"Le secteur de l'énergie au Liban est au bord de l'effondrement", a déclaré Barbara Leaf, la nouvelle sous-secrétaire d'État américaine pour les Affaires du Proche-Orient, mettant en garde contre l'impact que pourrait avoir un effondrement total de "l'Etat et la société" du pays, notamment sur la région.
Lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain sur la situation en Syrie, Mme Leaf est revenue sur les projets d'acheminement de gaz égyptien et d'électricité jordanienne au Liban via la Syrie, des plans parrainés par Washington pour faire face aux pénuries d'électricité, mais qui n'ont pas encore été concrétisés. Elle a souligné à ce propos qu'aucune mesure n'avait encore été prise par les Etats-Unis concernant une éventuelle exemption de ces projets des sanctions américaines prises contre le régime syrien, étant donné qu'aucun contrat n'avait encore été officiellement signé entre les différents partenaires et la Syrie, bien qu'"une procédure soit en cours" pour la signature d'un tel acte. Lorsque cela sera effectué, Washington "se penchera sur les détails du contrat et prendra une décision concernant les sanctions", a précisé Mme Leaf, qui a été confirmée au poste de sous-secrétaire il y a moins d'un mois. "Le secteur de l'électricité au Liban est au bord de l'effondrement", a-t-elle encore déclaré, soulignant que l'objectif principal des projets énergétiques soutenus par l'administration américaine était "d'aider le peuple libanais", qui ne dispose "que de deux heures d'électricité par jour pour le moment".
Répercussions régionales
"Le Liban souffre depuis des années et son Etat et sa société sont aujourd'hui au bord de l'effondrement. Nous essayons donc par de nombreux moyens d'éviter cette éventualité, parce qu'elle aurait non seulement des répercussions sur les Libanais mais également dans la région, de manière plus large, notamment sur Israël, la Jordanie et d'autres pays", a ajouté la haute responsable US. "Le roi de Jordanie est, parmi nos partenaires, le plus inquiet sur un éventuel effondrement du Liban et il veut faire tout son possible pour contrer cette éventualité", a-t-elle indiqué.
Ces déclarations ont été faites par la sous-secrétaire d'Etat alors que le ministre libanais sortant de l'Energie, Walid Fayad, avait affirmé mercredi à l'agence Reuters que l'adoption du plan pour l'approvisionnement du Liban en électricité parrainé par les Etats-Unis est retardé "pour des raisons politiques". Dans des propos confiés à Reuters, M. Fayad avait indiqué que la Banque Mondiale lie le financement du projet "à une sorte d'engagement politique", sans plus de précisions. Cela semble toutefois faire référence à un engagement des autorités à effectuer des réformes sérieuses dans les administrations publiques, une condition souvent mise en avant par la communauté internationale en préalable de l'octroi d'aides au Liban. Walid Fayad avait également mis en garde contre une hausse des heures de rationnement de courant quotidien si l'adoption du plan était davantage retardée, surtout avec l'arrivée prochaine des touristes pour la saison d'été durant laquelle la demande en électricité augmente fortement.
À l’issue de la dernière séance de son cabinet, avant qu’il ne devienne chargé d'expédier les affaires courantes, consécutivement aux élections législatives du 15 mai, le Premier ministre, Nagib Mikati, avait annoncé que Siemens et General Electric avaient fait une offre au Liban visant à fournir au pays 24 heures d’électricité par jour. Il avait accusé le ministre de l’Énergie, proche du Courant patriotique libre de Gebran Bassil, d’avoir retiré la veille les termes de l’accord qui avaient été préparés pour l’offre – après les avoir soumis au gouvernement – sous prétexte de vouloir "l’étudier davantage".
M. Fayad devait demander en Conseil des ministres l’autorisation de signer deux contrats avec l’Égypte et la Jordanie pour assurer l’approvisionnement du Liban en électricité. Mais ces deux contrats ont été retirés de l’ordre du jour sur décision du ministre. Un comportement que M. Mikati a expliqué par des pressions exercées sur Walid Fayad par "un camp politique", en allusion au CPL. S’en est suivie une guerre de communiqués entre les deux parties.
commentaires (5)
MON DIEU, GARDEZ NOUS DE NOS AMIS LES AMERLOQUES, NOS ENNEMIS NOUS NOUS EN CHARGEONS, BIEN SUR APRES LES AVOIR ETIQUeTE COMME TELS , car trop nombreux ceux la !
Gaby SIOUFI
16 h 32, le 10 juin 2022