L'ONU a "doublé ses efforts en faveur des Libanais", rappelle Rochdi

L'ONU a rappelé vendredi, par la voix de sa coordinatrice spéciale pour le Liban Najat Rochdi, qu'elle venait en aide aux Libanais autant qu'aux réfugiés syriens installés au Liban, et avoir doublé ses aides à la communauté hôte, alors que les discours pour le rapatriement des réfugiés se sont multipliés ces dernières semaines. 

Dans un communiqué, Mme Rochdi a rappelé "l'engagement du gouvernement libanais envers le principe de non-refoulement, en vertu du droit international, et envers le principe d'assurer le retour sûr, volontaire et digne des réfugiés". Bien que le Liban ne soit pas signataire de la Convention internationale sur les réfugiés de 1951, il est signataire de la Convention des Nations unies contre la torture, qui interdit de renvoyer de force une personne dans un pays où elle risquerait d'être torturée. Le principe international de non-refoulement interdit également, de manière générale, le retour forcé de toute personne qui risquerait d'être persécutée, torturée ou menacée de mort.

La diplomate onusienne a encore rappelé que l'ONU avait doublé ses efforts en faveur des Libanais "qui se débattent avec leurs propres vulnérabilités". Une assistance humanitaire directe a été fournie à plus de 1,6 million de Libanais, notamment une aide en espèces, de la nourriture, des soins de santé, une éducation, une protection, des abris et des services d'approvisionnement en eau, selon le communiqué, en plus d'aider environ 200 municipalités libanaises à renforcer leurs services de base et à réduire la pression sur les ressources dans les communautés à risque. Mme Rochdi a ajouté qu'elle comptait "sur tout le monde pour continuer à faire preuve d'un esprit de solidarité et de respect mutuel en ces temps difficiles".

Cette mise au point intervient alors que "les discussions publiques sur le retour des réfugiés syriens en Syrie ont augmenté au Liban", selon le texte. En effet, le ministre sortant pour les Déplacés, Issam Charafeddine, avait déclaré au début du mois que "le Liban poursuivra son initiative pour le retour des réfugiés syriens dans leur pays, quelle que soit la position du Haut commissariat aux réfugiés" (HCR), après que ce dernier avait déclaré qu'il ne faisait partie d'aucune négociation visant à rapatrier les réfugiés dans leur pays d'origine. M. Charafeddine avait également annoncé que les autorités libanaises travaillaient sur un plan visant à rapatrier 15.000 réfugiés en Syrie chaque mois, bien que jusqu'à présent il n'ait donné aucune précision sur la manière dont ce nombre serait atteint et qu'aucune mesure concrète n'ait été prise pour mettre en œuvre ce plan.

Depuis l'annonce de ce projet de rapatriement, les responsables ont intensifié leur rhétorique contre les réfugiés. Lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Économie, Amin Salam, a affirmé que selon "ses sources", les Syriens consommaient 400.000 sacs de pain par jour en juin et que les réfugiés étaient en partie responsables de la crise du pain. 

UN humanitarian coordinator issues statement amid increasing 'negative sentiments and hatred' towards Syrian refugees