A quelques heures des consultations parlementaires contraignantes prévues au palais présidentiel pour nommer un nouveau Premier ministre, une certaine activité politique était palpable sur la scène libanaise. Mercredi, la formation de deux nouveaux groupes parlementaires a été ainsi annoncée, regroupant pour l'un des indépendants, dont le chef chrétien du Liban-Nord Michel Moawad, pour l'autre des députés affiliés au Courant du Futur de Saad Hariri. Et les discussions se poursuivaient au sein des différentes formations pour le choix du futur Premier ministre. Le choix des députés des Forces libanaises (FL) a été tranché en tout cas : ils ne nommeront personne et rejettent aussi bien la désignation du Premier ministre sortant Nagib Mikati que celle de Nawaf Salam, ancien ambassadeur à l’ONU et juge à la Cour internationale de justice, entre qui se joue principalement la nomination. Le camp aouniste et la contestation n'ont, eux, pas encore annoncé à qui ils apporteront leur soutien.
"Nous ne nommerons pas Nawaf Salam pour former un nouveau gouvernement, Nagib Mikati non plus. Le groupe parlementaire des FL ne nommera personne demain", a affirmé le chef de la formation chrétienne au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion de son groupe parlementaire. "Nagib Mikati a déployé de grands efforts pour organiser les législatives et négocier avec le Fonds monétaire international au cours de cette période difficile", a reconnu cependant le leader chrétien. "Malgré cela, il ne dispose pas des qualités que nous avons fixées pour le prochain Premier ministre", a-t-il estimé. M. Geagea a également rejeté la nomination de Nawaf Salam. "Nous n'avons pas perçu assez de sérieux chez Nawaf Salam pour assumer cette responsabilité, étant donné qu'il ne se rend que rarement au Liban. Comment pouvons-nous donc le nommer ?", s'est-il interrogé.
Les choix de tous les groupes parlementaires ne sont pas encore définitifs et les dernières heures avant les consultations à Baabda seront déterminantes. C'est dans cette atmosphère que deux nouveaux groupes parlementaires ont été annoncés.
Le groupe de Michel Moawad
Le député Michel Moawad (maronite, Zghorta) a annoncé mercredi la formation d'un groupe appelé "le bloc souverain indépendant", qui comprend, outre lui-même, ses collègues indépendants Fouad Makhzoumi (sunnite, Beyrouth II), Achraf Rifi (sunnite, Tripoli) et Adib Abdel Massih (grec-orthodoxe, Koura). Dans une conférence de presse, M. Moawad a indiqué que ce groupe, dont les membres seront reçus individuellement par le président Michel Aoun lors des consultations parlementaires de jeudi, ne nommera pas "de candidat à la présidence du Conseil qui est issu de la classe politique au pouvoir, et donc ne nommera pas Nagib Mikati". "Nous poursuivons nos efforts pour créer une situation équilibrée en opposition à la nomination de M. Mikati", a ajouté le député de Zghorta.
"Il relève de notre responsabilité de rassembler les différentes oppositions autour d'un programme unique", a-t-il déclaré, estimant que la dispersion de l'opposition "empêche le changement". "C'est ce que nous avons remarqué lors de l'élection du président de la Chambre et des commissions et que nous remarquons encore aujourd'hui concernant la désignation" d'un Premier ministre, a-t-il déclaré. Nabih Berry, chef du Législatif depuis trente ans, avait été réélu le mois dernier tandis que peu de changements ont été apportés à la constitution des commissions parlementaires, toutes présidées par des députés issus des partis traditionnels. Michel Moawad a par ailleurs dénoncé "l'hégémonie d'une milice armée sur les décisions constitutionnelles libanaises, ce qui conduit à l'isolement du Liban et à son instabilité politique", en référence au Hezbollah.
Les anciens haririens
Plus tôt dans la journée, six députés du Akkar (Liban-Nord I), de Minié et Denniyé (Liban-Nord II), tous apparentés au Courant du Futur de Saad Hariri, ont annoncé la formation d'un groupe parlementaire commun, appelé la "Modération nationale". Lors d'une conférence de presse organisée à Jal el-Dib, au nord de Beyrouth, le député Ahmad Kheir (sunnite, Minié) a annoncé que lui-même et ses collègues Walid Baarini (sunnite, Akkar), Mohammad Sleiman (sunnite, Akkar), Ahmad Rustom (alaouite, Akkar), Sagih Attié (grec-orthodoxe, Akkar) et Abdelaziz Samad (sunnite, Denniyé) appartenaient désormais au même groupe parlementaire. Ces six députés seront reçus ensemble par le chef de l’État pour les consultations parlementaires de jeudi, et ils s'étaient préalablement engagés à nommer Nagib Mikati.
Avant de se rendre à Baabda, la course n'est pas encore jouée entre MM. Mikati et Salam. Les joumblattistes et les Kataëb avaient annoncé leur intention de nommer le juge à la CIJ, mais le Courant patriotique libre n'a pas encore annoncé son choix. Le tandem chiite nommera de son côté Nagib Mikati. Les treize députés de la contestation, qui seront reçus séparément à Baabda, n'ont pas non plus réussi encore à se mettre d'accord sur un nom. Les avis sont partagés entre ceux qui souhaitent nommer Khaled Ziadé, directeur d’un centre de recherche d’études politiques à Beyrouth, ambassadeur du Liban en Égypte et représentant au sein de la Ligue arabe et ceux qui favorisent la désignation de Nawaf Salam.
Les FL n’ont pas été fondés par le Président Martyr Bechir Gemayel pour faire de la politique. Bechir a voulu être président pour mettre un coup de pied dans la fourmilière et réformer une fois pour toutes le pays. Ceux qui ne veulent même pas de l’existence du Liban, à savoir, les syriens, l’ont assassiné de crainte qu’il ne réussisse. Samir Geagea est soit un nain en politique dit un crédule qui se fait berner à chaque occasion, il est temps qu’il prenne sa retraite et retourne méditer dans sa modeste demeure de Meerab
16 h 38, le 23 juin 2022