La crise entre la Russie et l'Ukraine oppose les deux principales sources étrangères de blé du Liban, mais il reste à voir quel impact, le cas échéant, la crise aura sur l'approvisionnement en cette denrée cruciale.
Les contrats à terme du moi de mai sur le marché du blé de Chicago ont augmenté de 6,03 % mardi, alors que la crise géopolitique se poursuivait, selon Reuters.
Ahmad Hoteit, président de l'Association des minoteries du Liban, a déclaré à L'Orient Today que le principal facteur influençant les prix du blé à l'heure actuelle reste les prix mondiaux du carburant. "Mais peut-être que si les choses s'aggravent en Ukraine, il pourrait y avoir un problème plus important dans toute la mer Noire, ce qui nous obligerait à choisir d'autres options", a-t-il déclaré.
Reuters prévoit que "toute interruption du flux de céréales en provenance de la région de la mer Noire est susceptible d'avoir un impact majeur sur les prix (mondiaux) et d'alimenter davantage l'inflation alimentaire."
Entre 2010 et 2018, le Liban a importé entre 66,99 et 95,10 % de son blé en provenance de pays de la région de la mer Noire, selon une étude réalisée en 2019 par la société britannique de développement international Crown Agents. La grande majorité des besoins en blé du Liban sont couverts par les importations plutôt que par la production nationale. Quatre grands exportateurs de blé, l'Ukraine, la Russie, le Kazakhstan et la Roumanie expédient des céréales depuis les ports de la mer Noire.
Sur les huit années allant de 2010 à 2017, la Russie a été le plus grand fournisseur de blé du Liban pendant six d'entre elles, et le deuxième plus grand fournisseur pendant les deux autres années, selon les données de UN Comtrade. L'Ukraine a été le principal fournisseur de blé du Liban pendant deux de ces années, et le deuxième fournisseur pendant cinq autres. Ensemble, les deux pays ont pratiquement monopolisé les deux premières places de la liste des fournisseurs de blé du Liban, sauf en 2013, où un autre exportateur de la mer Noire, la Roumanie, a pris la deuxième place.
"Si toute la mer Noire devait être touchée par la guerre, il y aurait un certain impact parce que l'autre option est d'importer d'Amérique ou d'Argentine, ce qui prend 25 jours à cause de la distance, donc il pourrait éventuellement y avoir une pénurie au Liban, prédit M. Hoteit. Mais si nous achetons du blé dans d'autres ports de la mer Noire que l'Ukraine, à mon avis, le seul impact sera sur le prix, et non sur l'offre de blé."
Cette information est une version traduite de l'anglais d'un article sur le site de L'Orient Today
commentaires (3)
Le Liban a un stock stratégique de 48h. Pas de risque sur la population. La vision à très long terme de l'état libanais palie sont manque d'autosuffisance.
Nadim Mallat
16 h 39, le 24 février 2022