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Monde - Éclairage

Les islamistes se frottent les mains, mais restent à l’écart de la « guerre entre croisés »

Aucun groupe jihadiste ne choisit entre la Russie et l’Ukraine, « deux États mécréants ».

Les islamistes se frottent les mains, mais restent à l’écart de la « guerre entre croisés »

Des combattants talibans à Kandahar, le 15 mars 2022. Javed Tanveer/AFP

Les principaux mouvements islamistes violents, à l’exception notable des talibans, se félicitent du conflit entre l’Ukraine et la Russie et des pertes qui en découlent, tout en appelant leurs affidés à se tenir à l’écart d’une « guerre entre croisés ».

Alors que l’attention médiatique planétaire se focalise sur l’Ukraine, comme il y a deux ans sur l’épidémie de Covid, les groupes jihadistes développent un narratif rejetant sans distinction les deux protagonistes, jugés l’un comme l’autre hostiles à l’islam.

Dans un éditorial publié début mardi dans sa revue al-Naba, le groupe État islamique (EI) évoque « une punition » imposée aux « mécréants chrétiens », coupables d’avoir « exporté » leurs batailles dans les pays musulmans.

El-Qaëda, dont la communication est généralement plus lente, n’a pas encore officiellement réagi. Mais Abou Mohammad al-Maqdisi, un théologien apprécié du groupe, a tweeté se « réjouir que cette guerre se poursuive, de la même façon que vous vous réjouissiez de détruire les pays musulmans ».

« Faites que les oppresseurs s’anéantissent entre eux (...) dans l’intérêt de l’islam », appelle de son côté sur ses réseaux sociaux Abou al-Fatah al-Farghali, un religieux affilié à Hay’at Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche d’el-Qaëda en Syrie qui contrôle encore aujourd’hui une partie du nord-ouest du pays.

Dans ce satisfecit général, seuls les talibans font entendre une voix discordante. Au lendemain de l’invasion russe, ils ont fait part de leur « préoccupation » face à « de réelles possibilités de victimes civiles », dans un communiqué. En ligne avec leur « politique de neutralité dans les affaires étrangères », les ex-rebelles, dont vingt années d’attentats et de guérilla ont tué des dizaines de milliers d’Afghans, ont appelé Kiev et Moscou à « la retenue » et au « dialogue ».

Discours malléables

Les talibans, désormais au pouvoir en Afghanistan, ont « la volonté d’être un interlocuteur à l’international », note Laurence Bindner, cofondatrice de JOS Project, une plateforme d’analyse de la propagande extrémiste en ligne. « Ils ont toujours des postures très politiques, plus mesurées, justement du fait de cette volonté (...) de ne plus être considérés comme un vulgaire groupe insurrectionnel », poursuit-elle. Les autres mouvances jihadistes ont, elles, « des discours suffisamment malléables pour qu’elles les adaptent à l’aune des grandes actualités », observe l’analyste. Et de citer le thème de « punition divine » déjà employé par l’EI durant la pandémie de Covid-19. Ou encore le « rejet des deux parties » utilisé par la centrale jihadiste lors de la dernière crise israélo-palestinienne car « les Palestiniens sont dans un combat nationaliste » et non religieux, observe Mme Bindner.

Aucun groupe jihadiste ne choisit ainsi son camp entre Russie et Ukraine. Ce sont pour eux « deux États mécréants », dans leur monde régi par une stricte « dichotomie entre musulmans et non musulmans », constate Aymenn al-Tamimi, chercheur à l’université George Washington.

Mourir pour des « mécréants »

Tous refusent également l’engagement de leurs combattants afin d’éviter que « des musulmans meurent pour des mécréants, ce qui n’est pas acceptable » dans leur logique, poursuit-il. Les supplétifs tchétchènes, généralement musulmans, engagés aux côtés de Moscou sont en ce sens qualifiés d’« apostats ».

Des cadres de HTS, un mouvement décimé par les bombardements de Moscou en Syrie, se sont certes déclarés « heureux des pertes russes » mais « ils ne soutiennent pas l’Ukraine en tant qu’État », pointe l’analyste. D’autant que l’armée ukrainienne était engagée en Irak aux côtés des forces américaines, de 2003 à 2008. Kiev a aussi fait partie de la coalition internationale conduite par Washington pour défaire l’EI.

Reste l’occupation médiatique, déterminante pour ces groupes, et dont la guerre en Ukraine, omniprésente dans tous les médias du monde, les prive actuellement. Pour Damien Ferré, fondateur de l’agence Jihad Analytics, qui analyse le jihad et le cyberespace, cette question est pourtant secondaire pour l’EI actuellement, car ce groupe ne « contrôle pas de grand territoire et n’a pas besoin de recruter ». Mieux, note-t-il, la focalisation sur l’Ukraine lui « permet de continuer à faire ses opérations, voire les accroître, parce qu’il y a du coup moins d’attention » portée sur lui. Le 4 mars, au lendemain de la publication de son éditorial sur la guerre en Ukraine, l’EI a revendiqué un attentat-suicide au Pakistan. Au moins 64 fidèles sont morts dans une mosquée chiite, cible récurrente de ce groupe jihadiste sunnite.

Joris FIORITI/AFP

Les principaux mouvements islamistes violents, à l’exception notable des talibans, se félicitent du conflit entre l’Ukraine et la Russie et des pertes qui en découlent, tout en appelant leurs affidés à se tenir à l’écart d’une « guerre entre croisés ».Alors que l’attention médiatique planétaire se focalise sur l’Ukraine, comme il y a deux ans sur...

commentaires (2)

Poutine offre le plus grand cadeau à ces terroriste de sa trempe en éliminant ses frères de sang et de culture. Il avait comme prétexte dans la guerre de Tchétchénie d’éliminer les extrémistes musulmans et défendre ledroit des chrétiens dans le monde. le voilà qui fait appel à eux pour anéantir un peuple chrétien de surcroît russophone et cousin proche pour satisfaire son ego démesuré. Le peuple russe se retrouve actuellement dans la même position que les libanais, terrorisés par ce dictateur assoiffé de sang, pour une grande partie entre eux qui sont contre lui et les autres qui continuent à croire à ses slogans répétés depuis des décennies qui ressembleraient à un la age de cerveaux et auxquels continuent à croire le reste de la population convaincu que la Russie est menacée par les occidentaux qui veulent leur peau pendant que lui et son entourage qu’on appelle les OLIGARQUES pillent les richesses de la Russie et affament son peuple pour s’enrichir, et avec le peu qui reste s’arment pour mener des guerres qui camoufleraient ses abus de tout genre et sa dictature sans précédent sous prétexte de résister à des ennemis fantômes. Ça vous rappelle quelqu’un?

Sissi zayyat

13 h 17, le 17 mars 2022

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Commentaires (2)

  • Poutine offre le plus grand cadeau à ces terroriste de sa trempe en éliminant ses frères de sang et de culture. Il avait comme prétexte dans la guerre de Tchétchénie d’éliminer les extrémistes musulmans et défendre ledroit des chrétiens dans le monde. le voilà qui fait appel à eux pour anéantir un peuple chrétien de surcroît russophone et cousin proche pour satisfaire son ego démesuré. Le peuple russe se retrouve actuellement dans la même position que les libanais, terrorisés par ce dictateur assoiffé de sang, pour une grande partie entre eux qui sont contre lui et les autres qui continuent à croire à ses slogans répétés depuis des décennies qui ressembleraient à un la age de cerveaux et auxquels continuent à croire le reste de la population convaincu que la Russie est menacée par les occidentaux qui veulent leur peau pendant que lui et son entourage qu’on appelle les OLIGARQUES pillent les richesses de la Russie et affament son peuple pour s’enrichir, et avec le peu qui reste s’arment pour mener des guerres qui camoufleraient ses abus de tout genre et sa dictature sans précédent sous prétexte de résister à des ennemis fantômes. Ça vous rappelle quelqu’un?

    Sissi zayyat

    13 h 17, le 17 mars 2022

  • A FAIRE DISPARAÎTRE à la passoire, (ou bombe atomique), CES Horribles mécréants et criminels,...Talibans et islam frères...?!

    Marie Claude

    09 h 03, le 17 mars 2022

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