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Politique - Diplomatie

Après l’ouverture saoudienne, le ministre iranien des AE débarque à Beyrouth

Hossein Amir-Abdollahian arrive au Liban, en provenance de Syrie, à la tête d’une délégation.

Après l’ouverture saoudienne, le ministre iranien des AE débarque à Beyrouth

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian à son arrivée hier à Damas. Une étape qui le conduira aujourd’hui à Beyrouth. Louai Beshara/AFP

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, revient à Beyrouth pour la deuxième fois en l’espace de cinq mois. Ce n’est là qu’une partie de l’information. Car le chef de la diplomatie iranienne arrive aujourd’hui au Liban en provenance de la Syrie à la tête d’une délégation, au lendemain du premier signe d’ouverture saoudienne à l’égard du pays du Cèdre, après un gel des relations pendant plusieurs mois.

La concomitance entre le « retour » saoudien et le déplacement de M. Abdollahian est une pure coïncidence, ces déplacements officiels étant programmés à l’avance, dit-on notamment dans les milieux du Premier ministre, Nagib Mikati, qui rencontrera le responsable iranien cet après-midi. Même son de cloche du côté du Hezbollah. « Il n’y a aucun lien entre ces deux développements », affirme à L’Orient-Le Jour un responsable au sein du parti chiite qui a requis l’anonymat. Et d’assurer que le fait que Nagib Mikati soit dans les bonnes grâces de Riyad ne provoque pas la formation pro-iranienne. En effet, dans le communiqué saoudien, le Premier ministre libanais, qui veille toujours à arrondir les angles avec tous les protagonistes dont le Hezbollah, avait été nommément félicité pour sa position annoncée lundi. Le chef du gouvernement avait affirmé la volonté du Liban de rendre à la normale ses rapports perturbés avec les pays du Golfe. L’Arabie s’est alors félicitée du communiqué de M. Mikati, espérant qu’il « pourrait permettre au Liban de recouvrer son rôle et sa place, sur le double plan régional et international ». « Cette prise de position à l’égard de M. Mikati ne nous irrite pas, tout comme nous n’avons pas de problème à ce que l’Arabie retourne au Liban », commente le responsable du Hezbollah.

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Il est rejoint par Mohammad Obeid, analyste politique proche du parti chiite. « Aucun rapport n’est à faire entre l’ouverture saoudienne et la visite du diplomate iranien, car le retour de l’Arabie saoudite au Liban s’opère à la faveur d’efforts français », souligne-t-il, en référence aux réunions qui ont eu lieu récemment à Paris. Y avaient pris part Patrick Durel, conseiller du président français pour les affaires du Moyen-Orient, l’ambassadeur d’Arabie à Beyrouth, Walid Boukhari, et Nizar Alaoula, représentant la cour royale saoudienne, ainsi que Khaled Saadoun, un haut responsable du service des renseignements saoudiens. M. Durel, qui a toujours suivi de près le dossier libanais, aurait proposé lors de cette réunion un retour de Walid Boukhari à Beyrouth.

« Terrain de prédilection des guerres saoudo-iraniennes »

Une lecture que ne partage pas Karim Bitar, directeur de l’Institut des sciences politiques à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Interrogé par L’Orient-Le Jour, il estime que la visite de M. Abdollahian à Beyrouth est porteuse d’un message à Nagib Mikati : « C’est une façon de rappeler au Premier ministre la nécessité de garder ses distances par rapport à Riyad qui commence à préparer son retour au Liban. » M. Bitar place, en outre, cette tournée du chef de la diplomatie iranienne dans un cadre électoral, à quelques mois des législatives prévues en mai. Un scrutin que le leader sunnite Saad Hariri a décidé de boycotter, laissant un vide béant que le Hezbollah est accusé de vouloir exploiter pour mener à la Chambre des figures sunnites qui lui sont proches. « Comme à l’approche de toutes les élections, le Liban redevient le terrain de prédilection des guerres saoudo-iraniennes. Alors que les Français et les Arabes ne veulent pas voir le Hezbollah profiter du vide sunnite laissé par Saad Hariri, les Iraniens ne veulent pas que leur camp perde la majorité à la Chambre », décrypte Karim Bitar.

« Le Hezbollah n’a pas besoin de s’affirmer en tant qu’acteur de poids sur la scène locale parce que les rapports de force lui sont favorables », rétorque Mohammad Obeid, excluant tout lien entre les législatives et la visite de M. Abdollahian.

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La tournée du chef de la diplomatie iranienne au Liban et en Syrie, deux pays où Téhéran exerce une influence grâce à ses alliés locaux, intervient dans un contexte régional et international marqué notamment par la poursuite des pourparlers de Vienne qui pourraient déboucher prochainement sur un accord entre Téhéran et les puissances mondiales autour du dossier nucléaire. « Téhéran et les puissances mondiales sont plus que jamais proches d’un accord », a d’ailleurs déclaré hier Hossein Amir-Abdollahian depuis Damas. « Le ministre iranien vient tenir les responsables libanais et syriens informés des négociations en cours à Vienne », affirme dans ce cadre le responsable au sein du Hezbollah. Il confie, par ailleurs, que le chef de la diplomatie iranienne s’entretiendra (naturellement) avec le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, revient à Beyrouth pour la deuxième fois en l’espace de cinq mois. Ce n’est là qu’une partie de l’information. Car le chef de la diplomatie iranienne arrive aujourd’hui au Liban en provenance de la Syrie à la tête d’une délégation, au lendemain du premier signe d’ouverture saoudienne à l’égard du...

commentaires (8)

"... le chef de la diplomatie iranienne s’entretiendra (naturellement) avec le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah ..." - Ben oui, c'est normal qu'il soit reçu par le président Hassan Nasrallah...

Gros Gnon

12 h 18, le 24 mars 2022

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • "... le chef de la diplomatie iranienne s’entretiendra (naturellement) avec le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah ..." - Ben oui, c'est normal qu'il soit reçu par le président Hassan Nasrallah...

    Gros Gnon

    12 h 18, le 24 mars 2022

  • Cramer vs Cramer la suite. Voyons qui des deux va l’emporter? Les libanais continuent à accepter de se faire manipulés et observent impuissants ces scènes provocantes, tantôt sur le parvis du Vatican tantôt sur notre territoire par les mêmes comparses vendus et qui les éloignent de toute solution pacifique sans broncher. Quelle tristesse.

    Sissi zayyat

    12 h 03, le 24 mars 2022

  • Pour se rendre dans un pays il faut y être invité. Alors une question à un dollar frais, qui a invité ce abdolahhian, sans indiscrétion? Et pourquoi maintenant?

    Sissi zayyat

    11 h 20, le 24 mars 2022

  • Peut-être il va annoncer pendant sa visite que son pays prendra en charge la livraison gratuite de toutes les hydrocarbures pour les besoins des ménages, voitures et production de l'électricité au Liban !

    Céleste

    08 h 57, le 24 mars 2022

  • Le Haut-commissaire vient de débarquer à Beyrouth…!

    LeRougeEtLeNoir

    08 h 44, le 24 mars 2022

  • ET POURTANT CE N,EST PAS UNE COINCIDENCE, IL VIENT ESSAYER DE BOUCHER L,OUVERTURE SAOUDITE. ON LES CONNAIT BIEN CES FAKIHIENS DU MALHEUR.

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    08 h 15, le 24 mars 2022

  • Les barbus ont débarqué;ils vient visiter leur dernière province acquise avec la bénédiction Americano-française ;

    Robert Moumdjian

    04 h 57, le 24 mars 2022

  • "… Un scrutin que le leader sunnite Saad Hariri a décidé de boycotter, laissant un vide béant que le Hezbollah est accusé de vouloir exploiter …" - L’accusation est injuste. C’est de bonne guerre. L’accusation est plutôt à l’encontre de Saad Hariri qui a causé ce vide…

    Gros Gnon

    03 h 55, le 24 mars 2022

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