriotique libre, le parti aouniste.
Lors de son dernier discours mardi, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait réclamé la formation d'un gouvernement "sérieux".
Le groupe parlementaire du parti pro-iranien a en outre abordé l'épineuse question de la délimitation de la frontière maritime avec Israël. "Le temps accordé pour trancher cette question du côté des sionistes n'est pas illimité", a prévenu la formation.
Selon nos dernières informations, Israël serait prêt à céder au Liban la totalité du champ présumé d’hydrocarbures de Cana, à cheval sur le bloc 8 libanais et le bloc 72 israélien. En contrepartie, l’État hébreu réclame une compensation territoriale maritime, autrement dit, une partie du bloc 8 situé dans la zone économique exclusive (ZEE) revendiquée par le Liban, auquel il serait donc prêt à accorder une superficie maritime de 860 km2.
Depuis l'arrivée début juin d'une plateforme gazière dans le champ gazier de Karish au large d'Israël, les tensions ont été ravivées. Le chef du Hezbollah a menacé à plusieurs reprises d'une guerre, et l'État hébreu y a répondu également par des menaces. Mardi, Hassan Nasrallah a demandé à ses partisans de se "tenir prêts à toute éventualité".
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