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Politique - Diplomatie

Hochstein : "Accord préliminaire" pour importer gaz et électricité au Liban via la Syrie

"Personne n'a à nous dicter d'extraire le gaz ou non", affirme le ministre israélien des Finances Avigdor Liberman, en réponse au chef du Hezbollah.

Hochstein :

Le conseiller principal américain à la Sécurité énergétique mondiale Amos Hochstein. Photo d'archives ANI

Les États-Unis ont donné à Beyrouth un "accord préliminaire" pour acheminer du gaz égyptien et de l'électricité jordanienne au Liban via la Syrie en contournant les sanctions US contre Damas, a déclaré jeudi soir le conseiller principal américain à la Sécurité énergétique mondiale Amos Hochstein. Il a toutefois précisé que l'accord final interviendrait une fois les contrats signés.

Ces propos ont été tenus alors que la nouvelle sous-secrétaire d’État américaine pour les Affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, avait affirmé mercredi qu’aucune mesure n’avait encore été prise par les États-Unis concernant d’éventuels aménagements des sanctions américaines prises contre le régime syrien pour la mise en œuvre de ces projets, étant donné qu’aucun contrat n’avait encore été officiellement signé entre les différents partenaires et la Syrie, bien qu’"une procédure soit en cours" pour la signature d’un tel acte.

Certaines assurances

Amos Hochstein est également négociateur dans le dossier du litige frontalier maritime entre le Liban et Israël. Selon les autorités libanaises, il est attendu à Beyrouth entre dimanche et lundi, alors que les tensions entre le Liban et Israël se sont accrues après l’arrivée d’une plateforme gazière le week-end dernier au large de l’État hébreu, destinée à extraire le gaz et le pétrole du champ Karish au profit d'Israël.

"Nous avons donné au Liban certaines assurances et un accord préliminaire sur la base des informations dont nous disposions pour aller de l'avant au sujet des sanctions", a déclaré jeudi M. Hochstein aux membres de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. "Mais je tiens à préciser que cela sera déterminé lorsque les contrats seront signés", a-t-il tempéré. Il a ensuite rappelé qu'il était "en contact permanent avec toutes les parties, en espérant que nous pourrons y arriver, car un effondrement total du Liban n'est dans l'intérêt d'aucun des pays de la région ni des États-Unis", a-t-il conclu. Barbara Leaf avait en effet estimé mercredi que le secteur de l’énergie au Liban est au bord de l’effondrement.

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Les regards sont tournés vers Amos Hochstein

Ces initiatives pour l'importation du gaz et de l'électricité via la Syrie, parrainées par Washington et dévoilées pour la première fois en août dernier, doivent permettre d’augmenter les capacités de production du fournisseur public Électricité du Liban. Les coupures de courant sont quotidiennes à travers le territoire libanais et une sévère crise économique a jeté une majorité de la population dans la pauvreté. Malgré plusieurs annonces concernant des progrès réalisés, dont la signature d’un contrat entre le Liban et la Jordanie en janvier, ces projets n’ont pas encore été concrétisés et leur financement par la Banque mondiale n'a toujours pas été approuvé. Quant à l'initiative américaine, elle ne fait pas l'unanimité au Congrès.

"Ce qui rend cet accord si difficile, c'est de devoir éviter qu'Assad en profite. Cela complique beaucoup les choses", a reconnu l'émissaire américain. Mais selon lui, "il y a un consensus dans la région selon lequel nous devons faire cela. Aujourd'hui, le Liban n'a que quatre à cinq heures de courant par jour environ. Si nous ne nous engouffrons pas dans cette brèche, quelqu'un d'autre le fera", a estimé Amos Hochstein, dans ce qui semble être une allusion à l'Iran.

Réponse cinglante d'Israël à Nasrallah

Sur le dossier brûlant du tracé de la frontière maritime avec Israël, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait assuré jeudi soir que "l'objectif immédiat devrait être d'empêcher l'ennemi d'extraire du pétrole et du gaz sur le champ gazier de Karish", un gisement de gaz qui selon Israël fait partie de sa zone économique exclusive, mais qui selon le Liban se trouve dans des eaux potentiellement contestées. "La résistance n'a pas peur de la guerre. Nous ne voulons pas la guerre, mais nous ne la craignons pas", a également affirmé le chef du parti chiite en défiant l'État hébreu.

En réponse à ce discours, le ministre israélien des Finances Avigdor Liberman a lancé jeudi soir : "Personne n'a à nous dicter d'extraire le gaz ou non". Il a aussitôt ajouté qu'"Israël continuera à prendre des décisions, uniquement selon ses intérêts et sans égard à toute menace". 

Le billet de Gaby NASR

Cirque oléagineux

Les négociations indirectes entre le Liban et Israël avaient été entamées sur la base des revendications libanaises officielles enregistrées en 2011 auprès des Nations unies, en référence au décret 6433/2011 portant sur une zone de 860 km2 délimitée par ce qui a été appelé Ligne 23. Elles avaient ensuite été interrompues lorsque la délégation libanaise de négociateurs, alors dirigée par le général Bassam Yassine, avait annoncé sa volonté de réclamer un droit supplémentaire sur 1.430 km2 limités par la Ligne 29. Cette ligne coupe en deux le champ de Karish. Mais pour être officialisée, cette revendication nécessitait l’amendement du décret 6433, ce qui n’a jamais été fait par les autorités libanaises. En lieu et place, elles se sont contentées d’adresser une lettre officielle à l'ONU rappelant que le champ gazier de Karish se trouve dans une zone contestée et que Beyrouth "tient au respect de ses droits sur ses ressources offshore".

A ce jour, les autorités de Beyrouth n'ont toujours pas réussi à unifier leurs positions sur le plan international. Selon le quotidien libanais al-Joumhouria, le président de la République Michel Aoun et le Premier ministre sortant Nagib Mikati se réuniront samedi afin de parvenir à une position officielle libanaise unifiée, en vue de la transmettre au l'émissaire Hochstein la semaine prochaine. Cette position consisterait à revendiquer la ligne 23 ainsi que la totalité du champ gazier de Cana. Selon des sources présidentielles, les responsables libanais ne compteraient pas transmettre à Amos Hochstein une position écrite à ce sujet, mais plutôt orale.

Les États-Unis ont donné à Beyrouth un "accord préliminaire" pour acheminer du gaz égyptien et de l'électricité jordanienne au Liban via la Syrie en contournant les sanctions US contre Damas, a déclaré jeudi soir le conseiller principal américain à la Sécurité énergétique mondiale Amos Hochstein. Il a toutefois précisé que l'accord final interviendrait une fois les contrats...

commentaires (9)

M. Hochstein a la double nationalité américaine-israélienne. Que peuvent les Libanais attendre de lui? N’existe-t-il pas un/e diplomat/e américain/e qui est vraiment neutre sur cette question ? Ou même quelqu’un avec des antécédents arabes?

Hacker Marilyn

22 h 48, le 11 juin 2022

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • M. Hochstein a la double nationalité américaine-israélienne. Que peuvent les Libanais attendre de lui? N’existe-t-il pas un/e diplomat/e américain/e qui est vraiment neutre sur cette question ? Ou même quelqu’un avec des antécédents arabes?

    Hacker Marilyn

    22 h 48, le 11 juin 2022

  • DIVERTISSEMENT POUR LES LIBANAIS AFIN DE DONNER LE TEMPS AUX ISRAELIENS D,EXTRAIRE GAS ET PETROLE DE KARISH. IL NE RESTERA A DISCUTER QUE DES 860 KM2 ET AUX CONDITIONS ISRAELO/AMERICAINES. AUXQUELLES D,AUTRES CONDITIONS VIENDRAIENT S,AJOUTER. - C,EST CE QU,ON ENDURE QUAND NOTRE PRESIDENT NE SIGNE PAS LA LIGNE 29 ET NEGOCIE AVEC LES AMERICAINS LA LEVEE DES SANCTIONS SUR SON GENDRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 51, le 11 juin 2022

  • Mr Hochstein s’en fout carrément du Liban puisque lui et un sioniste …

    Eleni Caridopoulou

    17 h 30, le 10 juin 2022

  • Ce projet est vital pour le Liban,et c'est une absurdité que Hochstein attende la signature des contrats pour avoir le feu vert définitif des Etats-Unis pour le projet! M.Z

    ZEDANE Mounir

    16 h 38, le 10 juin 2022

  • je reve ou quoi ? le mec declare a propos des sanctions en ref a l'importation de l'electricite via la syrie qu'elles seraient ETUDIEES lorsque les contrats seraient signes ? cela veut dire quoi ? qu'il se fout de notre gueule ou qu'il a tenu a singer notre cher pres. m aoun et nasroullah qui selon une certaine ,decryptologue tres tres bien introduite, A Hochstein serait en train de nous envoyer de messages CODES ! tenez vous bien : MESSAGES CODES.

    Gaby SIOUFI

    14 h 06, le 10 juin 2022

  • Entre l’électricité signée Etats Unis , ou signée Iran le défi est grand . Et le comble le Liban est riche en gaz virtuellement mais nous avons des responsables locaux faibles impuissants .

    Antoine Sabbagha

    12 h 38, le 10 juin 2022

  • L'hésitation de Aoun signe bien le rôle du parti iranien dans l'obstruction de tout accord ou solution.

    Esber

    12 h 38, le 10 juin 2022

  • Alors, mon commentaire est passé à la trappe? Merci pour votre dévouement.

    Sissi zayyat

    12 h 06, le 10 juin 2022

  • L'émissaire américain ne semble pas être familier avec le langage diplomatique, puisqu'il a presque dit "qu'il n'est pas dans l'intérêt des USA et des pays voisins que le peuple libanais crève", sans aucun signe de pitié ni de compassion envers ce peuple que l'on détruit petit à petit depuis l'Accord du Caire. Il aurait pu dire, pour un résultat similaire, mais avec un brin d'émotion même mensongère, sans que cela ne lui coûte un centime; "Les USA ne veulent pas que le peuple libanais et son économie s'effondre, ni les pays voisins d'ailleurs".

    Céleste

    12 h 04, le 10 juin 2022

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