Le gouvernement ouvre la voie à une reprise des vols à Sanaa

Le gouvernement du Yémen va autoriser les citoyens vivant dans les zones contrôlées par les rebelles à voyager avec des passeports délivrés par les houthis, levant l'obstacle à la reprise des vols commerciaux au départ de Sanaa, suspendus depuis 2016, a indiqué un responsable yéménite à l'AFP.

La reprise du trafic commercial à l'aéroport de la capitale, aux mains des rebelles, est l'un des principaux éléments de la trêve négociée par l'ONU et entrée en vigueur le 2 avril pour une durée de deux mois. Le vol inaugural, prévu le 24 avril et qui devait relier la capitale à Amman, en Jordanie, avait été annulé faute d'autorisation, le pouvoir accusant les rebelles d'utiliser des "faux documents" pour évacuer clandestinement des combattants.

Le gouvernement a accepté de permettre, "durant la trêve, à la population yéménite retenue en otage par les houthis, de voyager à partir de l'aéroport de Sanaa avec des documents délivrés dans les zones contrôlées par les houthis", a affirmé jeudi soir à l'AFP un responsable yéménite sous couvert d'anonymat. Les autorités ont accepté "une proposition de l'ONU d'utiliser des documents à titre provisoire et uniquement pendant la trêve", avait annoncé jeudi l'ambassade du Yémen à Washington sur Twitter.

La guerre qui oppose depuis plus de sept ans le pouvoir, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, aux rebelles houthis, soutenus par l'Iran, a fait des centaines de milliers de morts et poussé le pays le plus pauvre de la péninsule arabique au bord de la famine.

L'aéroport de Sanaa, contrôlé par les rebelles, a été fermé au trafic commercial en août 2016, après des frappes aériennes. L'annonce de sa réouverture dans le cadre de la trêve avait été accueillie avec soulagement par les habitants, notamment les nombreux malades souhaitant se faire soigner à l'étranger. "Il est encourageant de voir les parties trouver des solutions", a déclaré vendredi Erin Hutchinson, directrice du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) pour le Yémen. "Nous espérons que cela conduira à des vols commerciaux réguliers et à d'autres mesures, comme l'ouverture de routes à Taëz (sud-ouest) et dans d'autres gouvernorats", a-t-elle ajouté, en référence à la ville assiégée depuis des années.

Selon le NCR, le nombre de morts et de blessés parmi les civils au Yémen a été divisé par deux depuis le début de la trêve.