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Nos Lecteurs ont la Parole

Le Liban otage de pirates


Un pays à la dérive pris en otage par des pirates malveillants. Ils font main basse sur l’État et nous prédisent le pire. Que pouvons-nous faire ?

L’intérêt général, l’intérêt du peuple libanais, la bonne gouvernance, personne n’en parle. C’est l’intérêt d’un clan qui marchande nos biens, nos richesses, nos frontières, nos idéaux, et qui impose ses décisions. Ce clan agit en toute conscience et en toute liberté sans possibilité de dialogue. Cette conscience est le fait d’une qualité momentanée caractérisant les perceptions extérieures et intérieures parmi l’ensemble des phénomènes psychiques, cette conscience n’est pas une façon d’« agir librement », mais s’y ajoutent certaines normes au niveau humain. C’est à dire des lois, des règlements concertés, acceptés et pratiqués par tous. Quelquefois, une part d’affect s’y ajoute. C’est le propre de l’humain. Dans le règne animal, le choix est limité : l’animal mange par besoin et attaque quand il est menacé ou par instinct. Nos responsables pirates baignent dans le désordre des émotions et des cognitions. Dominés par leurs intérêts particuliers, ils sont dévoyés et pervers. Cela les rend inaptes à décider ou à gérer la chose publique, ou à surveiller les affaires privées. Ce sont tous les groupes de politiciens qui n’arrivent pas à coordonner leurs actions. Ils manipulent le peuple qui devient une horde sauvage, hors la loi. Chaque groupe cherche à stabiliser ou à élargir ses gains et l’étendue de son pouvoir. À ce niveau, on tombe dans un conflit profond entre l’État et la chose publique, d’un côté, et une vision unilatérale et envahissante, de l’autre. Une communauté brandit le slogan de la « libération », tout en cherchant à accaparer une large part du pouvoir. Une autre communauté crie à la « lutte contre la corruption » sans pouvoir agir. Un autre groupe espère le « changement et la réforme » afin de mieux placer ses partisans. Enfin, un groupe lance la lutte pour la « souveraineté » malgré son insuffisance et sa difficulté à agir. Les intérêts de tous ces groupes sont divergents, c’est la politique de prédation. En fait, le pays à besoin de toutes ces forces, mais avec des équipes bienveillantes, saines et rationnelles.

En faisant un survol historique pour mieux nous situer et mieux éclairer notre trajectoire depuis un siècle, on retrouve certaines étapes dominantes : en 1917, la déclaration Balfour, du nom du Premier ministre britannique d’alors (octroyer un foyer national au peuple juif en Palestine) ; la guerre 1914-1918 et la famine au Liban ; l’éclatement de l’Empire ottoman et ses conséquences.

Des pays nouveaux vont émerger. Ces pays restent fragiles et instables, tiraillés entre coups d’État militaires, et révolutions disparates et inachevées. Les monarchies du Golfe semblent épargnées. Puis survient la grande secousse avec la révolution islamique en Iran en 1979. Et l’action d’el-Qaëda le 11 septembre 2001. Enfin, s’ajoute à ce tableau le désordre actuel dans le monde (démocraties vacillantes, des leaders populistes guidant le monde vers on ne sait quelle désorganisation). Le peuple, flatté et excité par certains illuminés, ne sait plus quel chemin suivre. Mais au Liban, les pirates qui détiennent la force et le pouvoir politique continuent de désorganiser tout le socle de l’État. Nous avons subi par leurs soins le vol du siècle des biens du peuple, la double explosion au port de Beyrouth avec ses victimes, le crime de désintégration de l’État. Notre société se disloque, se dégrade, et se trouve dans un état de désarroi et d’incertitude. Même la justice n’arrive pas à trouver sa balance et son bon fonctionnement. Les fraudes de tout genre envahissent le pays à tous les niveaux. Le pays est en quarantaine, criant au secours le médiateur américain pour lui dire quoi ? Lui dire d’une seule voix (mais avec des tonalités vibratoires variées) qu’il donne une seule réponse à l’ennemi. Quel succès ! Le peuple en état de maltraitance commence à voir la corruption des responsables qu’il faut changer et qu’il faut juger. Un nouveau groupe mandaté par le peuple est au Parlement et peut faire un début de changement. Et même si ce groupe est disparate, il va amener un regard nouveau en posant les vraies questions, et en dénonçant tout le travers et la corruption prédominante. Malgré les Cassandre qui nous prédisent des jours sombres et qui ne font rien pour nous éviter le choc fatal et mortel, les nouveaux députés peuvent agir. Ils doivent élaborer, initier les discussions politiques en vue d’un redressement du pays. Ils peuvent rapprocher les visions pour dessiner un élan national de sauvetage avec des pays amis. Le redressement du pays est tout à fait possible. Nous avons des talents, des créatifs, des entrepreneurs qui sont capables de relever le pays de sa misère. Nous pouvons trouver un système politique harmonieux et planifier un développement économique productif. C’est possible. C’est l’attitude de tous par une désobéissance civile qui fera écarter les pirates et aboutir à un dialogue ouvert à toutes les options. On finira par comprendre que le problème n’est pas le problème en soi, le problème, c’est notre attitude défaitiste face au problème.

Psychiatre psychanalyste

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Un pays à la dérive pris en otage par des pirates malveillants. Ils font main basse sur l’État et nous prédisent le pire. Que pouvons-nous faire ?L’intérêt général, l’intérêt du peuple libanais, la bonne gouvernance, personne n’en parle. C’est l’intérêt d’un clan qui marchande nos biens, nos richesses, nos frontières, nos idéaux, et qui impose ses décisions. Ce clan...

commentaires (2)

Pourquoi cherhez-vous a insulter les pirates?

SATURNE

14 h 59, le 01 juillet 2022

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Commentaires (2)

  • Pourquoi cherhez-vous a insulter les pirates?

    SATURNE

    14 h 59, le 01 juillet 2022

  • Vous dites Daesh et que faites-vous du Hezbollah?

    Eleni Caridopoulou

    00 h 19, le 30 juin 2022

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