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Monde - Guerre en Ukraine

Après Boutcha, les Occidentaux veulent des enquêtes sur les « crimes de guerre »

Le président américain Joe Biden a affirmé hier que son homologue russe Vladimir Poutine doit « rendre des comptes » tandis que de nouvelles sanctions contre Moscou étaient discutées hier à Bruxelles.

Après Boutcha, les Occidentaux veulent des enquêtes sur les « crimes de guerre »

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (au centre), marchant hier dans la ville de Boutcha, près de Kiev. Ronaldo Schemidt/AFP

Les Occidentaux ont appelé hier à enquêter sur les « crimes de guerre » imputés aux soldats russes dans la région de Kiev, démentis en bloc par Moscou mais qualifiés de « génocide » par l’Ukraine. Les Nations unies et plusieurs pays occidentaux ont affiché leur indignation après la découverte ce week-end de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, dans les rues ou des fosses communes, à la suite du retrait des Russes qui desserrent l’étau sur la capitale pour se concentrer sur le sud et l’est du pays. La haute-commissaire aux Droits de l’homme, Michelle Bachelet, s’est dit « horrifiée » et a appelé « à préserver toutes les preuves » de ces « possibles crimes de guerre » et « violations graves des droits de l’homme ». Le président américain Joe Biden a réclamé hier un « procès pour crimes de guerre » et dit vouloir prendre « des sanctions supplémentaires » contre la Russie. « Il faut qu’il rende des comptes », a-t-il ajouté à propos de son homologue russe Vladimir Poutine, en répétant qu’il le considérait comme un « criminel de guerre ».

De nouvelles sanctions contre la Russie étaient discutées hier au sein de l’Union européenne, réclamées notamment par la France et l’Allemagne. L’UE a également annoncé avoir mis en place « une équipe d’enquête conjointe avec l’Ukraine pour recueillir des preuves et enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L’UE souhaite notamment unir ses forces avec la Cour pénale internationale (CPI) qui enquête depuis le 3 mars sur des allégations de crimes de guerre en Ukraine. « Les auteurs de ces crimes odieux ne doivent pas rester impunis », a ajouté Ursula von der Leyen après un entretien avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier s’est rendu hier à Boutcha, où il a dénoncé les exactions de l’armée russe, des « crimes de guerre » qui seront « reconnus comme un génocide », un terme également mentionné un peu plus tôt par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son homologue polonais Mateusz Morawiecki.

« Balle dans la nuque »

« Chaque jour, lorsque nos combattants entrent et reprennent des territoires, vous voyez ce qu’il se passe », a ajouté devant la presse M. Zelensky, vêtu d’un manteau kaki et d’un gilet pare-balles, entouré par des militaires dans les rues de Boutcha dévastée. Selon lui, des « milliers de personnes » ont été « tuées et torturées » par les Russes, « avec des extrémités coupées, des femmes violées, des enfants tués ». Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien, a par ailleurs affirmé hier que les soldats ukrainiens capturés par l’armée russe et récemment libérés avaient fait état de « traitements inhumains » subis en captivité. Le Kremlin avait vivement réagi hier matin en rejetant « catégoriquement toutes les accusations », par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov qui a appelé les dirigeants étrangers à ne pas avancer d’« accusations hâtives » à l’égard de Moscou et à « écouter au moins les arguments russes ».

Ces derniers jours, les Ukrainiens ont annoncé avoir repris les villes de Boutcha et d’Irpin, près de Kiev, et qui ont fait l’objet d’âpres combats. Selon la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, les dépouilles mortelles de 410 civils ont été retrouvées à Boutcha et dans d’autres territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes. Le maire de la ville, Anatoli Fedorouk, avait assuré qu’ils ont été tués d’« une balle dans la nuque », suggérant des exécutions sommaires massives de la part des soldats russes. M. Fedorouk a par ailleurs affirmé que « 280 personnes » avaient été enterrées « dans des fosses communes » car elles ne pouvaient être inhumées dans les cimetières communaux, tous à portée des tirs russes pendant les combats.

« À en juger par ce que nous avons vu, on ne peut pas faire confiance à ces images vidéo », a répondu M. Peskov. Selon le porte-parole du Kremlin, des experts russes ont découvert des signes de « falsifications vidéo » et des « fakes » dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d’un massacre russe. Moscou, qui dément toute exaction de son fait, a annoncé hier qu’elle allait enquêter sur cette « provocation haineuse » qui vise selon elle à « discréditer » les forces russes en Ukraine. Et demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour statuer sur ces exactions commises selon elle par « des radicaux ukrainiens » à Boutcha.

« Irrécupérables »

L’armée russe semble se retirer effectivement des alentours de Kiev et du nord de l’Ukraine, et se concentrer sur le Sud et l’Est. Dimanche, elle a notamment bombardé les villes d’Otchakiv et de Mykolaïv, où huit personnes ont été tuées et 34 blessées, a indiqué le parquet ukrainien. Selon des experts militaires occidentaux, la Russie cherche avant tout à contrôler un territoire continu allant de la Crimée aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass, Donetsk et Lougansk. Une seule ville l’empêche : la cité portuaire de Marioupol, qu’elle pilonne sans relâche depuis plus d’un mois, laissant la population livrée à elle-même, dans des conditions terribles. Marioupol, qui avant la guerre comptait près d’un demi-million d’habitants, est détruite « à 90 % » et « 40 % de ses infrastructures » sont « irrécupérables », a annoncé hier son maire Vadim Boïtchenko. Dans l’Est, la situation est « tendue » dans toute la partie du Donbass sous contrôle de l’Ukraine, où l’armée est prête à affronter les forces russes, et la population civile doit évacuer sans délai, selon les autorités locales.

Les Occidentaux veulent désormais adopter de nouvelles mesures contre Moscou, après avoir déjà acté plusieurs trains de sanctions depuis le 24 février, ciblant massivement des entreprises, des banques, des hauts responsables, des oligarques, et interdisant l’exportation de biens vers la Russie. Pour adopter un nouveau train de sanctions au niveau européen, l’unanimité est nécessaire entre les 27 de l’UE. La pression porte ainsi notamment sur les hydrocarbures, importante ressource financière pour la Russie. Mais l’Allemagne a prévenu hier qu’elle ne pouvait pas se passer des livraisons de gaz russe « à court terme » et des sanctions contre Moscou dans ce secteur feraient plus mal à l’UE qu’à la Russie, par la voix de son ministre des Finances, Christian Lindner.

Source : AFP

Les Occidentaux ont appelé hier à enquêter sur les « crimes de guerre » imputés aux soldats russes dans la région de Kiev, démentis en bloc par Moscou mais qualifiés de « génocide » par l’Ukraine. Les Nations unies et plusieurs pays occidentaux ont affiché leur indignation après la découverte ce week-end de dizaines de corps portant des vêtements civils à...
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Alors il faudra aussi enquêter sur les crimes de guerre des Américains.

Politiquement incorrect(e)

17 h 17, le 05 avril 2022

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Commentaires (1)

  • Alors il faudra aussi enquêter sur les crimes de guerre des Américains.

    Politiquement incorrect(e)

    17 h 17, le 05 avril 2022

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