Après une journée d'entretiens, Boukhari reçoit plusieurs responsables pour un iftar

L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, a effectué lundi une tournée auprès de plusieurs responsables religieux et politiques, après son retour vendredi à Beyrouth, plus de cinq mois après son rappel suscité par une grave crise diplomatique opposant Beyrouth à plusieurs monarchies du Golfe. Il a clôturé sa journée de réunions avec un iftar au siège de l'ambassade où il a reçu nombreux responsables politiques.

Le diplomate a été reçu lundi par le mufti de la République, Abdellatif Deriane, qui a estimé que le retour de M. Boukhari "est de bon augure pour le Liban en dépit de la situation qu'il traverse, et présage un avenir prometteur pour tous les Libanais qui vivent des crises extrêmement dures", selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). L'ambassadeur saoudien a, lui, souhaité "le bien au Liban et aux Libanais". M. Boukhari s'est par la suite entretenu avec le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Ali el-Khatib, qui a espéré que "le retour de l'ambassadeur et de ses frères au Liban constituera le début d'un nouveau parcours visant à renforcer les relations fraternelles entre les deux pays". L'ambassadeur s'est par la suite concerté avec le cheikh Akl druze Sami Abi el-Mouna, au sujet des "développements politiques dans le pays et la région". Ce dernier a également espéré que "les responsables libanais œuvrent pour une entente continue en vue de servir les intérêts des deux pays frères".

M. Boukhari a par la suite été reçu par le chef de l'Eglise maronite Béchara Raï à Bkerké. Lors de leur entretien, Mgr Raï a assuré que "le retour des ambassadeurs des pays du Golfe au Liban a soulagé (le Liban et) a reconfirmé le soutien des frères arabes au Liban".

L'ambassadeur saoudien a reçu le Premier ministre, Nagib Mikati au siège de l'ambassade à Yarzé. "J'ai été très heureux de rencontrer l'ambassadeur", a déclaré M. Mikati décrivant son absence du Liban comment étant "forcée". Selon lui M. Boukhari lui a affirmé que le "royaume veille à soutenir le Liban et à rester aux côtés du Liban"."Nous n'avons pas parlé du nuage qui (a terni nos relations) par le passé parce que les relations ont des hauts et des bas, a-t-il précisé. Nous avons plutôt parlé des relations historiques et futures entre le Liban et le Royaume". "Pas un seul jour, je n'ai senti que l'Arabie saoudite a fermé ses portes devant moi ou les Libanais", a ajouté le Premier ministre.

Dimanche, M. Boukhari avait invité le chef du gouvernement à un iftar au siège de l'ambassade. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), l'ambassadeur a rendu hommage aux "efforts de M. Mikati en vue de protéger le Liban en ces circonstances difficiles, et pour rétablir les relations libano-saoudiennes". Une conversation téléphonique entre les deux hommes, dimanche, a été l'occasion de réaffirmer "la profondeur des relations entre les deux pays", toujours selon l'Ani.

En effet, lundi soir, l'ambassadeur saoudien a reçu à Yarzé, plusieurs responsables pour un iftar. Selon des informations rapportées par plusieurs chaînes libanaises, le Premier ministre, les anciens présidents Amine Gemayel et Michel Sleiman, les anciens chefs de gouvernement, Fouad Siniora et Tammam Salam, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt, le chef des Forces libanaises (FL) Samir Geagea et le chef des Kataëb, Samy Gemayel, assistent au iftar. Le ministre de l'Agriculture Abbas Hajj Hassan (représentant le président de la Chambre, Nabih Berry) et la députée Bahia Hariri (présidente du groupe parlementaire du Futur), font également partie des invités. Les ambassadeurs du Koweït, du Qatar, des Etats-Unis, de la France, de la Russie et d'Allemagne, devraient également faire partie des participants. 

Lors du iftar, l'ambassadeur saoudien a estimé qu'"il n'y avait pas de rupture des relations avec le Liban, mais plutôt une mesure diplomatique pour (protester contre) une position offensante vis-à-vis du royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe". "L'Arabie saoudite a toujours confirmé son intérêt pour la stabilité du Liban, d'où notre retour au Liban", a-t-il ajouté. 

L'ambassadeur saoudien est rentré à Beyrouth vendredi, quelques heures après l'ambassadeur du Koweït, Abdel Aal al-Kinaï. La veille, le ministère saoudien des Affaires étrangères avait annoncé le retour de son ambassadeur à Beyrouth "en réponse aux appels des forces politiques modérées au Liban, et à l'engagement du gouvernement libanais à prendre les mesures nécessaires pour cesser toutes les activités (...) portant atteinte au royaume", en référence aux activités du Hezbollah, bête noire de Riyad.