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Politique - Commémoration de l’assassinat de Lokman Slim

En la demeure des Slim, plusieurs ambassadeurs étrangers demandent une accélération de l’enquête

En la demeure des Slim, plusieurs ambassadeurs étrangers demandent une accélération de l’enquête

De gauche à droite, Rasha el-Ameer, sœur de Lokman Slim, Dorothy Shea, ambassadrice des États-Unis, Anne Grillo, ambassadrice de France, Monika Borgmann, épouse de Lokman Slim, et Salma Merchak Slim, la mère du défunt. Photo Houssam Chbaro

C’est un message politique très fort qui a été lancé hier, lors de la première commémoration de l’assassinat de l’éminent chercheur et opposant notoire au Hezbollah Lokman Slim. Tenue en la demeure familiale des Slim, à Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti chiite, la cérémonie, qui a commencé par une minute de silence, a rassemblé les proches et un nombre impressionnant d’ambassadeurs occidentaux et de figures politiques de l’opposition venus soutenir la famille, au milieu d’un déploiement sécuritaire impressionnant. Les diplomates étrangers et les proches de Lokman Slim ont appelé à l’unanimité à l’accélération de l’enquête qui piétine depuis un an.

Enquête exclusive

Comment Lokman Slim a été assassiné

« Ce qui nous inquiète le plus, c’est de voir que personne n’a été inquiété pour le moment (...) Alors que les législatives approchent à grands pas et que le peuple libanais souffre de crises multiples, nous avons plus que jamais besoin de renforcer les principes de la justice et de la reddition des comptes pour lesquels Lokman s’est battu », a souligné Dorothy Shea, ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, lors de l’hommage qui s’est déroulé en présence de Salma Merchak Slim, la mère de Lokman, de sa sœur Rasha el-Ameer et de son épouse Monika Borgmann. « Après son assassinat, des acteurs malveillants au Liban ont tenté d’affaiblir la légitimité des associations de la société civile et des ONG libanaises, mais leurs attaques ne pourront pas empêcher les plus courageux de dire la vérité », a ajouté Mme Shea.Outre l’ambassadrice américaine, étaient présents hier l’ambassadrice de France à Beyrouth, Anne Grillo, l’ambassadrice du Canada, Chantal Chastenay, la première conseillère de l’ambassadeur d’Allemagne, Katharina Lack, l’ambassadeur de Grande-Bretagne, Ian Collard, l’ambassadrice de Suisse, Marion Weichelt, et encore l’ambassadeur d’Autriche, René Paul Amry. Parmi les présents également, les anciens ministres Melhem Riachi et Ahmad Fatfat, le journaliste Ali el-Amine et plusieurs intellectuels et opposants au parti chiite.

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Dans un témoignage émouvant, Monika Borgmann a évoqué le dernier appel reçu de son mari, quelques heures avant sa disparition. « La dernière fois que je lui ai parlé, c’était entre 15h et 16h. Quand j’ai essayé de le rappeler le soir, son téléphone a sonné mais il n’a pas répondu. Nos peurs ont alors été confirmées, a-t-elle témoigné. Aujourd’hui, nous attendons toujours que justice soit faite, et nous appelons la communauté internationale à nous fournir les informations dont elle dispose. Sans justice et reddition de comptes, le Liban ne pourra jamais avancer vers la paix. »

« Fin de l’emprise de Téhéran... »

L’appel à faire la lumière sur la mort de Lokman Slim a été réitéré par l’ensemble des ambassadeurs présents qui ont dénoncé une enquête qui n’avance pas. De fait, un an après le drame, personne n’a encore été interpellé au motif que les preuves manquent. « La vérité et la justice doivent être rendues, de manière transparente, indépendante, pleinement, a déclaré l’ambassadrice Anne Grillo. Je suis ici pour témoigner que sa voix ne s’est pas tue. La mémoire de son engagement et de son œuvre sera préservée avec le soutien de la France », a-t-elle promis. « Cet assassinat est un crime contre la liberté d’expression », a pour sa part estimé Katharina Lack, la première conseillère au sein de l’ambassade allemande. « L’État libanais a pour obligation de renforcer l’application de la loi. Un an après le drame, nous avons peur que les responsables ne soient jamais traduits en justice », a-t-elle poursuivi.Le journaliste Ronnie Chatah, dont le père n’est autre que l’ancien ministre Mohammad Chatah tué le 27 décembre 2013 dans un attentat à la voiture piégée, a livré un témoignage poignant et accusé le Hezbollah d’être responsable de la mort de son père et de celle de Lokman Slim. « Mon père a trouvé le moyen de les exposer sur Twitter, quelques minutes avant qu’ils ne le tuent. Lokman a utilisé la télévision pour les accuser d’avoir détruit Beyrouth (...) Nous demandons tous la fin de l’emprise de Téhéran au Liban », a martelé M. Chatah. Quelques instants avant l’attentat, son père avait accusé le Hezbollah de chercher à mettre la main sur le pays, dans une publication sur Twitter.

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« Lokman ne mérite-t-il pas une enquête sérieuse ? » s’est demandé pour sa part le général à la retraite Khalil Hélou, figure de l’opposition qui a récemment annoncé sa candidature aux prochaines législatives. « Il m’avait parlé des menaces qui pesaient contre lui et sa famille, il m’avait alors demandé d’en avertir l’armée en ma qualité d’ancien militaire car il espérait trouver la protection nécessaire. Je demande à l’armée et aux services sécuritaires de redynamiser l’enquête malgré les difficultés et les obstacles », a lancé le général Hélou. Dans la traditionnelle demeure des Slim, hier, la voix chaude de la chanteuse Maïssa Jallad a résonné, sur les paroles d’une chanson écrite en hommage à l’intellectuel disparu, dont l’esprit imprégnait les lieux. Un an après le crime, la douleur n’a rien perdu de son intensité, notamment celle de la mère de Lokman, qui acquiesçait aux déclarations des diplomates présents. À un groupe de jeunes, elle a lancé : « Continuez le combat. »

C’est un message politique très fort qui a été lancé hier, lors de la première commémoration de l’assassinat de l’éminent chercheur et opposant notoire au Hezbollah Lokman Slim. Tenue en la demeure familiale des Slim, à Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti chiite, la cérémonie, qui a commencé par une minute de silence, a rassemblé les proches et...

commentaires (5)

L’Etat lui-meme est noyauté par ceux-là même qui l’ont assassiné… Qui va enquêter , sur qui..? Les assassins sur eux-mêmes..?

LeRougeEtLeNoir

18 h 30, le 04 février 2022

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Commentaires (5)

  • L’Etat lui-meme est noyauté par ceux-là même qui l’ont assassiné… Qui va enquêter , sur qui..? Les assassins sur eux-mêmes..?

    LeRougeEtLeNoir

    18 h 30, le 04 février 2022

  • ACCELERATION DE QUELLE ENQUETE. ICI IL Y A UN AUTRE CRIME DE DIMENSION ENORME AVEC PLUS DE 240 MORTS ET 6000 BLESSES QUE LES MEMES ASSASSINS INTERDISENT L,AVANCEMENT. ALORS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 46, le 04 février 2022

  • Hitler, saddam, kazafi, ben laden… toutes ces terreurs , tous ces terroristes qui ont parsemé l’Histoire de l’humanité… ils ont fini 6 pieds sous terre … leurs fidèles poursuivis et arrêtés ou liquidés. Viendra la fin de ces terroristes qui ont tué M Bejjani, M Slim et toutes les personnes qui ont osé clamer la vérité. Ainsi le monde et fait. Qu’ils relisent l’Histoire.

    LE FRANCOPHONE

    08 h 29, le 04 février 2022

  • Larmoiements inutiles. Il n’y aura jamais de justice parce que le Liban n’est pas un État de droit. Il n’y a que la méthode forte qui vaille face aux prédateurs du Liban.

    AntoineK

    08 h 18, le 04 février 2022

  • Une des pages les plus noires de notre histoire .... Merci à tous ceux qui n'oublient pas et qui continuent le combat ?

    Danielle Sara

    01 h 25, le 04 février 2022

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