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Politique - Décryptage

Le Hezbollah et le souci de mobiliser la base électorale

En deux apparitions télévisées successives ces derniers jours, les numéros 1 et 2 du Hezbollah, Hassan Nasrallah et Naïm Kassem, ont lancé officiellement la campagne électorale.

Le premier a ouvert le bal en annonçant mercredi soir les noms des candidats de son parti, allant même jusqu’à expliquer à ses partisans le rôle véritable du député du Hezbollah, qui doit avant tout selon lui représenter la formation à laquelle il appartient. Naïm Kassem a pris le relais le lendemain en annonçant au cours d’une cérémonie le démarrage de la machine électorale du parti.

De nombreux observateurs se sont aussitôt demandé s’il était nécessaire que le chef du Hezbollah se charge lui-même d’annoncer les candidats de sa formation et de se lancer dans des explications détaillées sur le rôle des députés, surtout que le cheikh Kassem devait prendre la parole le lendemain sur le même sujet. C’est en effet ce dernier qui s’occupe des détails pratiques des élections depuis plusieurs années, avec une équipe de délégués dans toutes les circonscriptions.

Des sources proches du Hezbollah précisent à cet égard que c’est justement pour donner la mesure de l’importance de cette échéance que les deux principaux responsables du parti ont pris la parole deux jours de suite. Il s’agissait d’une part d’adresser un message clair aux partisans et aux autres : le Hezbollah considère que les législatives auront lieu à la date prévue et qu’il n’est nullement embarrassé ou inquiété par rapport à cette échéance, comme cela a été dit dans certains médias qui lui sont généralement hostiles. D’autre part, il voulait chercher à mobiliser la base du parti. En effet, selon les mêmes sources, l’assise populaire du Hezbollah ne montre jusqu’à présent aucun enthousiasme à se rendre aux urnes et se comporte comme si cette échéance électorale ne la concernait pas ou n’aurait pas lieu à la date prévue.

En annonçant donc personnellement les noms des candidats du parti et en se lançant dans des explications que certains de ses partisans considèrent comme secondaires, Hassan Nasrallah a donc cherché à mobiliser les électeurs et, surtout, à leur faire prendre conscience de l’importance de se rendre aux urnes pour déposer leurs bulletins de vote en faveur des listes du parti. Selon les sources précitées, le secrétaire général du Hezbollah pourrait même décider de s’exprimer publiquement à plusieurs reprises au cours des deux prochains mois s’il constate que la base populaire continue de se désintéresser de l’échéance législative.

C’est d’ailleurs par souci de susciter un minimum d’enthousiasme que le Hezbollah a décidé de changer deux de ses 13 candidats (par rapport aux élections de 2018) en choisissant de nouvelles figures susceptibles d’attirer un électorat désabusé. Il s’agit notamment de Rami Abou Hamdane dans le caza de Zahlé à la place d’Anouar Jomaa et de Raëd Berro dans le caza de Jbeil à la place du cheikh Hussein Zeaïter, qui n’avait pas été élu en 2018. Cette volonté de présenter de nouvelles figures aux élections de mai 2022 est un phénomène généralisé chez la plupart des partis politiques traditionnels. Le Hezbollah, qui affiche une grande sérénité par rapport à cette échéance, a suivi même partiellement le mouvement.

Une fois ses candidats choisis et annoncés, le Hezbollah peut désormais se consacrer à la formation des listes dans la plupart des circonscriptions et à la distribution de son surplus de voix préférentielles dans certaines d’entre elles en faveur de ses alliés. C’est justement pour connaître le volume de ce surplus qu’il a besoin de lancer un véritable mouvement de mobilisation de son électorat. Car si le manque d’enthousiasme de sa base populaire reste tel quel, il devra limiter cette distribution, notamment dans certaines circonscriptions qualifiées de délicates.

S’il est donc encore trop tôt pour entrer dans les détails de cette distribution, la tendance générale au niveau des alliances commence à se préciser. Le Hezbollah ne compte apparemment pas faire de cadeaux généreux à ses alliés. Il a ainsi tranché le suspense sur la possibilité de laisser le siège chiite de la circonscription de Jbeil-Kesrouan à un candidat choisi par le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) en désignant lui-même un candidat. Soit le CPL renonce donc à revendiquer ce siège en formant une liste commune avec le Hezbollah dans cette circonscription, soit la bataille sera menée avec deux listes séparées, avec toutefois la possibilité d’un échange discret de voix si les bases populaires de ces deux formations sont à l’aise.

De même, dans la circonscription de Baalbeck-Hermel, où le Hezbollah considère qu’il a un surplus de voix, il a décidé de ne pas prendre sur sa liste le nouveau secrétaire général du parti Baas Ali Hijazi, en dépit de la demande pressante de l’ambassadeur de Syrie au Liban. Dans cette circonscription, le Hezbollah a fait savoir qu’il compte inclure dans sa liste l’actuel député Jamil Sayyed, ainsi que l’actuel député Ghazi Zeaïter. Pour rappel, dans cette circonscription, il y a 6 sièges chiites, deux sunnites, un maronite et un grec-catholique. Le Hezbollah, qui n’a pas encore pris de décision définitive pour les quatre sièges non chiites – hésitant entre son allié traditionnel le Parti syrien national social (PSNS) et le CPL –, a donc tranché la question des six candidats chiites dans cette circonscription.

La question de ses 13 candidats chiites étant réglée, le Hezbollah ajoute ainsi la candidature de Jamil Sayyed (qui ne devrait toutefois pas faire partie de son groupe parlementaire), laissant 13 candidatures chiites à son allié Amal, qui devrait en annoncer les noms dans le courant de la semaine prochaine. Mais les deux formations souhaitent intégrer dans leurs listes des candidats non chiites pour donner aux groupes parlementaires qu’ils espèrent former une touche de diversité et une dimension nationale...

En deux apparitions télévisées successives ces derniers jours, les numéros 1 et 2 du Hezbollah, Hassan Nasrallah et Naïm Kassem, ont lancé officiellement la campagne électorale. Le premier a ouvert le bal en annonçant mercredi soir les noms des candidats de son parti, allant même jusqu’à expliquer à ses partisans le rôle véritable du député du Hezbollah, qui doit avant...

commentaires (7)

Des fois, je me demande si Scarlett sait lire et surtout comprendre l'arabe ! D'ailleurs, c'est une question que je me pose au sujet de tous les adeptes Aounistes! Hezbollah a pourtant bien indiqué sur son Drapeau aux couleurs jaunes de cocu et vert de Jalousie et d'envie, dit bien "La révolution Islamique au Liban". C'est quoi dans cette phrase que les Aounistes ne comprennent pas dans cette phrase ? Question à Madame Haddad pourquoi vous ne portez pas donc le Hijab ou le Tchador ?

Marwan Takchi

21 h 59, le 05 mars 2022

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Commentaires (7)

  • Des fois, je me demande si Scarlett sait lire et surtout comprendre l'arabe ! D'ailleurs, c'est une question que je me pose au sujet de tous les adeptes Aounistes! Hezbollah a pourtant bien indiqué sur son Drapeau aux couleurs jaunes de cocu et vert de Jalousie et d'envie, dit bien "La révolution Islamique au Liban". C'est quoi dans cette phrase que les Aounistes ne comprennent pas dans cette phrase ? Question à Madame Haddad pourquoi vous ne portez pas donc le Hijab ou le Tchador ?

    Marwan Takchi

    21 h 59, le 05 mars 2022

  • J’ai cliqué sur l’article par inattention, mais dès les premiers mots j’ai arrêté la lecture, pour me fier aux commentaires des lecteurs. Article insipide, redondant, éculé. Le Hezb n’arrête pas de se dédire. Ca ne mérite pas plus qu’un boffff boffff et encore boffff. au suivant… !

    Le Point du Jour.

    19 h 10, le 05 mars 2022

  • Nous voulons le Grand Liban

    Eleni Caridopoulou

    16 h 54, le 05 mars 2022

  • Merci Scarlette, et à tes "observateurs et autres "analystes", de nous introduire les tortionnaires qui se chargeront, sous les directives de leur oracle souterrain et ses maitres perses, de nous écraser pour nous ramener à l'âge de pierre....

    Wlek Sanferlou

    14 h 28, le 05 mars 2022

  • Comment donner une dimension nationale a un parti armé illegal qui declare par ses chefs etre extra national !!!

    Goraieb Nada

    09 h 51, le 05 mars 2022

  • Informations matinales indispensables et de première importance… on se sent beaucoup plus intelligent en lisant de tels articles. Sauf que, comme l’écrasante majorité des lecteurs de l’OLJ, je m’en fous totalement du Hezbollah et de ses manœuvres dictées par l’Iran. Qu’il continue à exister la où il est, qu’il arrête de déstabiliser les institutions du pays et qu’il nous fiche la paix. Moins on entend parler de lui, mieux on se porte. Mais il faut bien qu’il y ait l’encart publicitaire en faveur du Hezbollah de SH de temps en temps car il ne s’agit pas de journalisme mais de louanges à l’égard de son mentor

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 06, le 05 mars 2022

  • A part: peuple, armée et résistance . J’aimerais bien connaître le plate-forme politique de ce parti

    william semaan

    01 h 23, le 05 mars 2022

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