Le Hezbollah lance sa machine électorale

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, a lancé jeudi la machine électorale du parti en amont des prochaines législatives, et assuré que "tous les indices montrent que le scrutin se tiendra le 15 mai", alors que certains observateurs accusent le parti chiite de vouloir reporter le scrutin. Le numéro deux du Hezbollah a par ailleurs assuré que le parti tend "ses mains à toutes les forces parce qu'il existe des requêtes politiques qu'il serait utile de réaliser", sans toutefois donner plus de détails quant à ses alliances.

Ces déclarations interviennent après que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé la veille les candidats du parti sous le thème : "Nous restons pour protéger et construire". Il avait ajouté avoir "formé de nombreuses machines électorales dans toutes les circonscriptions", même dans celles où il n’a pas de candidats. "Il est clair que dans certaines circonscriptions, nous serons sur une liste unifiée, et dans d'autres, nous envisageons d’avoir deux listes. Avoir deux listes ne signifie pas rivalité ou désaccord", avait-il précisé, soulignant que cette décision sera prise sur "la base de l’intérêt électoral".

"Nous lançons aujourd'hui la machine électorale dans quatre circonscriptions : Beyrouth I, Beyrouth II, et celles du Mont-Liban III et IV", a affirmé Naïm Kassem dans un discours prononcé dans la banlieue sud de Beyrouth, assurant vouloir se concentrer sur les circonscriptions de Beyrouth II et du Mont-Liban III  dans lesquelles le parti "a une présence active". Le responsable a annoncé la candidature de Ali Ammar pour l'un des sièges chiites dans le Mont-Liban III (Baabda) et d'Amine Cherri pour l'un des sièges chiites dans la circonscription de Beyrouth II (qui regroupe Bachoura – Mazraa – Tarik Jdidé – Minet el-Hosn - Ras-Beyrouth – Mousseitbé – Aïn Mreissé - Zokak el-Blatt).

La veille, le numéro un du Hezbollah avait annoncé la candidature de Rami Abou Hamdane dans la circonscription de la Békaa I (Zahlé), de Hussein Hajj Hassan, Ali Mokdad, Ibrahim Moussaoui et Ihab Hamadé dans la circonscription de la Békaa III (Baalbeck-Hermel) et de Raëd Berro au Mont-Liban I (Kesrouan-Jbeil). Hassan Ezzeddine et Hassan Jechi seront également soutenus par le parti pro-iranien au Liban-Sud II ( Tyr-Zahrani), alors qu'au Liban-Sud III, Mohammad Raad (Nabatiyé), Hassan Fadlallah (Bint Jbeil), Ali Fayad (Marjeyoun-Hasbaya) se porteront candidats.

L'alliance avec le camp aouniste
"La décision de lancer le travail électoral du parti avait été prise il y a six mois", a signalé Naïm Kassem, assurant à nouveau que le parti travaille en vue de la tenue du scrutin, contrairement aux accusations de ses détracteurs. "Le Hezbollah veille à la tenue des élections aux dates prévues et estime qu'elles constituent une étape pour renouveler la confiance", a-t-il rappelé. "Nous participons aux élections pour conserver l'identité nationale et arabe de Beyrouth, mais aussi de la banlieue-sud qui revêt un caractère national et qui résiste", a-t-il également souligné. "Notre choix politique est clair : protéger et construire", a noté le numéro deux du Hezbollah, rappelant le slogan du parti chiite pour le scrutin. "Nous travaillons pour que les élections soient efficaces et dynamiques", a-t-il précisé. Selon lui, "il n'y a aucun indice qui montre que les élections n'auront pas lieu". "Tous les indices montrent qu'elles se tiendront le 15 mai", a-t-il affirmé.

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"Le Hezbollah tend la main à toutes les forces parce qu'il existe des requêtes politiques qu'il serait utile de réaliser", a-t-il noté, sans toutefois donner plus de détails quant à ses alliances. Selon des observateurs, une alliance entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre est  envisagée dans plusieurs régions stratégiques, notamment au vu de la baisse de popularité du camp aouniste. Le numéro deux du parti chiite a enfin a critiqué le fait que certaines parties demandent aux gens de participer aux législatives en s'abstenant de voter en faveur du Hezbollah. "Nous avons un projet politique pour faire face à celui des États-Unis qui veulent que le Liban soit dans le gouffre", "faible" et "au service d'Israël", a-t-il dénoncé.

Les législatives du 15 mai sont vues par nombre de Libanais comme une opportunité de changer la classe politique au pouvoir depuis des décennies et accusée de corruption et de clientélisme, alors que le Liban traverse la pire crise économique de son histoire moderne.