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Politique - Décryptage

Législatives : le jour d’après

Législatives : le jour d’après

Une employée dans les locaux de la commission électorale à Beyrouth le 11 avril 2018. Photo d'archives Anwar Amro/AFP

Avec la fermeture hier à minuit du délai de dépôt des candidatures et le bond soudain du nombre de personnes déterminées à se lancer dans la bataille électorale, le Liban est entré dans une nouvelle phase. En dépit des doutes qui continuent à entourer la tenue des élections à la date prévue, toutes les parties concernées se comportent désormais comme si celles-ci devaient forcément avoir lieu le 15 mai. La fièvre électorale s’empare donc de tout le monde, les slogans et les campagnes sont lancés. Tous les efforts se concentrent ainsi sur ce fameux dimanche 15 mai qui devrait changer le cours de la vie au Liban.

Pris dans le feu de la bataille électorale, bien peu pensent à ce qui se passera au lendemain des élections. Selon un diplomate occidental chevronné, quels que soient les résultats, le Liban se trouvera devant une période particulièrement délicate. Pour lui, si l’on considère que le Hezbollah est au cœur des enjeux électoraux – notamment sur le plan de l’intérêt que porte la communauté internationale, Occidentaux et Arabes confondus, à ce scrutin –, l’avenir du Liban pour les prochains mois, et peut-être même plus, dépendra donc des résultats que cette formation et ses alliés obtiendront à travers ces élections.

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Jusqu’à présent, le Hezbollah affiche une grande confiance au sujet des résultats. Ceux qui sont en charge des machines électorales de cette formation et ceux qui supervisent la campagne affirment que le parti s’est fixé comme objectif de rafler, avec ses alliés du mouvement Amal ou d’autres partis amis, la totalité des sièges chiites du Parlement, c’est-à-dire 27. De plus, comme il bénéficie selon eux d’un surplus de voix préférentielles, il a décidé d’aider ses alliés dans plusieurs circonscriptions, qu’il s’agisse du Courant patriotique libre (CPL), du Parti syrien national social (PSNS), de personnalités considérées comme indépendantes mais appuyant la résistance, ou même des Ahbache, Fayçal Karamé et d’autres encore. Ce qui, selon les estimations des milieux du Hezbollah, devrait lui permettre, à défaut d’obtenir la majorité parlementaire comme ce fut le cas en 2018, au moins de la perdre à quelques sièges seulement, face à une majorité désunie et incapable de prendre des décisions en tant que groupe homogène et cohérent.

Par conséquent, les parties étrangères qui ont tout misé sur les élections pour changer la tendance politique se retrouveront face à un paysage politique peu satisfaisant : le Hezbollah sera renforcé par une légitimité populaire renouvelée et il sera très difficile, dans le camp adverse, d’ignorer sa représentativité de la communauté chiite ou même d’une large tranche de la population libanaise. Dans ces conditions, comment former un gouvernement en mesure de prendre des décisions hostiles au parti chiite et visant à l’isoler et à l’affaiblir ? Même si un gouvernement issu de la nouvelle majorité est formé, ce qui reste difficile, voire improbable dans les mois qui suivent les élections, il sera très compliqué pour lui de prendre des décisions contre le Hezbollah. Et s’il le fait, le pays se trouvera devant une nouvelle crise politique, avec des possibilités de dérapages sécuritaires, et la situation y sera encore plus compliquée que celle qui prévaut aujourd’hui, avec un durcissement probable de la crise économique et sociale et des interventions étrangères multiples qui diviseront encore plus la population.

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Si, par contre, le Hezbollah ne parvient pas avec ses alliés à maintenir le cap qu’il s’est fixé, c’est-à-dire à obtenir la totalité de la représentation chiite au sein du Parlement, en plus d’un nombre acceptable de sièges pour ses alliés, un gouvernement issu des « forces du changement », qu’il s’agisse de partis ou de formations de la société civile, sera probablement formé. Sous la pression des parties étrangères, il prendra des décisions visant à isoler le Hezbollah et à réduire son influence au Liban, dans le genre d’une interdiction à toute formation libanaise de se rendre dans un autre pays pour y combattre, au risque de perdre la nationalité libanaise… Le Hezbollah cherchera alors à montrer qu’il n’est pas le seul à se battre hors du territoire libanais et, de plus, il refusera de se conformer aux décisions du gouvernement. Celui-ci pourrait alors songer à confier à l’armée la mission d’appliquer ses décisions… et le pays entrera dans une crise complexe et dramatique qui affaiblira encore davantage l’État libanais.

Selon ces deux scénarios, la situation après les élections risque donc d’être encore plus compliquée qu’elle ne l’est actuellement, et ceux qui croient qu’avec ce scrutin le Liban est au bout du tunnel seraient dans l’erreur.

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Le diplomate occidental précité explique dans ce contexte qu’il existe une troisième possibilité. Celle-ci consiste dans le fait que les résultats des élections permettraient de déceler des signes certains de changement dans la tendance populaire au Liban. Mais le processus devrait prendre du temps et le pays restera sous surveillance jusqu’à ce que le moment soit propice à une action déterminante, parallèlement à de grands changements régionaux et internationaux. Le processus d’affaiblissement du Hezbollah aura ainsi déjà commencé en douceur et le moment sera alors venu de frapper un grand coup. Autrement dit, là aussi, les attentes de changements importants à la suite des élections ne seraient pas vérifiées.

Élections ou pas, le Liban ne serait donc pas, selon ce diplomate, à la veille de solutions… sauf si les derniers développements régionaux et internationaux poussent les différents protagonistes à conclure des ententes.

Avec la fermeture hier à minuit du délai de dépôt des candidatures et le bond soudain du nombre de personnes déterminées à se lancer dans la bataille électorale, le Liban est entré dans une nouvelle phase. En dépit des doutes qui continuent à entourer la tenue des élections à la date prévue, toutes les parties concernées se comportent désormais comme si celles-ci devaient...

commentaires (7)

LES DOLLARS POUR L,ACHAT DE VOIX VIENDRA A F;OTS DE L,IRAN POUR LES UNS ET D,AILLEURS POUR LES AUTRES. LE PAUVRE BACILLE A COURT DE DOLLARS EN CASH, CEUX DE LA LATTA DES BARGES TURQUES DE KHARADENIZ ETANT A L,ABRI A L,ETRANGER, VA COMPTER SUR CEUX DE L,IRANO-HEZBOLLAHI A QUI IL SONT VENDUS DEPUIS TOUJOURS LUI ET SON PAPA-NOEL.

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 14, le 16 mars 2022

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Commentaires (7)

  • LES DOLLARS POUR L,ACHAT DE VOIX VIENDRA A F;OTS DE L,IRAN POUR LES UNS ET D,AILLEURS POUR LES AUTRES. LE PAUVRE BACILLE A COURT DE DOLLARS EN CASH, CEUX DE LA LATTA DES BARGES TURQUES DE KHARADENIZ ETANT A L,ABRI A L,ETRANGER, VA COMPTER SUR CEUX DE L,IRANO-HEZBOLLAHI A QUI IL SONT VENDUS DEPUIS TOUJOURS LUI ET SON PAPA-NOEL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 14, le 16 mars 2022

  • Je retrouve la lucidité de Scarlette et approuve son analyse basée sur les prémonitions de cet analyste secret. Tous les cas de figures énoncés sont plausibles. Reste à savoir si les libanais de leur côté iront conforter les supputations des oiseaux de malheur ou alors les contredire par un vote unanime et patriotique pour sauver leur pays et non pas répéter le scénario de coutume qui est de vendre leurs voix et pleurer ensuite dans les chaumières. Ce coup-ci personne ne leur viendrait à l’aide et ils seront les seuls responsables de la prolongation de leurs souffrances et de leur malheur. Seul le peuple est capable de transformer une certitude en un échec avec leur seule volonté d’en finir avec leurs tortionnaires qu’ils ont jusque là appuyés et vénérés aux dépens de leur dignité perdue et de leur vie décente pour une poignée de dollars. Le peuple a son mot à dire et c’est le moment où jamais de l’exprimer en créant la surprise et le respect du monde entier qui nous regarde avec médisance et un poil d’ironie pour leur prouver que nous avons appris à nos dépens le sens du mot souveraineté et honneur et qu’on ne nous y reprendra plus.

    Sissi zayyat

    13 h 10, le 16 mars 2022

  • Mme Haddad a bien raison de nous alerter sur l'evidence : - soit le Hezb et ses allies (CPL, Marada, Amal, PPS, Baas etc...) maintiennent leur position au parlement. Auquel cas, comme ils sont incapables de gouverner, le pays poursuit sa chute en enfer ! - soit ils reculent notablement. Ils auront recours alors a leur tactique eprouvee d'obstruction forcee a l'aide des armes et de la notion de "wifak" confessionnel. Et le pays poursuivra de meme sa chute en enfer ! Nous ne sortirons de la crise que quand le Hezb sera clairement desavoue par la communaute Chiite elle-meme.

    Michel Trad

    12 h 09, le 16 mars 2022

  • ce que ce diplomate et scarlett H ne nous disent pas est pour quelle raison il tablerait sur des opposants sortant avec une majorite .... au vu de leur l'effritement ....

    Gaby SIOUFI

    09 h 57, le 16 mars 2022

  • selon la source de scarlett H-diplomate occidental(a visage plutot russe je dirais ), une guerre intestine est ineluctable. 1-Moumanaa perdent la majorite, un gouv opposant se forme, s'attaque a eux meme militairement, qui vont reagir etc.. 2-Moumanaa ne perdent pas la majorite, forment leur gouv,l e Liban reste isole,les citoyens n'en peuvent plus,se decident un Masada generalise. de toutes manieres ce sera bientot la fin du liban.

    Gaby SIOUFI

    09 h 49, le 16 mars 2022

  • Le fond du problème est le Hezbollah et ses comparses et nulle part ailleurs. Déjà, le fait de lui soutirer la légitimité politique est un énorme pas en avant. Le reste se fera pas a pas en limitant graduellement la corruption au sein de l’état, en rétablissant un tant soit peu une justice décrassée de ses corrompus, en désarmant les petites milices qui entourent celles du Hezbollah, en prenant contrôle des points d’entrées du pays par les forces armées et la police, en réduisant les trafiques et en rebâtissant les relations externes du pays. Tout cela pourra se faire sans le Hezbollah même s'il assure les 27 députés chiites du parlement. Il y a des chiites qui font partie de l'opposition qui pourront faire partie du gouvernement et ils sont nombreux! S'il y a des dérapages sur le terrain ce sera du seul fait du Hezbollah, il en sera le seul responsable car telle est sa philosophie, et il s'attirera la foudre et la colère de la majorité du peuple qui légitimera sa mise au pas par tous les moyens que détiendrait le gouvernement en place allant d'une intervention de l’armée a l'usage du chapitre 7 de la convention internationale de l'ONU. Lorsqu'un corps a besoin de se débarrasser d'un cancer il est nécessaire parfois d’utiliser le bistouri aussi douloureux que cela soit. Après, une bonne Chimio fera l'affaire pour en finir avec les corrompus restants. Le pays ne se portera mieux qu'avec la fin du Hezbollah car cela permettra enfin de juger les mauvaises herbes qu'il protège.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    09 h 22, le 16 mars 2022

  • Tous les analystes sont d'accord : Quels que soient les résultats de ces élections , la solution des priblèmes ne sers guère à court terme ! Nous serons engkues encore lingtemps dans les sables mouvsnts ! Pas de lumière au bout de ce très ming tunel ! Les élections ? Çà ne veut vraimebt rien dire ! Le fond de notre problème est à l'exterieur !

    Chucri Abboud

    00 h 39, le 16 mars 2022

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