Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, s'en est pris, une nouvelle fois, avec une grande virulence au Hezbollah et au Courant patriotique libre (CPL), parti fondé par le chef de l'Etat Michel Aoun et rival des FL sur la scène chrétienne, estimant que "la seule promesse tenue par les aounistes" ces dernières années est d'avoir "mené le Liban vers l'enfer" et que, face à ces partis, le pays se dirige vers des élections "fatidiques" le 15 mai prochain.
M. Geagea a tenu ces propos lors d'un iftar organisé vendredi à Meerab, en présence notamment des ambassadeurs d'Arabie saoudite, Walid Boukhari, du Koweït, Abdel Aal al-Kinai, et du Qatar, Ibrahim Abdel Aziz el-Sahlaoui, ainsi que de plusieurs députés et figures politiques, notamment du Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt. A cette occasion, le chef des FL a déclaré que cet événement devait servir à "rappeler à tous que le Liban tient à avoir les relations les plus étroites et fraternelles avec les pays arabes et surtout ceux du Golfe, en tête desquels l'Arabie saoudite qui, avec les Emirats arabes unis, subit des attaques et des tentatives d'intimidation".
"Malgré tout cela, je suis confiant qu'ils n'épargneront aucun effort pour faciliter la vie des Libanais en ces jours difficiles et j'espère que les autorités saoudiennes reviendront sur leur décision de suspendre les importations en provenance du Liban, surtout en ce qui concerne les produits agricoles et industriels, étant donné les difficultés économiques et financières que connait actuellement notre nation", a-t-il ajouté.
Les exportations vers plusieurs pays du Golfe ont été arrêtées depuis le début d'une grave crise diplomatique qui a opposé, depuis octobre 2021, le Liban à plusieurs monarchies arabes, avec lesquelles les relations s'étaient détériorées suite à des déclarations de l'ancien ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi, sur le rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, mais aussi à cause de l'influence grandissante du Hezbollah pro-iranien sur la vie politique libanaise. Cette crise s'est toutefois apaisée, le 10 avril, avec le retour à Beyrouth des ambassadeurs Boukhari et al-Kinai.
"Les miettes en provenance d'Iran"
Le leader maronite a déploré, par ailleurs, le fait que le "pouvoir corrompu" en place "oppresse les Libanais en privilégiant l'+Etat dans l'Etat+ au détriment de l'Etat lui-même et des citoyens, et en ne se préoccupant que de protéger une partie qui porte atteinte à la souveraineté nationale, intimide les autres avec ses armes, provoque des catastrophes et des tragédies et refuse que la vérité soit faite", en référence claire au Hezbollah.
Il a indiqué, dans ce cadre, que son parti se retrouve "face à un défi très délicat et une confrontation extrême" qui met en péril "l'existence et l'identité libanaises", soulignant que les élections du 15 mai "ne seront pas seulement déterminantes et exceptionnelles, mais fatidiques". Il a poursuivi ses attaques contre le parti de Hassan Nasrallah, l'accusant de ne pas avoir à cœur "l'intérêt du Liban et de son peuple" mais de chercher à utiliser se armes "au service des régimes iranien et syrien" et d'intimider le pays "pour imposer son agenda, par des moyens illégaux".
Le Hezbollah est lié "à un allié qui ne connaît que l'avidité pour les postes" au sein de l'Etat, "la corruption et le vol des fonds publics et des gens", a ajouté M. Geagea, ciblant cette fois le Courant patriotique libre. "La seule promesse qu'a tenue cet allié, c'est de mener le pays vers l'enfer", a-t-il lancé en allusion à une phrase du président Aoun, en septembre 2020, dans laquelle il affirmait que si un gouvernement n'était pas rapidement formé, après la démission de l'équipe de Hassane Diab suite aux explosions au port de Beyrouth, le Liban se dirigerait vers l'enfer. "Ils veulent appauvrir le Liban pour le soumettre, affamer ses citoyens et les priver d'un minimum de dignité, afin de les humilier et de leur offrir ensuite les miettes qui leur viennent d'Iran", a-t-il encore accusé.
Bataille "inégale"
"La bataille électorale face à une partie qui gouverne sur la base du principe de la corruption et agit de manière discrétionnaire avec la Constitution et le droit peut sembler inégale", a encore dit Samir Geagea, qui a accusé la majorité politique de "détruire les piliers" de l'Etat et d'exploiter le pouvoir à son avantage, illustrant son propos en accusant à nouveau le ministère des Affaires étrangères, dirigé par Abdallah Bou Habib, un proche du CPL, de "prendre des mesures qui entravent le vote des Libanais de la diaspora".
Face à ces constats, le chef des FL a affirmé que les valeurs de son parti étaient de renforcer la liberté et la diversité du pays et d'assurer une vie digne à ses habitants, tout en s'assurant du respect des résolutions internationales 1559 et 1701, qui prévoient notamment le désarmement du Hezbollah. "Nos valeurs sont de construire un Etat juste, propre et capable, un Etat de droit et des institutions, de la civilisation, de la culture et humain", a-t-il poursuivi.
"Notre jeûne extrême a duré très longtemps et nous espérons que le 15 mai, nous romprons le jeûne avec un nouveau Liban, un Liban civilisé, le Liban des universités et des hôpitaux, d'une économie saine et un Liban qui a des relations réellement fraternelles avec les pays arabes", a-t-il conclu.
commentaires (15)
Que cela plaise ou non a certains commentateurs du Dimanche, les FL ont été, sont et seront toujours la pour sauvegarde de la souveraineté et des institutions de l’état. Elles ont été conçues milices pour défendre le pays lorsque l’armée n'en avait pas les moyens, en aujourd'hui en parti politique propre et honnête lorsque les autres ont trempe dans la corruption et la luxure. Son projet a toujours été le même depuis feu le Président Bachir Gemayel avec moult détails et précisions pour ceux qui en effet prennent la peine d'y jeter un coup d’œil. Il est vrai que ce ne sera pas facile puisque les partis au pouvoir investis les institutions de leurs sbires pour mettre la main sur tous les rouages de l'état. Mais en enlevant la légitimité politique des ces criminels, nous changeons le cours des événements en mettant un terme a cette main mise en libérant la police, la justice et l’armée de leur commandement. Les projets de loi et des réformes pourrons enfin passer au parlement avec la nouvelle majorité. L’électricité, l'eau, les poubelles et les communications pourront enfin être gérés honnêtement pour récolter les impayés, les douanes idem. L’état aura enfin des entrées pour restructurer son administration et offrir au peuple les services qui lui sont dus. Un seul parti veut et peut le faire, au sein de l’état comme dans la rue, ce sont les FL. Votez vital, votez pour la sauvegarde du pays, votez FL
Pierre Christo Hadjigeorgiou
09 h 33, le 26 avril 2022