Des proches des victimes de l'explosion de Tleil bloquent des routes dans le Akkar

Des proches des victimes de l'explosion d'une cuve d'essence illégale à Tleil ont bloqué, lundi, des routes dans plusieurs localités du Akkar (Liban-nord), comme ils l'avaient déjà fait mardi dernier, pour protester contre la "négligence du gouvernement" sur les suites de ce drame, qui avait causé la mort d'une trentaine de personnes et blessé une centaine d'autres, rapporte notre correspondant dans la région Michel Hallak.

Des blessés se sont joints à cette protestation, dénonçant la "négligence du gouvernement" quant à leurs besoins quotidiens, notamment pour le traitement de leurs blessures qui les empêchent de travailler. Ils ont déploré que le Premier ministre Nagib Mikati et certains ministres n'aient pas répondu à leurs revendications, et le fait que des chèques de 1.000 dollars par personne décédée, fournis par le Haut-comité de secours, n'ont pas encore été versés. 

Les protestataires ont pointé du doigt "l'injustice" dont sont victimes les militaires blessés, notamment en ce qui concerne leurs salaires, et formulé l'espoir qu'une loi sera adoptée au Parlement pour leur garantir des aides et des indemnités. "Ces mobilisations spontanées se poursuivront tant qu'il n'y aura pas de réponse à nos revendications", ont prévenu certains participants. Comme lors de leur mobilisation de la semaine dernière, ils ont également annoncé que d'autres mobilisations suivront à Beyrouth, devant les résidences du Premier ministre et d'autres responsables politiques. 

Le drame de Tleil s'était produit dans la nuit du 14 au 15 août 2021 lorsque des habitants avaient accouru sur un terrain où se trouvait une cuve à essence illégale. L'armée libanaise distribuait le carburant aux riverains sans prendre les précautions nécessaires, et il semblerait qu'un individu en colère ait allumé sur place un briquet, ce qui avait provoqué la déflagration. Trois suspects avaient été arrêtés dans le cadre de l'enquête en cours : le propriétaire des lieux, le propriétaire de la cuve d'essence et la personne qui aurait mis le feu.