Jamil Sayyed et Achraf Rifi candidats, Ziad Baroud renonce

Le député Jamil Sayyed, ex-patron de la Sûreté générale, proche du régime syrien ainsi que du Hezbollah, a déposé mardi sa candidature aux élections législatives du 15 mai dans la circonscription de la Békaa III (Baalbeck-Hermel), peu avant la date-limite de clôture du dépôt des candidatures fixée à mardi minuit, selon le site d'information local Al-Nashra. 

En octobre 2021, Jamil Sayyed avait fait l'objet de sanctions du Trésor américain pour avoir "contribué au délitement de l'Etat de droit" au Liban. Il avait démenti ces accusations, allant même jusqu'à défier les États-Unis en leur demandant de lui accorder un visa pour s'y rendre et se défendre.

Egalement candidat, l'ex-ministre de la Justice et ancien commandant des Forces de sécurité intérieure, Achraf Rifi, dans la circonscription du Liban-Nord II qui comprend notamment la ville de Tripoli.  "(...) Je tends ma main à tous les politiques qui réclament le changement, afin que nous libérions le Liban de la tutelle du projet iranien qui a détruit l'Etat et s'est allié au système corrompu", a écrit M. Rifi sur Twitter.

A contrario, l'ex-ministre de l'Intérieur, Ziad Baroud, a renoncé à se présenter, rapporte le site local Lebanon Debate. Aux législatives de 2018, il était alors candidat dans la circonscription du Mont-Liban I pour un siège maronite, une circonscription qui regroupe les deux cazas de Jbeil et du Kesrouan, sur une liste du Courant patriotique libre (CPL) menée par Gebran Bassil, gendre du président Michel Aoun.

"J'ai choisi de me retirer du scrutin par principe, et non pour des raisons circonstancielles", a déclaré M. Baroud dans un communiqué. "La vérité, c'est que ma candidature ou mon retrait ne sont qu'un détail. J'avais conditionné ma candidature dans l'optique d'œuvrer à un changement", a-t-il poursuivi, estimant avoir été confronté à "la difficulté d'unir les efforts et les listes". M. Baroud affirme, dans ce contexte, avoir voulu travailler avec "les forces du changement", à savoir des groupes d'opposition au pouvoir actuel.

Les législatives du 15 mai sont vues par de nombreux Libanais comme une opportunité de renouvellement de la classe politique, dans un pays en plein effondrement économique depuis deux ans et demi. Mais beaucoup en redoutent également le report, bien que plusieurs dirigeants ne cessent de répéter que les élections auront lieu à la date prévue.