
John D. Arwood, l’homme dernière la Journée mondiale des éboueurs, en famille. Photo tirée de son site officiel
« Lors de grandes catastrophes, les travailleurs des compagnies de ramassage de détritus sont les premiers sur le terrain à déblayer la voie aux secours et à la police. À ce titre, je demande à qui de droit qu’ils figurent sur la liste officielle des premiers intervenants. » Ainsi s’exprime sur son site en ligne John D. Arwood, à la tête de JDA, une importante compagnie de ramassage de toutes sortes d’ordures et de recyclage. Il est également le créateur de la Journée mondiale des éboueurs, fondée en 2011 et célébrée le 17 juin de chaque année. Pour lui, on ne fait jamais assez pour ces travailleurs qui exercent un métier des plus difficiles. Dans cet esprit, il a également œuvré pour obtenir qu’un timbre postal soit dédié à l’industrie des déchets. « Nous avons obtenu les premières étapes d’approbation et reçu une lettre du ministre des Postes, a-t-il précisé. C’est énorme pour moi. Cela montre que les gens comprennent le besoin et la valeur de quelqu’un engagé dans ce domaine. » Au-delà de l’appréciation, la Journée vise également à sensibiliser le public aux dangers du métier. Les éboueurs et les broyeurs peuvent tomber malades à cause des odeurs et des produits chimiques malsains auxquels ils sont exposés.
Journée des éboueurs : un hommage à des personnes essentielles. Photo tirée du compte Twitter Garbage Man Day
Respect
Outre les maladies, ils courent le risque de se couper avec de la verrerie cassée ou d’autres objets pointus. De nombreux éboueurs, hommes et femmes, se retrouvent à l’hôpital en raison de ces contingences. Par la suite, Arwood a étendu la Journée mondiale des éboueurs à une Semaine des travailleurs des déchets et du recyclage pour englober toute la communauté des personnes en charge du nettoyage public. Cette journée et cette semaine ont été très bien accueillies par les mairies des différents États américains et par de nombreux politiciens soucieux de la propreté environnementale. Arwood désire fortement que soit donné aux éboueurs tout le respect qui leur est dû. Il souhaite aussi que la perception d’Hollywood et de la culture pop change vis-à-vis d’eux. Il estime notamment que les chauffeurs de bennes à ordures ne doivent plus être dépeints tels qu’ils le sont dans les films et les séries télévisées, comme des hâbleurs et des têtes vides, ajoutant : « J’aimerais qu’ils soient considérés au même titre que le sont les policiers et les pompiers, plutôt que comme les loufoques des petits et grands écrans. » John Arwood a cette vision de la vie dans la peau. Tout jeune, il réutilisait et recyclait des bouteilles en verre, de la ferraille et du bois. Puis, travaillant avec son père dans une usine de fabrication de réservoirs en acier, il a réalisé qu’une grande partie des restes de ferraille qui traînaient pouvaient être nettoyés et retrouver une seconde vie. Avec la permission des responsables, il a commencé en 1978 à les collecter dans des bidons pour les ramener à la maison, les briquer et les revendre pour être refabriqués.
Le premier camion-benne à bascule (1925). Photo tirée du compte Twitter Garbage Man Day
Compostage/recyclage dans la Chine antique
Il avait ainsi appris les bases de la transformation de tous genres de surplus. Ce qui l’a conduit à totaliser plus de trente ans de succès dans l’industrie de l’élimination des déchets et de leur assainissement. Il a continué à développer son entreprise en collectant des bouteilles usagées en verre et en plastique pour être vendues ou troquées. En 1984, il décroche son premier gros client, transportant pour lui des déchets de construction. De là, ses services et son talent ont fait boule de neige. Arwood a toujours été un avant-gardiste, un innovateur et un entrepreneur préoccupé par la protection de l’environnement et le mieux-être des gens qui l’entourent. Il confie avoir construit sa vie et son entreprise sur un travail acharné et sur les principes de l’honnêteté et de l’humilité qu’il attribue à son père, d’origine amérindienne. À travers son institution de la Journée des éboueurs, Arwood a également voulu célébrer les grands progrès réalisés pour protéger et réduire l’impact nocif que nous avons sur notre environnement. Afin que le monde soit meilleur pour tous.
Ailleurs, le site Global Garbage Man Day s’arrête sur quatre repères historiques se rapportant à cet objectif. Ainsi, en l’an 2000 av. J.-C, la Chine avait mis en place un programme de compostage/recyclage pour réduire les déchets et les ordures dans les rues. Au XIe siècle, l’Europe avait été frappée par la peste noire, une maladie mortelle, et c’est à peu près à cette époque que l’Angleterre a introduit les « ratisseurs », des éboueurs qui enlevaient les ordures des rues, les vidaient et les transportaient dans leurs chariots. Le premier camion-benne à ordures a été créé en 1926 par George Dempster, un homme d’affaires et inventeur américain. Il a appelé son invention le système « Dempster-Dumpster », comportant des conteneurs à déchets à roues qui étaient soulevés mécaniquement et basculés dans un camion.