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Politique - Guerre en Ukraine

Beyrouth persiste et signe au grand dam de Moscou

Le Liban a voté mercredi soir à l’Assemblée générale de l’ONU une résolution condamnant la Russie.

Beyrouth persiste et signe au grand dam de Moscou

L’Assemblée générale de l’ONU exigeant la fin de la guerre en Ukraine, à New York, le 2 mars 2022. Photo AFP

Bis repetita ? Moins d’une semaine après le communiqué controversé du ministère des Affaires étrangères dénonçant l’« invasion russe de l’Ukraine », le Liban s’est à nouveau rangé du côté des capitales occidentales, en votant mercredi soir à l’Assemblée générale de l’ONU une résolution isolant Moscou, tout comme la majorité des pays arabes. Les 193 pays membres ont adopté à une écrasante majorité cette résolution (non contraignante) qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Cinq pays s’y sont opposés et 35 se sont abstenus, dont la Chine.

Une source proche du ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib, affilié au camp présidentiel, affirme que la « position du Liban n’est dirigée contre personne. Nous sommes simplement attachés à une résolution pacifique des conflits ». Toujours selon la même source, la décision a été prise après concertations entre le Premier ministre Nagib Mikati, le président de la République Michel Aoun et le chef de la diplomatie. Mercredi, à l’issue d’une réunion tripartite, M. Bou Habib avait d’ailleurs donné le ton à quelques heures du vote onusien : « Le Liban reste sur sa position annoncée le jeudi 24 février », avait-il déclaré, en référence au premier communiqué qui avait suscité un tollé et entraîné des désaccords au sein même du gouvernement. Même le président Aoun s’en était démarqué.

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Pourquoi donc le Liban a-t-il persisté dans sa position ? Si Michel Aoun s’était entretenu le jour même du vote avec l’ambassadrice des États-Unis Dorothy Shea et la sous-secrétaire d’État US pour les Affaires politiques Victoria Nuland, Baabda dément toute pression américaine. « Le sujet de l’Ukraine a été bien sûr abordé entre le président et l’ambassadrice Shea. Mais il s’agissait d’une discussion amicale entre deux individus, rien de plus », affirme une source proche de la présidence. « Notre sympathie vis-à-vis de l’Ukraine vient plutôt de notre expérience des invasions et de l’occupation », ajoute-t-elle.

Le silence du Hezbollah

Sauf que la décision du Liban de voter en faveur de la résolution onusienne a attisé à nouveau la colère des Russes, rapporte notre chroniqueur politique Mounir Rabih. Selon lui, le conseiller du président Aoun pour les affaires russes, Amal Abou Zeid, se rendra incessamment à Moscou pour expliquer la position libanaise. L’ambassadeur de Russie au Liban Alexandre Rodakov avait déjà affiché son mécontentement après le communiqué du palais Bustros, affirmant qu’il « ne prenait pas en compte les relations amicales qui lient le Liban et la Russie ». Le Courant patriotique libre (aouniste) nie toutefois que la décision aura un impact sur sa relation cordiale avec le Kremlin. « Ce n’est pas comme s’il n’y avait que le CPL au Liban », martèle le député Alain Aoun.

Si le camp présidentiel semble écarter l’hypothèse d’une brouille diplomatique avec Moscou, peut-on en dire autant d’une nouvelle polémique sur la scène locale ? Pour le moment, les réactions semblent contenues. Contactés, tant Rana Sahili, responsable médias du Hezbollah, que Moustapha Bayram, ministre du Travail affilié au parti pro-iranien, qui avait sévèrement critiqué le communiqué de mercredi dernier, ont préféré ne pas commenter la décision libanaise. M. Bayram avait demandé la semaine passée que « le principe de neutralité soit appliqué » pour distancier le Liban des conflits. Selon Kassem Kassir, un analyste proche du groupe chiite, le « Hezbollah est mécontent du communiqué du palais Bustros, mais n’a rien communiqué pour le moment concernant le vote à l’ONU ». Récemment, de nouvelles divergences entre le camp présidentiel et le Hezbollah ont éclaté au grand jour, le député Mohammad Raad ayant indirectement critiqué les concessions du chef de l’État sur la question de la délimitation de la frontière maritime avec Israël.

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De son côté, Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste réputé pour ses relations amicales avec la Russie, a indiqué à L’Orient-Le Jour « comprendre » la position libanaise de voter en faveur de la résolution onusienne. « Le Liban aurait cependant dû insister sur l’application de l’accord de Minsk pour faire cesser l’effusion de sang », poursuit le leader druze en référence au processus de paix signé en février 2015, qui avait permis de faire cesser la guerre qui ravageait alors l’est de l’Ukraine. Cette position a été l’objet d’un échange de courrier entre M. Joumblatt et l’ambassadeur d’Ukraine au Liban. « Au nom du PSP, j’exprime ma solidarité avec le peuple ukrainien victime de cette guerre injustifiée », a-t-il écrit à l’ambassadeur Igor Ostash.

Bis repetita ? Moins d’une semaine après le communiqué controversé du ministère des Affaires étrangères dénonçant l’« invasion russe de l’Ukraine », le Liban s’est à nouveau rangé du côté des capitales occidentales, en votant mercredi soir à l’Assemblée générale de l’ONU une résolution isolant Moscou, tout comme la majorité des pays arabes. Les 193 pays...

commentaires (7)

Quelque soit leur motivation ou leur but, on ne peut que féliciter le Liban de cette décision qui dénonce la barbarie et les dictateurs bouchers qui se croient tout permis. On aimerait que le monde civilisé se joigne à nous pour dénoncer aussi le massacre sans bruit de la population libanaise par d’autres bouchers qui eux procèdent à l’élimination de tout un peuple en appliquant les mêmes sentences mais jusque là sans bombes ni détonations. Les russes n’ont pas la possibilité de dénoncer les horreurs de leur dictateurs à cause de son manque d’humanité puisqu’il les punis à coup de coups de crosses et de prison tout comme les libanais qui se sont retrouvés éborgnes et massacrés sans que cela n’émeut le monde. On continue à discuter avec les tortionnaires de notre pays sans qu’aucune sanctions ne tombe. Que des menaces dont l’exécution effective arriverait trop tard comme d’habitude. On peut dire que les pays occidentaux n’ont rien appris de toutes les erreurs qu’ils ont commises et qui finissent toujours par leur coûter cher ainsi qu’aux pays qui soit disant ils voulaient aider.

Sissi zayyat

13 h 08, le 09 mars 2022

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Commentaires (7)

  • Quelque soit leur motivation ou leur but, on ne peut que féliciter le Liban de cette décision qui dénonce la barbarie et les dictateurs bouchers qui se croient tout permis. On aimerait que le monde civilisé se joigne à nous pour dénoncer aussi le massacre sans bruit de la population libanaise par d’autres bouchers qui eux procèdent à l’élimination de tout un peuple en appliquant les mêmes sentences mais jusque là sans bombes ni détonations. Les russes n’ont pas la possibilité de dénoncer les horreurs de leur dictateurs à cause de son manque d’humanité puisqu’il les punis à coup de coups de crosses et de prison tout comme les libanais qui se sont retrouvés éborgnes et massacrés sans que cela n’émeut le monde. On continue à discuter avec les tortionnaires de notre pays sans qu’aucune sanctions ne tombe. Que des menaces dont l’exécution effective arriverait trop tard comme d’habitude. On peut dire que les pays occidentaux n’ont rien appris de toutes les erreurs qu’ils ont commises et qui finissent toujours par leur coûter cher ainsi qu’aux pays qui soit disant ils voulaient aider.

    Sissi zayyat

    13 h 08, le 09 mars 2022

  • Enfin, un peu de courage de la part de nos truands!

    CW

    21 h 20, le 04 mars 2022

  • Le Liban a bien voté pour une fois il n’a pas écouté les mécréants

    Eleni Caridopoulou

    17 h 04, le 04 mars 2022

  • Mais on préfère être envahi par Israël que par l’ Iran ou la Syrie. Certains n’ont toujours pas compris que le Liban n’existe plus car il est déjà envahi par une milice pire que toute autre armée étrangère.

    Achkar Carlos

    16 h 26, le 04 mars 2022

  • Très très mauvais calculs ! Si israel nous envahit , plus personne ne viendra nous défendre au contraire ....

    Chucri Abboud

    14 h 57, le 04 mars 2022

  • PLUS IDIOTS QUE LES IDIOTS. D,AUTRES SANCTIONS NE CIBLERONT PAS D,AUTRES MAFIEUX CAR ASSUJETTIS ET OBEIRENT AUX ORDRES DE SLEEPING JOE ET QUE PEUT-ETRE LES SANCTIONS CONTRE LE BACILLE SERONT SANCTIONNES. QUELLE HONTE ! QUELLE DIGNITE QUI N,EXISTE PAS D,AILLEURS... BAFOUEE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 58, le 04 mars 2022

  • Le président Aoun est prêt à toutes les concessions pour que son gendre ne soit plus sanctionné par les USA. C’est compréhensible, c’est son gendre préféré, il l’a déclaré publiquement à plus d’une reprise tout en bloquant l’action politique pendant des mois pour l’imposer en tant que ministre des affaires juteuses.

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 47, le 04 mars 2022

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