Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a affirmé lors d'un discours prononcé lundi soir lors d'un dîner organisé par son parti que ce dernier allait mener une campagne "zéro dollar" pour les élections législatives prévues le 15 mai prochain.
"Aujourd'hui, les partisans du CPL s'inquiètent et se demandent comment nous voulons nous présenter aux élections alors que nous sommes assiégés, nous n'avons pas d'argent, ni d'un État ni d'une ambassade, et certainement pas du système financier, a déclaré M. Bassil. Je leur dis n'ayez pas peur, nous lèverons le siège".
"Pour les élections de cette année, nous avons décidé de faire une campagne +zéro dollar+ parce que nous n'en avons pas. C'est simple, a-t-il annoncé. Notre décision est libre et n'a pas de prix".
Il a quand même appelé ses partisans à faire des donations. "Aujourd'hui, nous lançons une campagne pour financer les élections, a-t-il dit. Peu importe combien le pauvre donne, ce qui compte, c'est comment il donne (...). Chaque centime et chaque dollar donné au CPL, rend la voix de la vérité plus forte".
Dimanche, M. Bassil, avait annoncé les noms des candidats aounistes aux législatives et confirmé son alliance avec le Hezbollah alors que son parti est en nette perte de popularité, mais il a tenu à souligner que "l'alliance au niveau des listes électorales n'est pas une alliance au niveau des programmes" et assuré tenir à la souveraineté du Liban, au moment où l'arsenal illégal du Hezbollah pro-iranien est pointé du doigt par les communautés locale et internationale.
"La coalition de conspirateurs"
"Dans cette atmosphère de siège et de sanctions, nombreux sont ceux qui ont eu peur pour leurs intérêts et se sont tenus à l'écart, je les comprends, nous nous sommes habitués. Avec ceux qui sont restés, nous continuerons, ils nous sont chers, parce qu'ils sont convaincus (de leur choix) et n'ont pas peur", a déclaré M. Bassil avant d'assurer : Croyez-moi, il n'y a rien qui effraie, il s'agit d'intimidation, et notre cause est juste". "Votre soutien est précieux car c'est un soutien à la vérité face à l'injustice. Avec votre soutien, nous faisons face à une alliance de conspirateurs contre nous à l'étranger et à l'intérieur".
En novembre 2020, l'administration du président américain Donald Trump avait lourdement sanctionné le gendre du président Michel Aoun, le député Gebran Bassil. Ces sanctions ont été imposées d'une part par le Trésor américain, dans le cadre du Magnitsky Act, qui vise tout responsable portant atteinte aux droits humains, en gelant ses actifs aux Etats-Unis. Dans le cadre de ces sanctions, M. Bassil est accusé de corruption, notamment dans le secteur de l'énergie, alors qu'il a occupé le poste de ministre de l'Energie et de l'Eau.
M. Bassil a aussi rappelé que "trois ans se sont écoulés depuis notre dernier dîner annuel en 2019".
"Les circonstances difficiles du pays, le Covid-19, et le 17 octobre (le mouvement de contestation en 2019), nous ont éloignés", a-t-il estimé.
Il a rappelé que le 14 mars 2019, son parti avait "fixé trois objectifs : le retour des déplacés, la lutte contre la corruption et la construction de l'économie". "Au bout de sept mois, la coalition des conspirateurs à l'étranger et à l'intérieur a fait exploser la bombe du 17 octobre pour empêcher le Courant patriotique libre et le président de la République d'atteindre ces objectifs", a-t-il accusé. "Le système interne a senti le danger de la réforme s'approcher et n'accepte toujours pas qu'il y ait un président fort et une grande équipe ministérielle et parlementaire qui participe à la gouvernance et la réforme", a-t-il encore dit.
"Nos adversaires ont détruit le pays pour nous éliminer, mais ils n'ont pas pu, car vous êtes avec nous, a martelé le chef du CPL. Leur pouvoir vient de l'extérieur, notre pouvoir vient des gens. Leur média est plein de malveillance, de mensonges et d'incitations, le nôtre dit la vérité. Leur financement vient de l'étranger et ils appellent le leur une collecte de fonds".
Dimanche, M. Bassil avait déjà fustigé la coalition du 14 Mars qu'il considère comme "falsifiée", dans une référence aux anciens alliés qui la formaient, à savoir les Forces Libanaises (FL) de Samir Geagea, le Courant du Futur de l'ancien Premier ministre Saad Hariri et le Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt. Il a estimé que les forces du 14 Mars ont échoué et les a accusées d'être "une révolte trompeuse".
commentaires (28)
Ce chiffre vous va si bien Iznogoud. Magnitsky vous salue......Sans vos allies barbus, guardiens d'un autre pays, a qui vous avez vendu notre patrie pour un peu de pouvoir, ont plein de dollars Americains 'fresh', mendiez chez eux comme vous rampez devant leur chef....En esperant que les citoyens avec un peu de bon sens vont voter et vous aneantir politiquement ainsi que tous les politiciens qui nous ont ruine.....
Sabri
03 h 32, le 17 mars 2022