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Politique - Crise

La réunion de la Ligue arabe à Beyrouth est "un message de soutien" au Liban

"Le gouvernement est engagé à prendre les mesures nécessaires pour renforcer la coopération avec le CCG", affirme le président Aoun en recevant les ministres arabes en amont de la réunion consultative de la Ligue arabe. 

La réunion de la Ligue arabe à Beyrouth est

Le président libanais Michel Aoun recevant des ministres arabes à Baabda, le 2 juillet 2022. Photo Dalati et Nohra

L'organisation à Beyrouth, dans un Liban en pleine crise, d'une réunion consultative des ministres arabes des Affaires étrangères, en amont du sommet d'Alger prévu à l'automne, est "un message" de soutien des pays arabes au pays du Cèdre, a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmad Aboul Gheit, à l'issue de cet événement.  

La présence arabe au Liban "en ce moment et dans les conditions difficiles que nous ressentons tous est un message des gouvernements arabes dans lequel nous soutenons la recherche d'un règlement (à la crise) et soutenons le Liban dans la situation actuelle et dans ses négociations avec le Fonds monétaire international", a déclaré M. Aboul Gheit au cours d'une conférence de presse conjointe avec le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. 

Pendant la réunion consultative, tenue à l'hôtel Habtoor, les chefs de la diplomatie arabes ont notamment discuté du futur sommet d'Alger et de ses préparatifs, ainsi que de la situation en Syrie, dont l'adhésion à la Ligue est gelée depuis novembre 2011 suite à la répression violente des manifestations anti-Assad par le régime. La guerre en Ukraine et ses répercussions sur le monde arabe a également été évoquée, selon M. Aboul Gheit.

De son côté, le ministre libanais des Affaires étrangères a fait état de discussions "transparentes" au cours de la réunion, expliquant que le soutien au Liban et à ses institutions faisait partie des sujets abordés. 

Plus tôt dans la journée, le numéro un de la Ligue arabe a déjà affirmé depuis le palais présidentiel de Baabda que l'organisation panarabe "soutient le Liban". De son côté, le président libanais Michel Aoun a assuré que "le gouvernement de Beyrouth est engagé à prendre les mesures nécessaires pour renforcer la coopération avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG)", qui avait appelé fin 2021 à empêcher la mainmise grandissante du Hezbollah au Liban et au Proche-Orient. "Les ministres arabes se sont rendus au palais présidentiel pour exprimer leur appréciation au chef de l'État et leur soutien au Liban", a affirmé le chef de la Ligue arabe lors d'une conférence de presse à Baabda. Il a noté que la réunion consultative "se tient (à Beyrouth) par consensus entre tous les pays arabes, pour exprimer le soutien aux peuple et au gouvernement libanais", rapporte la chaîne locale LBCI. Assurant que "la Ligue arabe soutient le Liban et lui souhaite le meilleur", M. Aboul Gheit a indiqué que M. Aoun lui a fait part de "la situation dans le pays et du besoin d'un soutien international".

"Réponse positive à l'initiative koweïtienne"
Le président Aoun a également reçu plusieurs ministres arabes, dont le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad Al-Sabah, qui lui a transmis un message du prince héritier du Koweït, cheikh Mechaal al-Ahmad al-Jaber Al-Sabah. Dans cette lettre, le prince salue "les liens historiques entre les deux pays frères" et espère pouvoir les "renforcer dans le cadre d'une coopération plus vaste de sorte à servir leurs intérêts". Le prince héritier a également rendu hommage à "la manière d'agir positive qui a marqué l'accueil de l'initiative koweitienne par la République libanaise", ce qui a contribué à "rétablir les relations entre le Liban et les pays du Golfe et à rebâtir la confiance avec le Liban". En octobre dernier, une grave crise diplomatique avait opposé, en effet, Beyrouth aux monarchies du Golfe qui forment le CCG en raison notamment de la mainmise grandissante du Hezbollah sur le pays. Le Koweït avait alors présenté une feuille de route arabe dans laquelle il avait notamment appelé à contrer l'étendue du pouvoir du parti chiite pro-iranien. De son côté, le ministre koweïtien des Affaires étrangères a transmis au président "la reconnaissance des autorités koweïtiennes vis-à-vis de la réponse positive à l'initiative koweïtienne", notant qu'elle a "favorisé l'émergence d'une nouvelle situation". Il a aussi estimé que l'organisation de la réunion consultative arabe à Beyrouth reflète "l'importance du Liban en tant que pays fondateur de la Ligue arabe, ainsi que son rôle central".

L'édito de Issa GORAIEB

La dérègle du jeu

Le ministre algérien Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a, de son côté, estimé que "le Liban mérite toute attention et coopération vu le rôle de premier plan qu'il joue dans les pays arabes et le monde".

Réfugiés et frontière maritime
Lors de ces réunions, le président Aoun a pour sa part rappelé que "le Liban tient à ses relations fraternelles avec les frères arabes, notamment ceux du CCG", selon un communiqué de la présidence. Il a également assuré que "le gouvernement est engagé à prendre les mesures nécessaires pour renforcer la coopération avec le CGG". Le président Aoun a par ailleurs indiqué que "le Liban ne peut plus supporter le fardeau du nombre grandissant de réfugiés et de migrants sur son territoire", alors que le pays accueille plus d’un million de réfugiés syriens depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011. Il a également affirmé que "le pays est déterminé à trouver des solutions pour sortir des crises, en dépit de la situation difficile qu'il traverse", soulignant que "le Liban tient à ses richesses minérales, pétrolières et gazières", alors que le conflit avec Israël au sujet de la délimitation de leur frontière maritime a été ravivé avec l'arrivée d'une plateforme d'extraction gazière au large de l'État hébreu sur une zone qui pourrait être contestée par le Liban.

Les responsables de la Ligue arabe et les ministres des AE se sont également entretenus à Aïn el-Tiné avec le président du Parlement, Nabih Berry. Lors de la réunion, le chef du Législatif a appelé les pays arabes à "s'intéresser à ce dont souffre" le Liban. "Le Liban n'est pas du tout en faillite mais dans un état de défaut de paiement", a-t-il ajouté, notant que Beyrouth dispose de ce qu'il faut pour favoriser le redressement, à savoir notamment de ses richesses minérales, pétrolières et gazières.

Plusieurs des ministres arabes des Affaires étrangères étaient arrivés dès jeudi à Beyrouth. Vendredi, ils avaient été reçu par le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, à un dîner d'honneur au Grand sérail. Selon notre correspondante Hoda Chédid, M. Mikati a assuré que "le Liban s'engage à exécuter toutes les décisions du CCG et de la Ligue arabe de sorte à enraciner la politique de distanciation à l'égard de tout conflit arabe, étendre la souveraineté de l'État sur l'ensemble de son territoire et empêcher toute hostilité ou menace à la sécurité des pays arabes". Le chef du gouvernement a également "appelé les pays arabes frères, notamment le CCG, à soutenir le Liban en cette période délicate". 

Le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, prononçant une allocution au Grand sérail, le 1er juillet 2022, lors d'un dîner donné en l'honneur des ministres arabes des AE la veille d'une réunion consultative de la Ligue arabe à Beyrouth. Photo Dalati et Nohra

L'organisation à Beyrouth, dans un Liban en pleine crise, d'une réunion consultative des ministres arabes des Affaires étrangères, en amont du sommet d'Alger prévu à l'automne, est "un message" de soutien des pays arabes au pays du Cèdre, a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmad Aboul Gheit, à l'issue de cet événement.  La présence arabe au Liban "en ce...

commentaires (3)

On a des dirigeants politiques qui excellent dans l’art de faire des promesses qu’ils savent irréalisables concernant la mainmise du Hezbollah sur l’Etat. De plus ils sont très forts pour mendier en permanence qu’équerre doit l’interlocuteur : pays arabe ou pays européen, ils sont même capables de mendier auprès du Sri Lanka du thé

Lecteur excédé par la censure

10 h 01, le 03 juillet 2022

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Commentaires (3)

  • On a des dirigeants politiques qui excellent dans l’art de faire des promesses qu’ils savent irréalisables concernant la mainmise du Hezbollah sur l’Etat. De plus ils sont très forts pour mendier en permanence qu’équerre doit l’interlocuteur : pays arabe ou pays européen, ils sont même capables de mendier auprès du Sri Lanka du thé

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 01, le 03 juillet 2022

  • Le président qui demandait 5 jours pour que l’enquête du port aboutisse …. Quel président ..! hahahahahahahaha

    LeRougeEtLeNoir

    20 h 51, le 02 juillet 2022

  • D'un point de vu différent on peut comprendre que le Liban offre à la ligue arabe une opportunité en or (vrai métal et non pas or noir) de se prouver comme une entité qui a son poids, son mot à dire, et la capacité de faire une différence dans le.monde moderne pour l'intérêt de ses peuples. Si elle échoue de nouveau dans sa tâche de régler la situation catastrophique de l'un de ses membres, fondateur de plus, elle sera de nouveau la risée du monde. Alors bon courage à cette ligue et on se croise les doigts... malgré, malgré, malgré l'extrèmement super faible espoir qu'on y accorde...

    Wlek Sanferlou

    15 h 29, le 02 juillet 2022

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