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Économie - Coopération

Le Liban adhère à un plan-cadre de l’ONU pour le développement durable

S’étendant sur la période de 2023 à 2025, ce cadre doit permettre aux parties impliquées d’organiser les différentes actions de la trentaine d’agences onusiennes actives au Liban.

Le Liban adhère à un plan-cadre de l’ONU pour le développement durable

Le Premier ministre, Nagib Mikati, et la coordinatrice spéciale adjointe des Nations unies au Liban, Najat Rochdi, au Grand Sérail hier lors de la signature d’un plan-cadre de l’ONU pour le développement durable (2023-2025). Photo Dalati et Nohra

En 2015, l’ONU lançait son désormais célèbre Programme de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, un plan d’action à l’échelle mondiale fixant près d’une vingtaine d’objectifs pour un seul cap : « Assurer une croissance économique durable et inclusive, l’inclusion sociale et la protection de l’environnement, dans un esprit de partenariat et de paix. »

Le Liban fait partie des 193 pays à avoir adhéré à ce programme et il a commencé à se préparer à l’appliquer avec notamment la création en 2017 d’un « comité national » dédié à la coordination de la mise en œuvre de mesures préconisées au niveau national. Si des discussions ont eu lieu depuis, le chantier a naturellement été ralenti en raison de la crise majeure que traverse le pays depuis 2019, malgré certaines avancées en matière d’égalité des genres ou d’éducation.

Une nouvelle phase s’est néanmoins ouverte hier avec la signature au Grand Sérail par le Premier ministre, Nagib Mikati, et la coordinatrice spéciale adjointe des Nations unies au Liban, Najat Rochdi, d’un plan-cadre de coopération pour le développement durable (United Nations Sustainable Development Cooperation Framework en anglais, ou UNSDCF). Selon la responsable onusienne, l’accord découle d’un « processus participatif » qui a fait contribuer plusieurs parties prenantes au niveau local, citant le gouvernement libanais, les organisations issues de la société civile, le secteur privé, les donateurs et les « chefs religieux ». Nagib Mikati a lui affirmé voir dans la conclusion de cet accord un « message positif » adressé par l’organisation.

S’étendant sur la période de 2023 à 2025, ce cadre doit permettre aux parties d’organiser les différentes actions de la trentaine d’agences onusiennes actives au Liban – 25 qui sont implantées sur le territoire et 4 régionales, dont l’Escwa. Il sera piloté par l’ONU et le gouvernement libanais qui seront « responsables » de sa mise en œuvre. Si ce type de cadre existait déjà sous d’autres formes, la nouveauté est que les stratégies vont davantage mettre l’accent sur les objectifs de développement durable à moyen terme, alors qu’elles étaient majoritairement orientées sur l’aide humanitaire depuis le début de la crise.

Vers un modèle de croissance durable

« Concrètement, cela veut dire que l’ONU va continuer à aider le Liban sur le plan humanitaire, mais va privilégier en même temps des projets qui vont lui permettre de capitaliser sur ses points forts pour renouer avec la croissance, tout en mettant les ODD en œuvre », résume une source proche de l’organisation. Les projets serviront quatre objectifs majeurs visant à améliorer le niveau de vie et le « bien-être de tous les Libanais », à améliorer les performances des « secteurs productifs résilients et compétitifs », à renforcer la stabilité et l’inclusivité de la société et à œuvrer pour restaurer l’écosystème naturel libanais.

Najat Rochdi a aussi souligné l’interdépendance entre le succès de ce programme et l’exécution des réformes structurelles majeures que les dirigeants libanais doivent lancer en parallèle. Une référence aux engagements pris et à ceux qui restent à prendre vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) afin que l’accord préliminaire, annoncé le 7 avril et qui doit servir de passerelle au déblocage de l’assistance financière que le pays a sollicitée par intermittence depuis 2020, soit concrétisé. Le FMI a en effet promis de prêter 3 milliards de dollars au Liban sur 4 ans pour financer son redressement, à condition que les dirigeants mettent en œuvre plusieurs mesures-clefs, comme le lancement du processus de restructuration du secteur bancaire, l’instauration d’un contrôle formel des capitaux se substituant aux restrictions illégales mises en place par les banques depuis 2019 ou encore l’adoption d’un régime de change unifié.

Le PIB et la monnaie du pays se sont littéralement effondrés en 3 ans, après le crash d’un système politico-financier défaillant dont les pertes cumulées (État, banques et Banque du Liban) dépassent 72 milliards de dollars et qui a privilégié l’économie de rente au détriment des secteurs productifs. Ce plan-cadre de l’ONU pour le développement durable auquel le Liban a adhéré pourrait en théorie permettre d’inciter à un changement de paradigme pour réorienter l’économie vers un modèle de croissance durable, c’est-à-dire économe en matières premières, peu polluante et aussi non liée à des déséquilibres financiers, pour reprendre une des définitions les plus courantes.

En 2015, l’ONU lançait son désormais célèbre Programme de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, un plan d’action à l’échelle mondiale fixant près d’une vingtaine d’objectifs pour un seul cap : « Assurer une croissance économique durable et inclusive, l’inclusion sociale et la protection de l’environnement, dans un esprit de partenariat et de...

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