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Aoun s'entretient avec Grillo du financement franco-saoudien de projets humanitaires au Liban


Aoun s'entretient avec Grillo du financement franco-saoudien de projets humanitaires au Liban

Le chef de l'État libanais Michel Aoun (g) s'entretenant avec l'ambassadrice de FranceAnne Grillo au palais présidentiel de Baabda, le 3 mars 2022. Photo Twitter @LBpresidency

Le chef de l’État libanais Michel Aoun s'est entretenu jeudi avec l'ambassadrice de France au Liban Anne Grillo au sujet du financement de projets humanitaires franco-saoudiens dans le pays. Ces discussions interviennent quelques jours après que Riyad et Paris ont convenu de venir en aide au peuple libanais dans le cadre d'une initiative lancée il y a près de trois mois pour soutenir le pays en plein effondrement et l'aider à rétablir ses relations avec les pays du Golfe.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), Mme Grillo a informé M. Aoun des détails de l'accord conclu entre le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian et son homologue saoudien Fayçal ben Farhane, lors de leur rencontre à Paris fin février. 

Lundi, l'Arabie saoudite avait affirmé vouloir financer avec la France des projets dans les domaines médical, éducatif, social et humanitaire au Liban. Une coopération confirmée le lendemain par Paris.

Le président français et le prince Mohammad ben Salmane (MBS) avaient annoncé le 4 décembre depuis Djeddah vouloir "s'engager pleinement" en vue d'une relance des liens entre Beyrouth et le royaume wahhabite, mis à mal par la puissance grandissante du Hezbollah, bête noire de Riyad. Ces relations s'étaient tendues davantage après des propos hostiles de l'ancien ministre de l'Information Georges Cordahi sur le rôle de la coalition saoudienne dans la guerre au Yémen. M. Macron et MBS avaient toutefois conditionné leur aide à la limitation de la possession des armes à l’État, dans une référence claire au Hezbollah. Cette requête avait également été réclamée par les pays de Coopération du Golfe. La France et l'Arabie saoudite avaient annoncé, en outre, la création d'un "mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien" au Liban, auquel les Émirats arabes unis se sont joints en janvier.

L'ambassadrice s'est par ailleurs concertée avec M. Aoun au sujet du tracé de la frontière maritime avec Israël, un dossier qui avait également été la veille au menu des discussions du président avec l'ambassadrice des États-Unis Dorothy Shea. 

Michel Aoun avait revu les prétentions du Liban à la baisse au niveau du tracé de la frontière, revenant sur une surenchère qu’il avait lui-même alimentée pendant plusieurs mois. Il s'en tient désormais uniquement à la ligne 23, une réclamation officielle du Liban depuis 2011, qui lui permet de revendiquer 860 km2 de la zone disputée avec l’État hébreu. Mais lundi, le Hezbollah, qui entretenait jusque-là le flou au sujet des négociations, a envoyé un message sans équivoque pour dire qu’il reste en définitive le maître du jeu. Le chef du groupe parlementaire du parti chiite Mohammad Raad a annoncé sans ambages que le Liban ne renoncera pas à une seule goutte d’eau à laquelle il a droit. Et qu’à défaut, le gaz restera enfoui là où il se trouve.

Les deux responsables ont enfin discuté de la position officielle du Liban concernant l'invasion russe de l'Ukraine et des préparatifs en cours pour les législatives du 15 mai, une requête exigée par la communauté internationale.

Le Liban a décidé mercredi de rester sur la même position prise la semaine dernière et de condamner l'opération militaire russe en Ukraine. Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion entre le chef de l’État, le Premier ministre Nagib Mikati et le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib. L'ONU avait de son côté adopté une résolution qui "exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine", lors d'un vote approuvé massivement par 141 pays sur les 193 membres que compte l'Organisation.

Le chef de l’État libanais Michel Aoun s'est entretenu jeudi avec l'ambassadrice de France au Liban Anne Grillo au sujet du financement de projets humanitaires franco-saoudiens dans le pays. Ces discussions interviennent quelques jours après que Riyad et Paris ont convenu de venir en aide au peuple libanais dans le cadre d'une initiative lancée il y a près de trois mois pour soutenir le...