Nous avons ces derniers temps réduit foncièrement nos sorties en voiture, nous limitant aux déplacements les plus urgents et les plus nécessaires à cause du coût exorbitant du prix du carburant. Nous avons également réduit notre consommation de viande, qui est devenue un produit de grand luxe, nos achats de médicaments en nous contentant de ceux essentiellement vitaux et des moins chers, sans parler des moyens pour réchauffer en hiver nos lieux d’habitation. Moyens devenus précaires, réduits à leur plus simple expression, et cela même dans les régions montagneuses du pays à cause du prix astronomique du fioul. Ce qui constitue en soi, et pour le moins qu’on puisse dire, un grave préjudice qui porte atteinte à notre confort thermique. Même que nous essayons dans nos maisons d’utiliser le moins possible certains appareils électroménagers, vu le prix abusivement faramineux du kilowattheure des générateurs de quartier...
Malheureusement, cette liste est, à titre d’exemple et non exhaustive, non limitative. Une énumération en guise d’aperçu succinct et rapide.
Depuis peu, nous avons été désagréablement surpris d’apprendre que notre cher Conseil des ministres (ou plutôt des sinistres), dans sa dernière réunion avant qu’il ne devienne en situation d’expédition des affaires courantes, a décidé avec roublardise de relever drastiquement le coût des moyens de communication à partir du mois de juillet. Or il ne restait au peuple libanais que les moyens de communication et les réseaux sociaux pour bavarder, échanger, négocier, naviguer sur la Toile et s’évader ne serait-ce que virtuellement. Encore une privation et une frustration de plus à subir. Et à chaque fois, c’est la classe moyenne (en voie de disparition) et à revenus limités qui paie les pots cassés sans pitié aucune. Déjà que le peuple libanais a, durant des années, déboursé la plus chère des tarifications pour une communication rien de plus médiocre. Et cela sans aucune transparence concernant la destination de ces fonds payés régulièrement et à l’échéance par le consommateur sous risque d’interruption de sa ligne téléphonique.
Et dire en peu de mots que la qualité de vie des gens se recoupe avec le sentiment de bien-être de ces derniers avec leurs attentes, leurs espérances, leurs rêves, leurs aspirations et même leurs inquiétudes, perçus individuellement et collectivement ; qualité de vie qui se réduit de jour en jour inexorablement et impitoyablement comme peau de chagrin.
Une satisfaction de vie qui diminue sans cesse, tendant à disparaître.
Michel Antoine AZAR
Avocat à la Cour
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