"Il est honteux que les députées du Parlement libanais, en particulier celles qui critiquent les autorités, soient harcelées par leurs homologues masculins et par le Président de la Chambre lui-même", a fustigé mercredi l'ONG Amnesty International, après la séance plénière chaotique du 26 juillet. Une séance durant laquelle la députée de la contestation Halimé Kaakour a essuyé un "Assieds-toi et tais-toi" du Président de la Chambre Nabih Berry, et où sa collègue Cynthia Zarazir s'est fait appeler "députée-cafard" par l'élu Kabalan Kabalan.
Ces échanges ont suscité un tollé au Liban, et la députée de Beyrouth Cynthia Zarazir a dénoncé dans la foulée un délire machiste depuis son arrivée au Parlement : magazines Playboy et préservatifs usagés trouvés dans son bureau "sale", manque de respect des députés à son égard... Des accusations que le Parlement a démenties, les qualifiant de "populistes" dans un communiqué publié mercredi.
"Mettre fin à ces abus"
Commentant la polémique, l'ONG Amnesty International s'est indignée sur Twitter. "Il est honteux que les députées du Parlement libanais, en particulier celles qui critiquent les autorités, soient harcelées par leurs homologues masculins et par le Président de la Chambre lui-même, simplement parce qu'elles sont des femmes, dans un Parlement dominé par les hommes", a-t-elle dénoncé.
#لبنان | من المعيب أن تتعرّض النائبات في مجلس النواب اللبناني، خصوصًا اللواتي ينتقدن السلطات، للمضايقة من نظرائهنّ الرجال ومن رئيس مجلس النواب نفسه لمجرّد كونهنّ نساءً في برلمان يطغى عليه الرجال.
— منظمة العفو الدولية (@AmnestyAR) July 27, 2022
"Les représentants, et en particulier le président Nabih Berry, doivent prendre leurs responsabilités et mettre fin à ces abus envers les femmes, et cesser d'encourager un environnement hostile à leur encontre", a poursuivi l'organisation internationale, avant de conclure : "Le Parlement doit respecter les droits de l'homme et appliquer la loi criminalisant le harcèlement datant de 2020 !".
En décembre 2020, les députés avaient adopté plusieurs mesures visant à protéger les droits des femmes en adoptant une loi criminalisant le harcèlement sexuel, notamment sur le lieu de travail, et en amendant la loi de 2014 sur la violence domestique. Mais plusieurs observateurs et ONG ont dénoncé une loi incomplète, et le sexisme prégnant dans les mentalités au Liban.
commentaires (21)
Je suis d’accords avec toi Aliosha lol c’est très vrai et tu as parfaitement raison et puis Berry parle comme ça avec tous les députés …
Bery tus
23 h 13, le 28 juillet 2022