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Culture - Portrait

Takla Chamoun, ambassadrice de l’art, du beau et du vrai

L’actrice était sous les feux de la rampe au Casino du Liban où le Beirut International Woman Film Festival lui a rendu un vibrant hommage pour sa longue et fructueuse carrière.

Takla Chamoun, ambassadrice de l’art, du beau et du vrai

Takla Chamoun lors de la cérémonie d’ouverture du Beirut International Woman Film Festival ». Photo DR

Takla Chamoun Farjallah est une actrice libanaise, professeure de théâtre, productrice et cofondatrice et PDG de l’Académie libanaise du cinéma. Très appréciée au Moyen-Orient et dans le monde arabe pour son jeu exceptionnel et sa capacité à se fondre dans un personnage, elle a surfé tout au long de sa carrière entre théâtre, télévision et cinéma.

Après de hautes études en réalisation et en actorat à l’Université libanaise, Takla Chamoun fait ses débuts sur les planches dans le théâtre expérimental, avec Mounir Abou Debs et Siham Nasser entre autres, pour s’orienter par la suite vers le petit et le grand écran.Chamoun décroche ainsi des rôles dans la série télévisée de 1996 Akher Mashhad (La dernière scène) et Share’ el-Kaslik (Kaslik Street), rebaptisée plus tard Share’ al-iyyam (Days Street) en 1997. Le rôle qui la lancera et dont elle est la plus fière est celui de Zalfa, la sage-femme dans la série télévisée libanaise Min Barsoumi (De Barsoumi), une minisérie historique de 14 épisodes réalisée par Élie Adabachi, diffusée en 2001 et qui se déroule au Liban sous le mandat français. Après sa performance dans Min Barsoumi, pour laquelle elle a été récompensée, l’actrice multiplie les apparitions dans des films et des séries populaires.

De chair et de sang

Takla Chamoun a toujours pris soin de choisir des rôles, tant à la télévision qu’au cinéma, qui lui permettent de s’exprimer et de faire passer des émotions réelles. « Mes personnages sont toujours porteurs de causes qui me sont chères », indique-t-elle. « Si d’aucuns pensent que la télévision est un langage populaire, poursuit-elle, je ne suis pas de leur avis, surtout qu’actuellement ce langage se rapproche de plus en plus du langage cinématographique. » Seul importe pour elle le personnage qu’elle saurait incarner avec la justesse des mots et des gestes. C’est à force de sérieux et d’application que la comédienne parvient à apposer son empreinte sur le travail artistique pour élever la femme dans ce domaine. Militante du « women empowerment », elle avoue que lorsqu’elle travaille un rôle qui lui est proposé, elle est toujours à la recherche de la vérité. « Une vérité que je trouve après de longues recherches et l’élaboration d’un personnage. Je ne me permettrai jamais de prendre le public à la légère, de me moquer de son intelligence ou de sa sensibilité. Tout ce que je veux incarner au cinéma ou à la télévision, ce n’est pas simplement un rôle que je joue mais un personnage humain fait de chair et de sang qui porterait les souffrances, les joies et toutes les émotions de celui qui me regarde. » Et de poursuivre : « L’acteur ne doit pas se contenter de reproduire l’écrit. Il doit participer à la réécriture d’un scénario en lui donnant toute sa dimension sensorielle et émotionnelle. » S’approfondir dans le texte et laisser voguer son imagination afin de donner une tessiture au texte, telle est la clé de la démarche de Takla Chamoun qui n’a eu de cesse de diversifier ses rôles et les outils qu’elle utilise pour les enrichir. Son parcours emprunte des chemins parfois escarpés qu’elle défie avec persévérance et audace. Ainsi outre sa personnification de Zalfa dans la série Min Barsoumi, elle sera Alia dans la série Ruby, diffusée dans tout le monde arabe par la MBC ou Leyla dans Arouss Beirut en 2020. Au cinéma, Layla dans Balle Perdue de Georges el-Hachem ou Rohel dans le film historique et à connotation spirituelle Morine (2018) sont des œuvres dont elle est fière. « Morine que j’ai produit avec mon époux Tony Farjallah, l’auteur/réalisateur du film, est mon bébé », révèle Takla Chamoun qui espère avoir d’autres projets à venir dans cette fibre-là.

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La comédienne avoue avoir beaucoup d’espoir pour le cinéma libanais et le genre féminin qui est leader dans ce domaine. « Notre cinéma, sans aucune aide de l’État, a su être exporté vers l’extérieur grâce à des initiatives individuelles pleines de passion. Nous devons nous considérer comme des ambassadeurs de notre identité culturelle libanaise, de l’art et du beau. »

Takla Chamoun a plus d’une corde à son arc. Elle fonde dernièrement avec son mari la LFA (Lebanese Film Academy) qui offre des sessions et des ateliers de travail avec des professeurs locaux et venus de l’extérieur en jumelage avec l’INSAS (Bruxelles) et la FAMU (Prague). Mais l’actrice et enseignante n’a jamais pensé tenir la caméra. « Je me sens bien en tant qu’actrice et je trouve qu’il y a encore beaucoup de rôles à explorer et que je suis capable de faire. »

Takla Chamoun Farjallah est une actrice libanaise, professeure de théâtre, productrice et cofondatrice et PDG de l’Académie libanaise du cinéma. Très appréciée au Moyen-Orient et dans le monde arabe pour son jeu exceptionnel et sa capacité à se fondre dans un personnage, elle a surfé tout au long de sa carrière entre théâtre, télévision et cinéma. Après de hautes études en...

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