Les employés de la BDL en grève mardi, les banques restent ouvertes

Les employés de la Banque du Liban ont prévu de se mettre en grève mardi à l’appel de leur syndicat, dont l’assemblée générale s’est réunie lundi à Beyrouth. Une mobilisation d’un jour décrétée en guise « d’avertissement » et de protestation contre les « poursuites judiciaires et accusations » qui visent la Banque centrale et ses effectifs, a précisé le syndicat dans un communiqué.

La BDL sera en principe fermée, ce qui signifie que les opérations nécessitant une validation de ses services seront suspendues pendant 24 heures. Ce sera notamment le cas des transferts à l’étranger, des compensations de chèques et des opérations de change au taux de la plateforme Sayrafa opérée par la BDL – conversion de livres autorisées par la circulaire n° 161 ou aux importateurs d’essence, notamment. Le syndicat a en outre appelé les employés de la BDL à se réunir mardi à 11h du matin dans la cour du siège de l’institution à Beyrouth afin « d’appeler » les responsables à agir pour éviter une amplification de la mobilisation.

Pas de grève pour les banques

L’Association des banques du Liban (ABL) s’est pour sa part réunie lundi en fin d’après-midi pour notamment décider si le secteur devait ou non se mettre aussi en grève en solidarité avec les employés de la BDL. Si aucune déclaration officielle n’a été publiée, des sources proches de l’organisation ont assuré que les agences bancaires ne prévoyaient pas de fermer leurs portes.

Lire aussi

Pourquoi la position de Riad Salamé sur le secret bancaire interpelle

Si le syndicat des employés de la BDL ne mentionne pas directement le gouverneur Riad Salamé, il reste que la convocation de l’assemblée générale du syndicat a été annoncée dans la foulée des nouvelles poursuites engagées jeudi à l’encontre de ce dernier par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun. Quatre anciens vice-présidents de la BDL, l’ex-directeur du ministère des Finances, Alain Bifani, ainsi que d’autres employés de la banque centrale et le cabinet d’audit Deloitte qui avait audité la banque centrale en 2018 ont également été visés. Mercredi dernier, la magistrate avait accompagné une patrouille de la Sécurité de l’État dans une perquisition dans la villa du gouverneur à Rabieh (Mont-Liban).

Des actes pouvant relever de la faute professionnelle, de la dissimulation des pertes de la BDL ou du manquement aux obligations professionnelles figurent au cœur de la procédure lancée mais aucun mandat d’arrêt n’a été émis. Riad Salamé et son frère Raja sont par ailleurs visés par plusieurs enquêtes et procédures judiciaires centrées sur le patrimoine du gouverneur au Liban et à l’étranger. En place depuis 1993, Riad Salamé est aussi accusé d’avoir contribué, par ses choix, à provoquer et aggraver la crise dans laquelle le pays s’enfonce depuis 2019, une responsabilité qu’il a toujours refusé d’endosser.