Le 4 août 2020, Rami*, était à Beyrouth quand le port et plusieurs quartiers de la capitale, ont été soufflés. Alors quand jeudi, à 5h du matin, il a entendu le fracas d'explosions, à Odessa, Rami a tout de suite compris. "Ma famille pensait que j'hallucinais. Mais moi je savais, je sais reconnaître une explosion", raconte ce Libanais de 26 ans vivant à Odessa, grande ville ukrainienne située sur la mer Noire.
L'invasion russe de l'Ukraine, annoncée peu avant par Vladimir Poutine, venait de commencer.
Sur Twitter, il voit que l’Ukraine a été attaquée dans plusieurs régions. "Nous avons rangé toutes nos affaires, rassemblés les documents importants, mais je ne sais pas si nous allons pouvoir quitter le pays. Ma grand-mère n’arrive pas à marcher et nous avons une petite de quatre ans et pas voiture", raconte-t-il avec gravité à notre journaliste Lyana Alameddine. Ces derniers jours, son frère, qui vit au Liban, ne cessait de l’appeler pour l'exhorter à quitter l'Ukraine. "Mais on ne croyait qu’une guerre allait vraiment éclater. On aurait dû le croire", dit-il. Un lourd silence s'installe. Depuis ce matin, il est terré avec sa famille dans une chambre, la télévision allumée en continu pour suivre les informations. "Régulièrement, on entend le fracas d'une explosion", dit-il. "Mon plan, là, même si ce n’en est pas un vraiment, est de rester à la maison et d’espérer que la situation ne se dégrade pas. Samidoun (nous résistons)", lâche-t-il.
*Le prénom a été modifié à la demande de l'interviewé.
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