Quelques centaines de manifestantes et manifestants se sont mobilisés dimanche lors d'un rassemblement contre "les crimes du régime patriarcal" et pour les droits des groupes marginalisés de la société libanaise, et notamment les femmes, la communauté LGBT ou les réfugiés.
"On veut danser, on veut chanter, on veut faire tomber le régime", scandaient les contestataires qui sont partis de sous le pont du ring, dans le centre-ville de Beyrouth, vers le quartier de Aïn Mreissé. Des femmes marchaient en tête du cortège, tapant dans les mains et brandissant une grande pancarte dénonçant les "crimes du régime patriarcal qui ne sont pas des crimes individuels, mais de société". Sur une autre banderole, des manifestantes fustigent "l'incitation, l'affamement, la mise à l'écart" des populations marginalisées par les dirigeants et leurs politiques sociales et économiques. Au porte-voix, une manifestante scandait des slogans contre les tribunaux religieux, le racisme ou encore la violence domestique.
"Nous sommes tous la priorité : femmes, réfugiés, LGBT, travailleurs étrangers", peut-on encore lire sur un autre calicot, tandis qu'un manifestant avait calligraphié le slogan "la faim n'est pas raciste, c'est vous qui l'êtes" sur une modeste pancarte en carton, alors que les réfugiés syriens sont de plus en plus stigmatisés, en raison entre autres de pénuries de pain. Les propos misogynes ont également été dénoncés lors de cette mobilisation, alors que même les députées sont victimes de moqueries, voire d'intimidation, de la part de leurs collègues masculins au sein du Parlement libanais.
Cette marche a été organisée par un groupe appelé "Le mouvement féminin" (Taharok Nasawi), en solidarité avec les "femmes et groupes marginalisés ciblés par les pratiques violentes systématiques des autorités, des médias et de certaines parties de la société". "Ces pratiques vont de l'incitation (au crime, ndlr) à la haine et au meurtre", explique le Mouvement sur les réseaux sociaux, réclamant "un changement social" et dénonçant "le silence et l'absence de mesures de protection" envers ces pratiques des autorités. Elle a eu lieu alors que, dans un Liban en plein effondrement socio-économique, les violences se multiplient et se banalisent depuis des mois, qu'il s'agisse de féminicides, de discours racistes ou d'incitation à la haine envers la communauté LGBT.
bravo !
09 h 58, le 01 août 2022