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Maoulaoui saisit le parquet après la tenue d'événements hostiles à Bahreïn

Maoulaoui saisit le parquet après la tenue d'événements hostiles à Bahreïn

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, au palais présidentiel de Baabda, le 23 septembre 2021. Photo Twitter @LBpresidency

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a demandé, vendredi, au parquet général d'engager des poursuites en justice contre les organisateurs et participants à deux conférences hostiles à Bahreïn, organisées en début de semaine à Beyrouth en dépit de l'interdiction des autorités libanaises qui tentent résoudre la crise diplomatique avec le Golfe.

Un "rassemblement solidaire" intitulé "Unis pour la justice", à l'initiative du groupe d’opposition chiite de Bahreïn al-Wifaq, avait eu lieu lundi dans le quartier de Rihab, à Ghobeiry dans la banlieue sud de Beyrouth. Il s'était tenu malgré l'interdiction, à deux reprises, prononcée par le ministre Maoulaoui, une décision qui avait irrité les milieux du Hezbollah. Un autre événement était censé se tenir dans la banlieue sud le 11 février, mais avait finalement été organisé mardi.

Selon la chaîne locale MTV, le ministre a affirmé que les deux événements se sont tenus au centre Risalat à Ghobeiry et déploré le fait qu'ils aient "porté atteinte aux autorités officielles de Bahreïn en particulier et aux pays du Golfe en général". M. Maoulaoui a également indiqué que les organisateurs n'avaient "pas obtenu d'approbation officielle préalable conformément aux normes légales et ont entravé la mission officielle du Liban, qui tente de renforcer ses relations avec le Golfe".

Les autorités libanaises ont multiplié dernièrement les efforts pour empêcher toute activité hostile aux monarchies du Golfe. A la mi-décembre, M. Maoulaoui avait ordonné l'expulsion des membres non-libanais du groupe al-Wifaq, quelques jours après la tenue à Beyrouth d'une conférence de presse qui avait irrité Manama. En janvier, le Hezbollah avait parrainé une conférence en soutien à l’opposition au gouvernement des Saoud, à une date commémorant l’exécution de l’imam chiite Nimr al-Nimr, considéré comme une figure de la contestation saoudienne.

Le Liban tente, depuis plusieurs mois, de restaurer ses liens avec les monarchies du Golfe, après la crise diplomatique déclenchée en octobre dernier par l'ancien ministre de l'Information Georges Cordahi sur le rôle de Riyad dans la guerre au Yémen. Si depuis la démission du ministre, des avancées avaient semblé se profiler, elles ne se sont pas concrétisées. Le Koweït avait soumis douze propositions aux autorités libanaises, lors d'une visite de son chef de la diplomatie à Beyrouth en janvier, afin de s'orienter vers un dégel diplomatique. Cette feuille de route comprenait plusieurs requêtes générales de la communauté internationale, comme l'organisation des législatives et le lancement de réformes, ainsi que certains points comme l’appel au respect de la résolution 1559 de l'ONU, adoptée en 2004 et qui porte, entre autres, sur "le désarmement et la dissolution de toutes les milices", à savoir le Hezbollah, financé par l'Iran. Le Liban avait estimé, dans sa réponse, que l'application de cette résolution nécessite du temps et n'a pas commenté directement la possibilité d'un désarmement du parti pro-iranien.

Fin janvier, le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah, avait annoncé que la réponse du Liban aux propositions était "à l'étude" et que des décisions seraient prises concernant la suite à donner à cette initiative.

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a demandé, vendredi, au parquet général d'engager des poursuites en justice contre les organisateurs et participants à deux conférences hostiles à Bahreïn, organisées en début de semaine à Beyrouth en dépit de l'interdiction des autorités libanaises qui tentent résoudre la crise diplomatique avec le Golfe.Un "rassemblement...