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Économie - Startup

Cofondée par un Libanais, la banque numérique émiratie YAP lève 41 millions de dollars

« Fin 2023, nous espérons être présents dans 7 pays, et dans 10 l’année d’après », projette Marwan Hachem, cofondateur de l'établissement et ancien de Jamhour et de l'USJ.

Cofondée par un Libanais, la banque numérique émiratie YAP lève 41 millions de dollars

Marwan Hachem, cofondateur et dirigeant de YAP. Photo DR

Cofondée par le Libanais Marwan Hachem, la banque numérique émiratie YAP basée à Dubaï a annoncé avoir levé 41 millions de dollars. L'investissement s’inscrit dans une levée de fonds de série A – une des étapes initiales dans le processus de financement des start-up – qui devrait se clôturer d’ici à la fin de l’année et à travers laquelle la start-up compte bien récolter 20 millions de dollars de plus. Cette levée de fonds a été dirigée par le fonds saoudien Aljazira Capital, avec la participation d’Abu Dawood Group, d’Astra Group et d’Audacia Capital, entre autres.

Issu d’une longue carrière dans l'industrie des paiements, Marwan Hachem, PDG de YAP Holding et propriétaire de la startup de la fintech YAP, a confié à L’Orient-Le Jour que lancer cette banque numérique et son application mobile lui semblait « une évidence, une sorte d’aboutissement d’un long cheminement ».

S’affranchir des Émirats

Lancée en 2021 aux Émirats arabes unis, en partenariat avec RAKBank, première banque numérique du pays, YAP compte aujourd’hui plus de 130 000 utilisateurs via son application mobile disponible en versions iOS et Android. À travers celle-ci, les usagers ont accès à bon nombre de services bancaires fournis par les établissements traditionnels, parmi lesquels : le suivi en temps réel des dépenses, la possibilité de transférer et de retirer de l’argent, de payer des factures et de posséder des cartes de paiements utilisables pour faire des achats en ligne.

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Or grâce à ces fonds récoltés, YAP va continuer à développer son offre. Hormis ceux déjà mentionnés, elle compte proposer des services financiers destinés aux enfants et aux ménages, la possibilité de convertir des devises, d'acheter et vendre des actions cotées en Bourse, contracter des prêts, ou encore effectuer des achats avec paiement différé. Le tout via plusieurs interfaces dont le YAP Store, le YAP Financial Marketplace et le YAP Hub.Pour rester dans l’air du temps, Marwan Hachem indique que la startup compte aussi offrir la possibilité d’acheter et de vendre des cryptomonnaies et de stocker des NFTs (jetons non fongibles ou "non-fungible tokens"), genre de certificats d’authenticité et de propriété infalsifiables, basés sur la technologie "blockchain". « Cette dernière option dépendra des régulations en vigueur dans chaque pays », explique-t-il. Toujours dans ce même esprit, YAP envisage aussi de lancer ses propres "tokens" de fidélité, une sorte de jetons numériques que les utilisateurs recevront en fonction de leur usage de l’application et qu’ils pourront échanger plus tard contre des prix.

Outre l’élargissement de la panoplie des services offerts, YAP compte dédier une partie de ces fonds à son expansion internationale, celle-ci étant à présent seulement opérationnelle aux Émirats arabes unis. « Nous envisageons d’être présents dans 5 pays au premier trimestre 2023 », précise ainsi Marwan Hachem. D’ici là, et outre les Émirats arabes unis, YAP devrait s’implanter en Arabie saoudite, au Pakistan, au Ghana et en Égypte. « L’élan et la croissance que nous avons connus depuis notre lancement confirment la nécessité pour une telle plateforme dans toute la région », précisait dans un communiqué Anas Zaidan, deuxième cofondateur et directeur général de YAP.

S’agissant du marché saoudien, YAP s’est associée à Bank Aljazira. « La demande de produits fintech dans la région est énorme et nous sommes bien placés pour y occuper la position de leader du marché et répondre à ces besoins », expliquait Marwan Hachem, PDG du groupe YAP, dans ce même communiqué. La plateforme sera prélancée en octobre, avant d’être entièrement opérationnelle au premier trimestre de l’année prochaine, a ajouté de son côté Anas Zaidan.

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Quant aux autres pays évoqués, la start-up a reçu le feu vert pour s’implanter au Pakistan et au Ghana, deux pays où la plateforme est déjà en phase de test et où elle devrait officiellement être lancée d’ici à la fin de l’année, alors que le lancement en Égypte est, lui, prévu pour l’année prochaine.

Ancien de Jamhour et de l’USJ

« Fin 2023, nous espérons être présents dans 7 pays, et dans 10 l’année d’après », projette Marwan Hachem. À ce niveau, « nous sommes déjà en contact avec les autorités respectives pour nous lancer au Maroc, en Côte d’Ivoire et en Afrique du Sud. Le marché africain subsaharien nous intéresse énormément », poursuit-il. Cette croissance engendrera aussi une forte augmentation des effectifs de la start-up. Si YAP emploie aujourd’hui près de 300 personnes réparties entre Dubaï et les bureaux d’ores et déjà ouverts dans les pays où elle veut s’installer, la société prévoit d’employer plus de 500 personnes d’ici fin 2023.

Ancien du Collège Notre-Dame de Jamhour puis de l’Université Saint-Joseph, avec un passage par les bancs de la Sorbonne entre les deux, Marwan Hachem a travaillé de 2000 à 2006 au Liban au sein de la société Accor Services (transformée plus tard en Edenred). Il était responsable de la mise en place du programme Ticket Restaurant dans le pays, un système de paiement par cartes prépayées. En 2006, il quitte Beyrouth pour Paris et continue de travailler au sein de cette même société jusqu’en 2015, année à partir de laquelle il prend la direction des Émirats arabes unis. Là-bas, il occupera le poste de directeur général de C3-Edenred pour la zone Afrique et Moyen-Orient et sera notamment responsable de la filiale C3 Card, spécialisée dans les produits et services de paiements prépayés.

Malgré la distance, Marwan Hachem n’a pas oublié son pays natal et envisage d’y lancer aussi son application. En revanche, toujours pas de date précise pour cette étape. « Nous sommes obligés d’attendre que la situation du secteur bancaire s’éclaircisse, avant de prendre n’importe quelle décision », explique-t-il. En attendant, le PDG compte venir prochainement au Liban afin de s’enquérir du sujet. Pour l’instant, deux options sont envisagées. « Soit nous signons un partenariat avec une ou plusieurs banques déjà établies, soit nous tentons d’obtenir une licence propre à nous et en fonction de laquelle nous pourrons opérer en tant que banque en ligne à part entière et indépendante des autres banques », précise-t-il, une option qui, compte tenu de la réputation actuelle du secteur bancaire libanais, pourrait être privilégiée. Mais, pour l’instant, « rien n’est encore concret ».

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