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Dernières Infos - Crise au Liban

Début du Conseil des ministres, le dossier épineux de l'électricité au menu

Également à l'ordre du jour, des questions financières, bancaires et politiques.

Début du Conseil des ministres, le dossier épineux de l'électricité au menu

Réunion du gouvernement de Nagib Mikati, le 26 janvier 2022 au Grand sérail. Photo Dalati et Nohra

Le Conseil des ministres a entamé, mercredi à midi, une réunion au Grand sérail, avec un ordre du jour de 21 points, parmi lesquels figurent notamment le dossier épineux de l'électricité dans un pays plongé pendant de longues heures chaque jour dans le noir, mais aussi des sujets tels que les secteurs financier, bancaire et politique.

La question des nominations diplomatiques, attendue depuis des mois, n'est pas mentionnée au menu des discussions, le Premier ministre, Nagib Mikati, ayant affirmé il y quelques jours qu'"aucune nomination" n'était prévue. Une grève envisagée dans ce secteur de la fonction publique pourrait compromettre le vote de plus de 225.000 expatriés qui s’étaient enregistrés en novembre dernier pour prendre part au scrutin, et donc empêcher la bonne tenue des élections, dans la mesure où c'est le ministère des Affaires étrangères qui organise le vote à l’étranger.  

Lors de la réunion, le ministre de l'Energie, Walid Fayad, est censé faire un état des lieux du travail effectué jusque-là en ce qui concerne la mise en place d'un plan de réforme national et la création de nouvelles centrales électriques.

Le ministre Fayad avait avancé une proposition visant à fournir des devises étrangères à Electricité du Liban (EDL), afin d'assurer le minimum des investissements nécessaires aux services de production et de distribution du fournisseur public. Actuellement, EDL ne parvient à fournir que deux à trois heures de courant par jour, dans un pays en plein effondrement économique depuis 2019. Le gouvernement avait donné son feu vert définitif au plan de réforme préparé par le ministre, qui avait dernièrement présenté dans l'OLJ l'une des dernières versions de son plan de réforme. Un plan articulé autour de trois axes, dont l'un à court terme incluant des mesures d’urgence (accord avec l’Irak pour l’importation de fuel), et d’autres qui nécessitent encore un accord sur le financement (les deux volets de l’initiative américaine dévoilée en août 2021, pour importer du courant jordanien et du gaz égyptien).

L'approvisionnement en électricité pourrait également entraver la tenue des législatives. Cette semaine, le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a réaffirmé être à la recherche d’alternatives à EDL pour assurer l’approvisionnement en courant électrique dans les bureaux de vote. Début avril, M. Maoulaoui avait indiqué qu’EDL a demandé 16,2 millions de dollars (14,6 millions d’euros) pour fournir du courant le 15 mai alors que le budget électoral alloué n’est que de 12,5 millions de dollars (environ 11,2 millions d’euros), et avait suggéré le recours à des générateurs privés pour assurer la bonne tenue du scrutin.

Les ministres examineront, par ailleurs, un projet de loi visant à modifier certains droits de douanes et plancheront sur des modifications des conditions de l'exploration offshore. Ils se pencheront enfin des projets de loi visant à effectuer des transferts de crédits des réserves du Budget de l'Etat à plusieurs ministères.

L’envoyé spécial américain Amos Hochstein était venu au Liban le 9 février dernier avec une offre qu’il n’avait pas souhaité dévoiler publiquement. Il avait toutefois fixé les limites géographiques de la négociation dans les 860 km2 qui séparent la ligne 1 (frontière revendiquée par Israël) à la ligne 23 (revendiquée officiellement par le Liban), écartant la ligne 29, qui octroierait au Liban 1 430 km2 en plus de la zone disputée. Les autorités libanaises devaient rendre leur réponse à l'émissaire fin mars, mais il semble qu’une nouvelle fois les tiraillements politiques locaux aient eu raison de l’avancée de cette question dans le cadre de laquelle un bras de fer évident oppose le président Michel Aoun au Hezbollah, qui accuse les autorités d’avoir revu leurs ambitions à la baisse et estime que ce dossier sera reporté jusqu’à après les législatives.

Au début de la réunion, le Premier ministre a assuré que les législatives "auront lieu dans les délais prévus parce qu'elles sont une exigence libanaise avant d'être une exigence des amis du pays". Il a indiqué que "le ministère de l'Intérieur poursuit les mesures à prendre pour organiser les législatives et a signé ce matin les décrets concernant les lois sur le financement des élections, que le Parlement lui avait envoyé la veille". Il a également noté avoir transféré les documents au chef de l'Etat.

"Nous sommes face à une situation difficile mais nous n'abandonnerons pas et nous continuerons de travailler en vue de mettre le pays sur les rails du redressement", a par ailleurs déclaré M. Mikati. "Le tollé qu'ont provoqué les propos du vice-Premier ministre Saadé Chami était intentionnel et visait à semer la panique et le désespoir parmi les Libanais", a-t-il déploré, M. Chami ayant annoncé lundi que "l'État et la Banque du Liban sont en faillite" avant de souligner que ses propos avaient été tronqués. Selon le Premier ministre, "ce que M. Chami a dit visait à inviter les Libanais à coopérer pour sortir de cette situation difficile et à décrire la réalité de manière scientifique".

Parallèlement à la réunion du Conseil, des contractuels de l'Université libanaise qui souhaitent être cadrés ont tenu un sit-in devant le Grand sérail afin de dénoncer le fait que les ministres n'aient pas encore planché sur leur dossier.

Le Conseil des ministres a entamé, mercredi à midi, une réunion au Grand sérail, avec un ordre du jour de 21 points, parmi lesquels figurent notamment le dossier épineux de l'électricité dans un pays plongé pendant de longues heures chaque jour dans le noir, mais aussi des sujets tels que les secteurs financier, bancaire et politique. La question des nominations diplomatiques, attendue...