
Un champ de panneaux solaires. Kazuhiro Nogi/AFP
La Maison-Blanche a annoncé lundi suspendre des droits de douane, pour une durée de deux ans, sur certaines pièces de panneaux solaires importées de quatre pays d’Asie, mais pas de Chine, afin de permettre aux fabricants américains d’accroître leur production. Les pièces importées du Cambodge, de Malaisie, de Thaïlande et du Vietnam pourront être exemptées de certains droits de douane pendant 24 mois. Cela doit assurer aux fabricants américains « un approvisionnement fiable en composants », a commenté la
Maison-Blanche.
La Chine n’est cependant pas concernée. Joe Biden avait prolongé en février pour quatre ans les tarifs douaniers sur les panneaux solaires, initialement imposés par son prédécesseur Donald Trump pour protéger les industriels américains durement concurrencés notamment par les producteurs chinois. Par ailleurs, un responsable de la Maison-Blanche a précisé qu’une enquête du département du Commerce est toujours en cours et vise à déterminer si la production de pièces dans ces quatre pays d’Asie, mais utilisant des composants importés de Chine, contourne les droits de douane imposés par les États-Unis.
La conclusion de cette enquête, quelle qu’elle soit, s’appliquera à l’issue de ces deux années, a précisé la secrétaire au Commerce adjointe, Lisa Wang, dans un communiqué, précisant que « les droits de douane existants sur les importations chinoises et taïwanaises de cellules et modules solaires restent en vigueur ».
Tripler la capacité
L’administration de Joe Biden veut faire croître la production d’énergie solaire dans le pays et, dans cette optique, a également annoncé lundi qu’elle autorisait l’usage du « Defense Production Act », texte hérité de la guerre froide, « pour accélérer la production nationale de technologies d’énergie propre, y compris les pièces de panneaux solaires ».
Ce texte a récemment été utilisé par l’administration, dans un tout autre domaine, pour résoudre la pénurie de lait pour bébé.
« Les technologies d’énergie propre sont un élément essentiel de l’arsenal que nous devons exploiter pour réduire les coûts énergétiques pour les familles, réduire les risques pour notre réseau électrique et faire face à la crise urgente d’un changement climatique », a commenté la
Maison-Blanche dans un communiqué. Les États-Unis sont « sur la bonne voie pour tripler la capacité de fabrication de matériel solaire nationale d’ici à 2024 », par rapport à début 2021, lorsque Joe Biden a pris ses fonctions. Cela ferait passer la production d’électricité solaire du pays de 7,5 à 22,5 gigawatts, « assez pour permettre à plus de 3,3 millions de foyers de passer à l’énergie solaire propre chaque année ».
Par ailleurs, depuis début 2021 également, « le secteur privé a engagé plus de 100 milliards de dollars d’investissements privés pour fabriquer des véhicules électriques et des batteries aux États-Unis », a précisé la Maison-Blanche. Un responsable de l’administration Biden a indiqué à des journalistes que « ces actions vont stimuler la fabrication nationale », ce qui doit « réduire les coûts énergétiques » pour les familles et « combattre le changement climatique et l’injustice environnementale ».
Par ailleurs, « le fait est qu’avec un arsenal d’énergie propre plus fort, les États-Unis peuvent également être un partenaire énergétique pour nos alliés du monde entier, en particulier face à la guerre de Poutine en Ukraine ».