La plus grande tare de la loi électorale actuelle, c’est que l’électeur n’a le droit de voter que pour un seul candidat lorsque d’autres également valables se présentent et méritent que ce même électeur leur accorde sa voix et sa confiance. Par conséquent, un candidat unique par électeur sans plus, malheureusement.
Secundo, lorsque la personne qui a le droit de vote choisit le candidat qu’elle compte élire, elle est tenue en même temps de voter en bloc pour toute la liste de ce même candidat sélectionné. Voter donc pour la totalité de la liste même si l’électeur en question considère que certains colistiers ne sont pas dignes de confiance et ne méritent nullement le titre de député. C’est donc une liste à prendre ou à laisser qui rappelle quelque part la configuration du contrat d’adhésion et la non-négociabilité de ses clauses imposées unilatéralement et sans discussion aucune de l’autre partie au contrat. Ce qui est également aberrant.
Une loi électorale bizarre pour le moins qu’on puisse dire, cousue sur mesure et selon les desseins égoïstes de ceux qui l’ont confectionnée au mépris des intérêts de la collectivité. Comme toujours, malheureusement.
Peut-on espérer un jour avoir une loi électorale qui allie d’une part les conditions et les considérations du suffrage proportionnel où le nombre de sièges à pourvoir est partagé en fonction de la quantité de voix recueillies et d’autre part plus de flexibilité et une plus grande marge de manœuvre accordées à l’électeur au niveau autonomie du choix des candidats ?
Vivement le changement.
Michel Antoine AZAR
Avocat à la cour
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