Plusieurs responsables libanais, dont le chef de l’État, Michel Aoun, ont annoncé mardi que l’émissaire américain chargé des négociations indirectes entre le Liban et Israël au sujet du tracé de leur frontière maritime, Amos Hochstein, est attendu à Beyrouth dans les prochains jours. Ces déclarations interviennent alors que Washington avait indiqué jeudi dernier qu’aucun voyage de l’émissaire au Liban ou en Israël n’avait jusque-là été annoncé.
Lors d’une réunion avec la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Joanna Wronecka, M. Aoun a confirmé « le retour de M. Hochstein au Liban en fin de semaine, afin d’examiner les derniers développements concernant les négociations indirectes sur le tracé de la frontière maritime », rapporte la présidence sur Twitter. De son côté, le vice-président du Parlement et conseiller du chef de l’État, Élias Bou Saab, a indiqué que « Amos Hochstein arrivera au Liban le 31 juillet ». « Le Liban est en position de force au niveau des négociations sur le tracé de la frontière maritime », a-t-il estimé en amont d’une séance plénière de la Chambre, assurant que le pays « n’abandonnera aucun de ses droits maritimes ». « La ligne 29 est une option, et j’ai refusé de la nommer “ligne de négociations” parce que cela veut dire la mettre en échec, alors qu’elle demeure l’une des options sur lesquelles nous travaillons », a-t-il ajouté. Le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a lui aussi parlé d’un retour de l’émissaire américain qui « effectuera des négociations dans le cadre d’une tournée ». Selon lui, « il est possible que Amos Hochstein revienne avec une réponse à l’offre présentée par le Liban lors de sa dernière visite ».
Le litige frontalier entre Israël et le Liban bat son plein depuis l’arrivée, il y a plus d’un mois, d’une unité d’extraction gazière au champ de Karish qui pourrait se trouver dans une zone contestée par le Liban s’il officialise ses revendications maximalistes, à savoir la ligne 29. Sauf que lors de la dernière visite de l’émissaire américain, les responsables libanais lui avaient communiqué une nouvelle proposition consistant à élargir la ligne 23 pour inclure la totalité du champ maritime de Cana dans l’espace maritime libanais, alors que le tracé originel prévoit d’attribuer une partie de cette zone à Israël. Il n’est toujours pas clair si le champ de Cana renferme du gaz off shore. À la mi-juillet, M. Hochstein a fait état de « bons progrès » réalisés « tant au Liban qu’en Israël », tandis que la presse israélienne faisait, elle, état d’une déception des responsables quant à la réponse libanaise que leur a communiquée l’émissaire au cours de ses allers-retours auprès des deux parties.
Lundi, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui a dernièrement tempéré ses propos au sujet de ce litige après avoir menacé de lancer une guerre contre l’État hébreu, a mis en garde contre « un problème si le forage dans le champ de Karish débute en septembre avant que le Liban n’ait obtenu ses droits ». « Nous avons fixé un objectif et œuvrons pour y parvenir sans hésitation », a-t-il poursuivi, assurant « avoir recours à tout ce qui permettra de le réaliser ». Selon lui, « l’État est incapable de prendre la décision convenable qui protège le Liban et ses richesses ». « La résistance se retrouve alors obligée à prendre cette décision », a-t-il estimé. « Nous sommes à même de dissuader l’ennemi et frapper des cibles dans n’importe quel endroit au large d’Israël », a-t-il assuré. Il a également affirmé qu’il « n’existe aucune cible israélienne en mer ou sur terre que les missiles de précision de la résistance ne peuvent atteindre ». « Si nous nous dirigeons vers une guerre, les Libanais doivent avoir confiance dans la résistance qui pourra imposer la volonté du Liban sur l’ennemi », a ajouté le leader chiite. Et de poursuivre : « Si la guerre éclate entre le Liban et Israël, on ne sait pas si le conflit restera bilatéral. Il est possible et très probable que d’autres forces interviennent », a prévenu Hassan Nasrallah.
Mardi, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a estimé que le chef du Hezbollah « entrave l’obtention d’une solution » dans ce litige, assurant toutefois espérer que « la situation ne dégénérera pas en guerre ».
Par ailleurs, lors de la séance parlementaire tenue place de l'Étoile hier, deux propositions visant à amender une loi de 2011 sur le tracé de la frontière maritime, afin de prendre officiellement en compte la ligne 29 comme délimitation de la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban, ont perdu leur caractère de double urgence. Cette caractéristique leur permettait d'être proposées au vote en séance plénière sans être étudiées en commissions. Les textes doivent donc être renvoyés devant les commissions adéquates. D'après la députée Halimé Kaakour, seuls les treize députés « du changement », Oussama Saad, Abderrahmane Bizri et Hassan Mrad ont voté pour que ces propositions gardent leur caractère de double urgence. « La ligne 29 n'intéresse personne, où sont la souveraineté et la résistance ? », a-t-elle écrit sur Twitter.
Réagissant sur ce sujet, M. Berry a déclaré que l'accord-cadre pour les négociations, dont il était le parrain, « ne parle pas de lignes mais de tracé et de négociations indirectes à Naqoura ». « Nous nous étions mis d'accord avec le président Michel Aoun et le Premier ministre Nagib Mikati lors de la dernière réunion à Baabda pour nous rendre à Naqoura conformément à cet accord. Nous obtiendrons peut-être plus que la ligne 29, mais nous ne voulons pas parler de lignes. Nous nous contentons d'attendre l'arrivée du médiateur américain d'ici quelques jours, et nous allons revenir à Naqoura », a-t-il déclaré.
comment ne pas sentir la puanteur emaner de KELLON, du moins ceux impliques, alors que le sieur Amos H divulgue ses projets, son plan de voyage a.......aux "amis" libanais, hors meme les usages, qui auraient voulu que ce soit les AE, l'ambassade de son pays de qui proviendrait la nouvelle de son"retour" au Liban?
10 h 34, le 27 juillet 2022