"C'est comme la guerre de juillet 2006, mais là, ce sont deux grandes nations qui s’affrontent", s'inquiète Marc, un Libanais à Kiev

Les murs de la maison de Mark Tohmé, un vétérinaire libanais qui vit à Kiev, ont commencé à trembler à 5h10 ce jeudi matin. C’est à cette heure-là qu’il a entendu les premières attaques. L'armée russe venait, suite à une allocution de Vladimir Poutine, d'entamer son offensive contre l'Ukraine. "Au Liban, j’ai vécu la guerre, je savais donc quoi faire. Je me suis directement réfugié dans ma chambre et j’ai commencé à prendre des nouvelles de mes proches ici", raconte le jeune homme, qui a quitté Beyrouth pour l’Ukraine en 2007. Pour lui, la situation est comparable à la guerre de juillet 2006 au Liban, qui avait opposé pendant 33 jours le Hezbollah à Israël, "mais là, ce sont deux grandes nations qui s’affrontent. Ce sera bien pire", confie-t-il par téléphone à notre journaliste Lyana Alameddine.

Tandis qu'il parle, on annonce, aux informations, une opérations militaire aérienne russe sur la ville la capitale Kiev. "Nous ne pouvons rien faire maintenant à part rester vigilants et cloîtrés chez nous", poursuit le jeune homme de 33 ans.

L’atmosphère est lourde dans la ville, poursuit-il. L'air est plein du bruit des avions et des hélicoptères russes, tandis que retentissent les sirènes d’alarme de la capitale. Actuellement, "les rues sont désertées, très peu de voitures circulent, les restaurants sont fermés, les supermarchés sont ouverts mais pour une durée déterminée. Il n’y a plus d’essence et nous ne savons pas quand le gaz sera en rupture de stock", témoigne-t-il. "La situation ne rassure pas du tout", s'inquiète-t-il. A la tombée de la nuit, ceux qui sont restés chez eux éteindront les lumières "pour se cacher", dit-il encore.