Le chef de la task force américaine pour le Liban (American Task Force for Lebanon, ATFL), Edward Gabriel, a mis en garde lundi les responsables libanais contre le risque de "catastrophe" si l'exécutif et le législatif n'agissaient pas rapidement pour lancer des réformes, attendues par la communauté internationale et le Fonds monétaire international pour débloquer des aides, qui doivent contribuer à sortir le Liban de sa grave crise socio-économique.
Lors d'une réunion au Grand Sérail avec le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, M. Gabriel a exhorté les dirigeants libanais à "faire quelque chose pour soutenir le peuple libanais". "Si le gouvernement et le Parlement n'agissent pas rapidement, le Liban fait face à une catastrophe", a-t-il déclaré. "Nous avons également discuté avec M. Mikati des importations de blé et de l'importance de faire pression sur la Russie pour que les cargos de blé puissent quitter les ports ukrainiens".
Plus tôt dans la journée, M. Gabriel a été reçu à Baabda par le chef de l'État, Michel Aoun. A l'issue de leur réunion, il a indiqué avoir "discuté de la situation difficile dont souffre le Liban et de l'importance de parvenir à un programme socio-économique de sauvetage". "Nous appelons les responsables à agir rapidement avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il déclaré, appelant notamment à "accélérer les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI)".
Un "partenaire" nécessaire
Répondant à une question sur la place qu'a prise le Liban dans les discussions du président américain Joe Biden lors de sa récente tournée au Moyen-Orient, l'ancien ambassadeur a souligné que M. Biden "a soulevé lors de ses entretiens plusieurs questions" à ce sujet. Pour aider le Liban, Washington "a besoin d'un partenaire", a-t-il déclaré, appelant les responsables à "agir et agir rapidement". Il a souligné qu'il se réunira également au cours de sa tournée à Beyrouth avec "des responsables, des opposants et des personnes en situation de prise de décision".
Le diplomate américain s'est également entretenu avec le président du Parlement, Nabih Berry. A l'issue de cette réunion, il a réitéré l'importance pour l'exécutif et le législatif libanais de "travailler rapidement pour adopter des lois et des politiques" permettant de faire avancer les négociations avec le FMI, déclarant qu'il n'y a "plus de temps à perdre" à ce niveau. De son côté, M. Berry a souligné qu'"il ne faut plus tergiverser concernant la délimitation de la frontière maritime avec Israël, afin de permettre aux entreprises ayant remporté les appels d'offres de commencer à travailler".
Le Liban connaît depuis trois ans la pire crise économique et financière de son histoire moderne, qui a poussé près de 80 % de sa population dans la pauvreté. Pour y faire face, des négociations ont été lancées avec le FMI, qui a promis de débloquer 3 milliards de dollars sur 4 ans, à condition que le Liban démarre plusieurs chantiers de réforme concrets. Plusieurs de ces projets sont toutefois en attente de la formation d'un nouveau gouvernement, qui semble traîner en longueur.
commentaires (10)
Si les responsables n'agissent pas rapidement, le Liban face à une "catastrophe", avertit un diplomate US. Ça se traduit comment le pire du pire? Nous avons touché le fond et ils viennent nous parler de catastrophe? Laquelle? Celle de voir le pays anéanti par des crapules qui continuent de détenir le pouvoir et qui s’activent à l’achever avant qu’il ne soit trop tard pour le sauver? Des vendus aux poste de président, ministres ,magistrats et gouverneur de banque? De quoi parlent ils enfin? Le pire pourrait se révéler salutaire pour les libanais qui ne veulent plus d’un pays qui ne leur ressemble plus, peut être même le souhaitent ils pour en finir avec cette racaille qui se dit les représenter.
Sissi zayyat
11 h 49, le 19 juillet 2022