Rechercher
Rechercher

Économie - Startup

Supy, cofondée par deux Libanais, lève 8 millions de dollars


Supy, cofondée par deux Libanais, lève 8 millions de dollars

Dani el-Zein (gauche) et Ibrahim Bou Ncoula (droite), les deux cofondateurs de la plateforme Supy. Photo D.R.

Supy, une startup spécialisée dans la numérisation des canaux de communication entre restaurateurs et fournisseurs, a annoncé il y a une semaine avoir levé 8 millions de dollars en financement "seed", une dénomination désignant l’étape qui suit celle de levée de fonds visant à constituer un capital d’amorçage. Cofondée par deux Libanais, Dani el-Zein (PDG) et Ibrahim Bou Ncoula (directeur technique), la société a franchi ce nouveau cap crucial à l’occasion d’un tour de table mené par BECO Capital avec la participation des fonds Valia Ventures, COTU Ventures, Global Ventures et AMK Investment Office.

La nouvelle enveloppe porte à 9,5 millions de dollars le montant total que la startup a réussi à collecter jusqu’à présent, après avoir reçu 1,5 million de dollars en capital d’amorçage (pre-seed) en septembre 2021, auprès des fonds Valia Ventures et COTU Ventures. Selon Dani el-Zein, Supy utilisera cette somme pour continuer à développer ses services, lancer une solution de paiements entre fournisseurs et restaurateurs et s’implanter sur le marché saoudien.

Centralisation et optimisation

« En six mois, nous avons réussi à assurer 250 000 commandes via notre plateforme », a indiqué à L’Orient-Le Jour Dani el-Zein, dont la société a connu une croissance « multipliée par 10 au cours des 12 derniers mois ». « Notre croissance depuis notre levée de fonds en capital d’amorçage prouve que nous sommes sur la bonne voie (…). L'Arabie saoudite est l'endroit idéal pour notre première expansion à l’international et nous permettra de nous implanter dans les deux plus grands marchés de la région, dans le but de s’accaparer la plus grande part de marché », poursuit-il. Lancée en février 2021 et basée à Dubaï, Supy vise à terme la position de « leader mondial » sur ce segment.

Lire aussi

Pour la première fois, une Libanaise dans le top 100 des PDG du Moyen-Orient

Destinée aux propriétaires de restaurants, aux responsables d'approvisionnement, aux chefs et sous-chefs, l’application Supy a pour rôle de simplifier le traitement des commandes entre ces personnes et les fournisseurs. Lui-même propriétaire d’un restaurant, et ancien directeur des bureaux de Quiqup dans la zone MENA – une société spécialisée dans la livraison à domicile –, il était directement confronté aux problèmes qu’il essaie de résoudre, notamment le fait que le secteur « ne soit pas plus tourné vers l’adoption des nouvelles technologies et l’analyse des données » pour, entre autres, optimiser le processus de commande, réduire certaines pertes, et par conséquent améliorer les marges de profits, explique-t-il.

Disponible en versions web et mobile, cette plateforme permet de rassembler et de centraliser les différents aspects de la relation avec les fournisseurs, avec qui la communication est fragmentée et dépend de plusieurs canaux de communication. Celle-ci permet notamment aux restaurateurs de passer directement les commandes avec les quantités voulues et de communiquer en temps réel avec leurs fournisseurs. L’application permet aussi aux restaurateurs de garder une trace centralisée de toutes les commandes effectuées, tout en leur donnant la capacité d’analyser les différentes tendances d’achat et de consommation.

En parallèle, et au-delà de son objectif de s’installer en Arabie saoudite, cette levée de fonds servira aussi à ajouter de nouvelles fonctionnalités à sa plateforme. « Nous voulons introduire l’usage de l’intelligence artificielle pour analyser les données, de sorte que les restaurateurs soient automatiquement notifiés d’une prochaine rupture de stock par exemple. En plus de cela, nous voulons introduire les règlements de facture à travers l’utilisation des contrats intelligents via la technologie de "blockchain" (chaîne de blocs) », a précisé Dani el-Zein.

Baisse du sentiment d’accomplissement

Toutefois, ces développements ne verront pas tous immédiatement le jour et nécessitent encore un certain temps avant d’être lancés. Pour cela, Supy prépare déjà une nouvelle levée de fonds qu’elle espère clôturer début 2023. « Celle-ci nous permettra en plus de poursuivre notre expansion vers d’autres pays », a expliqué le cofondateur.

Aujourd’hui, Supy emploie 61 personnes, « dont un bon nombre de Libanais qui travaillent à distance, depuis chez eux au Liban au sein des équipes de développeurs, d’analyse des données et du service client », souligne le PDG. Toutefois, la majorité du personnel travaille depuis ses bureaux situés dans l’émirat de Dubaï.

Lire aussi

Cofondée par un Libanais, la banque numérique émiratie YAP lève 41 millions de dollars

Ancien élève du Grand Lycée Franco-Libanais, Dani el-Zein s’envole en direction de Dubaï à l’âge de 21 ans. Là-bas, il se lance dans une carrière de banquier d’investissement où il finira notamment par occuper le poste de vice-président de la division banque d’investissement de la Deutsche Bank. En 2017, et après six ans passés au sein de cette institution, il décide de quitter ce domaine en raison d'une « baisse du sentiment d’accomplissement ». Il investit alors une partie de son argent et de son temps dans la startup Quiqup, elle aussi fondée par des Libanais expatriés, dans laquelle il passera finalement près de 4 ans et finira par occuper le rôle de directeur des opérations, tout en étant responsable de ses bureaux dans la région MENA.

C’est là-bas qu’il fera la connaissance d'Ibrahim Bou Ncoula, à l’époque conseiller pour le recrutement de Libanais pour le compte de Quiqup. Avant cela, il avait notamment été l’un des principaux développeurs informatiques au sein de la société de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) Careem, rachetée par son concurrent mondial Uber, en 2019. Il avait ensuite occupé le poste de directeur technique au sein de plusieurs sociétés.

Supy, une startup spécialisée dans la numérisation des canaux de communication entre restaurateurs et fournisseurs, a annoncé il y a une semaine avoir levé 8 millions de dollars en financement "seed", une dénomination désignant l’étape qui suit celle de levée de fonds visant à constituer un capital d’amorçage. Cofondée par deux Libanais, Dani el-Zein (PDG) et Ibrahim Bou Ncoula...

commentaires (2)

Bravo à SUPY ! Le modèle de télé travail pour la matière grise libanaise est très intéressant à condition que l'infrastructure Internet (et l'électricité !) suive, ce qui est loin d'être le cas à date, avec un des pires réseau Internet au monde. Vivement une offre de type Starlink abordable pour un pays comme le Liban pour se passer du lobby des Télécom (une idée de startup ?)

Ziad CHOUEIRI

13 h 32, le 12 juillet 2022

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Bravo à SUPY ! Le modèle de télé travail pour la matière grise libanaise est très intéressant à condition que l'infrastructure Internet (et l'électricité !) suive, ce qui est loin d'être le cas à date, avec un des pires réseau Internet au monde. Vivement une offre de type Starlink abordable pour un pays comme le Liban pour se passer du lobby des Télécom (une idée de startup ?)

    Ziad CHOUEIRI

    13 h 32, le 12 juillet 2022

  • Félicitations à Supy qui démontre qu'il est possible de réussir depuis le Liban et en créant des emplois au Liban ! Bravo ! Espérons que toutes les startups qui se disent Libanaises mais qui n'emploient pas au Liban en prendront de la graine.

    K1000

    09 h 41, le 12 juillet 2022

Retour en haut