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Moyen-Orient - Conflit

En Arabie saoudite, une région du Sud habituée aux attaques des rebelles houthis

"Au début, nous avions peur et étions stressés par les bruits d'explosion. Avec le temps, on a appris à dormir tranquillement", souligne un jeune saoudien.

En Arabie saoudite, une région du Sud habituée aux attaques des rebelles houthis

Des Saoudiens en bord de mer, dans la région de Jazan, dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite, près de la frontière yéménite, le 26 janvier 2021. Photo Fayez Nureldine / AFP

Les récentes attaques des houthis aux Emirats arabes unis ont perturbé le calme du riche Etat du Golfe. Mais à Jazan, dans le sud de l'Arabie saoudite, la population est depuis longtemps habituée aux frappes des rebelles du Yémen voisin.

"Les deux ou trois premières fois, c'était bizarre car ça n'arrivait pas souvent en Arabie saoudite. Puis c'est devenu normal", confie à l'AFP une habitante de Jazan sous couvert d'anonymat, à propos des attaques des houthis. Vêtue d'une abaya, robe noire traditionnelle, cette trentenaire évoque des "bruits d'explosion" qui font parfois "trembler la maison". Puis, "on reprend le cours de nos vies comme si de rien n'était", dit-elle.

Dans cette région de l'extrême Sud-Ouest, frontalière du Yémen en guerre, les drones et les missiles balistiques tirés par les houthis, ciblant aéroports et infrastructures pétrolières, sont majoritairement interceptés par l'armée saoudienne, mais font parfois des victimes et des dégâts. Ces attaques sont une réponse des rebelles à l'intervention de Riyad au Yémen depuis 2015 à la tête d'une coalition militaire pour appuyer les forces progouvernementales contre les houthis, soutenus eux par l'Iran, grand rival régional de l'Arabie. Selon l'ONU, la guerre a fait des centaines de milliers de morts au Yémen, aujourd'hui plongé dans l'une des pires crises humanitaire au monde.

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A Jazan, deux personnes ont été tuées et sept blessées fin décembre dans la première attaque mortelle revendiquée par les rebelles dans le royaume saoudien en plus de trois ans. Cette semaine, une autre attaque y a fait deux blessés. Les Emirats, eux, ont connu le 17 janvier leur première attaque meurtrière menée par les houthis sur leur territoire, faisant trois morts.

"Dormir tranquillement" 
"Au début, nous avions peur et étions stressés par les bruits d'explosion", dit à l'AFP un jeune saoudien de Jazan qui a requis l'anonymat. "Avec le temps, on a appris à dormir tranquillement", ajoute-t-il. Sur le mur d'un grand immeuble adjacent, une banderole arbore le slogan "Dieu, fais que ce pays soit en sécurité", avec les photos du roi Salmane et du prince héritier Mohammad ben Salmane, architecte de l'intervention saoudienne au Yémen.

En décembre, la coalition anti-houthis a affirmé que les rebelles, maîtres de la capitale Sanaa depuis 2014 et d'une majeure partie du nord du Yémen, avaient lancé plus de 400 missiles balistiques et plus de 850 drones sur l'Arabie saoudite depuis 2015, tuant au total 59 civils saoudiens. Mais "il n'y a pas de raison d'avoir peur, l'armée est aux aguets 24 heures sur 24 et notre équipement militaire est prêt", estime un autre jeune habitant de Jazan.

Pourtant au Yémen, le conflit s'est encore intensifié ces dernières semaines entre les houthis et les forces progouvernementales. Un raid de la coalition a fait au moins 14 morts à Sanaa la semaine dernière. L'ONU et des ONG accusent également l'alliance anti-houthis d'avoir mené une frappe contre une prison tenue par les rebelles à Saada (nord), faisant au moins 70 morts.

Les récentes attaques des houthis aux Emirats arabes unis ont perturbé le calme du riche Etat du Golfe. Mais à Jazan, dans le sud de l'Arabie saoudite, la population est depuis longtemps habituée aux frappes des rebelles du Yémen voisin.
"Les deux ou trois premières fois, c'était bizarre car ça n'arrivait pas souvent en Arabie saoudite. Puis c'est devenu normal", confie à l'AFP une...
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