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Dernières Infos - Législatives au Liban

"Quels que soient les résultats des élections, la neutralité reste la solution", estime Raï

Le patriarche maronite insiste sur l'importance du taux de participation et la nécessité de faire le "bon choix".

Le patriarche maronite, Béchara Raï. Photo ANI

À la veille des élections législatives du 15 mai, le chef de l'Église maronite, Béchara Raï, a estimé samedi que "quels que soient les résultats du scrutin, la neutralité active reste la solution essentielle" pour le Liban, plongé depuis 2019 dans la pire crise pluridimensionnelle de son histoire.

A quasiment chacune de ses prises de parole depuis août 2020, le patriarche maronite appelle à la neutralité active, une façon de critiquer le fait que les partis traditionnels libanais se calquent sur des axes régionaux, ainsi que l'implication du Hezbollah dans des conflits externes, comme en Syrie et au Yémen.

"Quels que soient les résultats des élections, la forme du prochain gouvernement et les types de réformes engagées, l'adoption d'un système de neutralité active reste la solution essentielle", a affirmé le dignitaire religieux samedi dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Cette neutralité "garantit l'existence du Liban et protège son indépendance, sa stabilité et son unité", a-t-il poursuivi.

Le cardinal Raï, qui a régulièrement appelé les Libanais à voter en masse - mais "pas comme des moutons", a-t-il précisé cette semaine -, a affirmé que le peuple devait voter "de manière spontanée et patriotique [...] sans ingérences, sans tentations et intimidations financières". Au Liban, les violations et irrégularités lors des élections sont légion ; aux dernières législatives de 2018, plus de 7.000 violations avaient été recensées par la Lebanese Association for Democratic Elections (LADE). Et cette semaine, le chef de l'Etat, Michel Aoun, avait accusé certains candidats aux législatives d'acheter des votes au moyen de pots-de-vin "provenant de l'étranger".

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Mgr Raï a souhaité qu'un nouvel espoir naisse au Liban après les élections de dimanche. "Cet espoir reste conditionné au taux de participation, ainsi qu'au bon choix des électeurs et au respect de la démocratie et de la Constitution après les élections", a-t-il précisé, craignant la lenteur dans la formation d'un nouveau gouvernement. Si tel est le cas, "la période de transition s'étendra, ce qui aura des conséquences négatives sur les prochains scrutins", a-t-il estimé, faisant allusion à la présidentielle qui doit se tenir en octobre.

"Que ce scrutin soit le début du chemin qui sortira le Liban de l'abîme dans lequel les responsables et les politiques l'ont plongé et continuent de le faire jusqu'à présent", a lancé le patriarche Raï, regrettant que le gouvernement actuel "fasse porter au peuple les charges des mesures et des réformes".

Le prélat maronite, qui a en outre reçu dans la journée des membres de la mission d'observation des élections de l'Union européenne (MOE UE), a demandé à tous les observateurs du scrutin de veiller à ce qu'aucune violation ou débordement ne vienne entraver le bon déroulement du vote.

Il a adressé, par ailleurs, ses condoléances aux Emirats arabes unis après le décès de leur président, cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane, saluant celui qui "a suivi la voie de son père" et fondé un Etat "devenu un exemple de succès et un symbole d'unité". Mgr Raï a enfin espéré que son successeur  "poursuivra ce parcours remarquable au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et dans le monde arabe". Il a encore rendu hommage à la journaliste Shireen Abu Akleh, tuée alors qu'elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie.

À la veille des élections législatives du 15 mai, le chef de l'Église maronite, Béchara Raï, a estimé samedi que "quels que soient les résultats du scrutin, la neutralité active reste la solution essentielle" pour le Liban, plongé depuis 2019 dans la pire crise pluridimensionnelle de son histoire.A quasiment chacune de ses prises de parole depuis août 2020, le patriarche maronite...