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Sport - Football / Ligue des champions – Finale

Avant Liverpool-Real Madrid samedi, l’équilibre sportif au cœur du débat...


Avant Liverpool-Real Madrid samedi, l’équilibre sportif au cœur du débat...

L’AC Milan est de retour au sommet du football italien, avec un 19e titre de champion décroché dimanche soir, renouant avec ses glorieuses heures après une décennie anonyme, avant de peut-être changer de mains cet été. Le dernier sacre en Serie A du «  Diavolo  » (surnom du club en Italie) remontait en effet à 2011. Tiziana Fabi/AFP

Choc alléchant ou classique lassant ?

La finale Liverpool-Real Madrid de la Ligue des champions (C1) de football, réplique ce samedi soir de celle de l’édition 2018, illustre l’accaparement des titres par une poignée de grands clubs, un défi à « l’équilibre compétitif » visé par l’UEFA – la Confédération européenne.

De Benzema, Kroos et Modric, quadruples vainqueurs de la C1, à Mané, Salah, Firmino ou Van Dijk, couronnés en 2019 avec les Reds, nombre de joueurs fouleront la pelouse du Stade de France en ayant déjà soulevé le plus prestigieux des trophées européens. Surtout, depuis 2011, les clubs espagnols (huit fois) et anglais (sept fois) représentent les deux tiers des finalistes de la Ligue des champions, loin devant les écuries allemandes (quatre fois), la Juventus Turin (deux apparitions) et le Paris Saint-Germain (une fois, en 2020).

Il faut même remonter à la folle campagne 2003-2004 pour trouver un vainqueur hors des cinq grands championnats européens, le FC Porto, même si l’Ajax Amsterdam s’est hissé jusqu’en demi-finales en 2019. « Il y a une concentration indéniable pour les trophées les plus recherchés, qui va de pair avec le creusement des écarts économiques », résume Raffaele Poli, responsable de l’Observatoire du football CIES de Neuchâtel. Le constat vaut « entre les ligues », puisque le championnat anglais « écrase les autres » en termes de droits TV, mais également dans chaque pays, où de « grandes marques globales qui se monnaient à l’échelle mondiale » balaient la concurrence domestique. Et la manne croissante des compétitions européennes accentue le phénomène, malgré les « versements de solidarité » aux clubs non participants, en gonflant encore les poches des cadors et leur capacité à empiler les talents.

Le 4e titre en cinq ans remporté dimanche par Manchester City consacre la domination au niveau national d’un club toujours renvoyé à ses échecs européens, le dernier en date face au Real Madrid en demi-finales de la Ligue des champions. City est-il ainsi le club le plus mal aimé et injustement critiqué d’Angleterre  ? Oli Scarff/AFP

Pas de révolution à attendre

Dans ces conditions, la C1 est-elle si différente de l’éphémère Super Ligue, projet privé de tournoi

semi-fermé lancé l’an dernier par douze grands clubs, dont Liverpool et le Real Madrid, avant de capoter face à l’indignation générale ? La question est cruciale pour l’UEFA, qui défend son modèle de compétition « ouverte » pour justifier son monopole, mais aussi pour nombre d’amoureux du foot européen, attachés au principe d’incertitude sportive autant qu’à la réussite de leur club de cœur. Mais si le président de l’instance Aleksander Ceferin avait fait de « l’équilibre compétitif » un objectif majeur pour préserver « la magie du jeu », dès 2017, les pistes tardent à se concrétiser, et le sujet n’a pas été abordé lors du récent congrès de la mi-mai à Vienne.

Les idées circulent pourtant depuis des années, depuis la limitation réglementaire des effectifs ou des transferts jusqu’à « une meilleure répartition des revenus » tirés des joutes européennes, rappelle Raffaelle Poli. Reste à composer avec les « très fortes réticences des clubs les plus riches », ajoute l’économiste, sur lesquels repose en grande partie l’attractivité de la C1 et qui rendent peu probable toute réforme radicale.

Fraîchement remanié, le fair-play financier introduit en 2010 intégrera à partir de 2023-2024 une forme atténuée de « plafond salarial », en fonction des revenus de chaque club participant aux compétitions européennes. Pour les écuries les plus prospères, il restera néanmoins possible de verser des salaires et commissions de transfert hors de portée d’une grande partie de la concurrence, voire de régler d’éventuelles amendes. Pas non plus de révolution à attendre du nouveau format de la Ligue des champions au-delà de 2024, avec son mini-championnat à huit journées en guise de première phase, puis sa phase à élimination directe inchangée. Certains détracteurs redoutent même que les huit matches de la première phase (au lieu de six) ne favorisent un peu plus les grands clubs, en réduisant l’aléa sportif. En revanche, la future répartition des recettes – sur laquelle aucun accord n’est encore intervenu – promet d’être âprement disputée, d’autant que l’augmentation du nombre de rencontres rend la C1 plus lucrative que jamais.

Coralie FEBVRE/AFP

Choc alléchant ou classique lassant ?La finale Liverpool-Real Madrid de la Ligue des champions (C1) de football, réplique ce samedi soir de celle de l’édition 2018, illustre l’accaparement des titres par une poignée de grands clubs, un défi à « l’équilibre compétitif » visé par l’UEFA – la Confédération européenne.De Benzema, Kroos et Modric, quadruples...

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