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Lifestyle - Liban Pop

Les années « lumière » de Rola Beksmati

L’actrice et animatrice de télévision enchaîne les succès sur différentes plateformes, animée uniquement par une passion ancienne et le désir de se surpasser.

Les années « lumière » de Rola Beksmati

Rola Beksmati multitalentueuse. Photo Jean-Claude Bejjani

Rola Beksmati est sur toutes les affiches, et son public ne s’en plaint pas. Star sans avoir une attitude de diva, elle fait souffler un vent frais sur le grand et le petit écran libanais avec un naturel qu’on retrouve même hors caméra. Pourtant, c’est de manière relativement rapide qu’elle s’est frayé un chemin vers des rôles principaux, côtoyant des stars déjà consacrées par le public, comme Badih Abou Chacra, Taim Hassan, Moatasem Annahar, Ammar Chalak ou Maxime Khalil. Un succès que Rola refuse d’attribuer à la chance uniquement, elle qui croit au talent, à la passion et au progrès continuel.

Rola Beksmati multitalentueuse. Photo Jean-Claude Bejjani

Les premiers pas

Car le métier d’acteur a toujours été une passion pour Rola Beksmati dès son plus jeune âge, une passion qui l’a rattrapée des années plus tard par le fruit du hasard. « Ma mère ne voulait pas en entendre parler, se souvient-elle. J’ai donc opté pour des études en journalisme. » Alors qu’elle suit des cours de presse écrite au quotidien an-Nahar, elle postule pour un stage à la Future TV où elle décroche un job en tant qu’assistante de production dans l’émission de Paula Yacoubian. Mais son charisme pousse ses supérieurs à lui demander de passer un casting d’animatrice. Elle présente alors le programme Lamasat, avant de rejoindre l’équipe du programme matinal le plus populaire dans le monde arabe et qui refait alors peau neuve : Aalam as-sabah. « C’est la plus belle expérience qu’on puisse vivre, assure Rola. J’avais rejoint une véritable institution où je pouvais tout apprendre avec des professionnels qui ont de l’expérience et qui étaient prêts à m’aider dans ce challenge, le tout dans une ambiance de famille. » Dans cet exercice quotidien, Rola Beksmati réussit à marquer le public par sa spontanéité et son sourire chaleureux tous les matins. « Le direct est difficile, mais il m’a beaucoup appris, dit-elle. On parle de tout et de rien, de la psychologie à la cuisine, en passant par les arts et l’environnement. Les gens découvrent surtout le véritable caractère des animateurs. Quand je me trompais, c’est avec spontanéité que je prenais les choses. » Les fans de l’émission se souviennent encore de ses adieux en larmes, le 4 août 2017, en direct à la télévision. « Sachant que j’étais émotive, je ne voulais pas le faire, mais mes collègues ont insisté, et je n’ai évidemment pas pu m’empêcher de pleurer. Pourtant, après 5 ans, il était temps pour moi de prendre une pause et de tenter de nouvelles aventures. Mais je n’avais aucun projet concret en tête... »

Rola Beksmati multitalentueuse. Photo Jean-Claude Bejjani

Cinéma, théâtre et télévision

L’opportunité ne s’est pas fait attendre. Deux heures à peine après sa démission, alors qu’elle savoure un dernier déjeuner avec ses collègues, le producteur Marwan Haddad, qui lui avait déjà offert une apparition dans la série Forset Eid, lui propose un rôle principal dans le feuilleton Asshab tlete où elle endosse le rôle d’une esthéticienne souffrant d’un trouble obsessionnel compulsif. « Marwan Haddad a cru en moi et m’a ouvert la porte comme il l’a fait avec tant d’autres stars qui ont pris leur envol », confie-t-elle, reconnaissante. Et les rôles s’enchaînent, choisis « soigneusement », et propulsent Rola Beksmati en moins de 4 ans sur le devant de la scène où elle casse le stéréotype de l’actrice libanaise sulfureuse.

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Au théâtre, avec 60 Sene W 70 yom de Gabriel Yammine et 64 de Camille Salameh ; à la télévision, avec Prova, Kharzeh zarka, 2020 et Ana ; et au cinéma. avec Khabsa, Yerbo beezkoun, actuellement en salle, et Broken Keys de Jimmy Keyrouz, dont la première devait se tenir au Festival de Cannes en 2020 et qui sera bientôt sur les écrans. « J’attends impatiemment la sortie de ce film car je pense qu’il marquera les esprits. Il relate l’histoire d’un pianiste qui veut fuir son village occupé par Daech, entre l’Irak et la Syrie. Pour ce film, nous avons tourné à Mossoul, et le tournage était impressionnant car nous étions accompagnés par une vingtaine de soldats pour nous protéger. » Si elle estime que le cinéma pose des défis propres à lui car il s’adresse à un public averti ou élitiste, Rola savoure le plaisir du grand écran, uniquement détrôné chez elle par sa passion pour le théâtre. « Au théâtre, l’énergie est différente.

Rola Beksmati multitalentueuse. Photo Jean-Claude Bejjani

C’est un véritable échange avec le public et l’acteur n’a pas droit à l’erreur. Mais chaque expérience est différente en elle-même, et je choisis des rôles qui ne se ressemblent pas. » Ce qu’elle a appris durant ces quelques années intensives et riches en émotions, c’est que ce métier requiert surtout de la passion. « Il faut avoir de la présence face à la caméra, mais il faut surtout apprendre, écouter, tout absorber comme une éponge pour avancer. Sinon, on fait rapidement du surplace. J’ai donné la réplique à de grands acteurs, et c’est toujours une valeur ajoutée », souligne celle qui a partagé l’affiche avec l’acteur Taim Hassan, dont elle note « la culture, la présence, le charisme et la discipline ».Bientôt, Rola Beksmati présentera un nouveau personnage dans la série Raksit matar, avec les acteurs Maxime Khalil et Aimée Sayah, sur 12 épisodes produits pour la plateforme Shahid par les frères Sabbah (Cedars Art Production), qui semblent l’avoir adoptée. Pour ce rôle, elle s’est séparée sans regret de sa couleur de cheveux naturelle et a dû la troquer pour une couleur orange criarde. « Parfois, la vraie Rola me manque, alors j’aime me retrouver », explique-t-elle. Mais c’est surtout sa fille de 5 ans, Kylie, qu’elle a hâte de retrouver entre deux tournages. « Elle est toute ma vie, lance-t-elle. Et ce métier est l’un des plus difficiles car on est complètement absorbé par chaque projet. Après, j’essaie de compenser. » La jeune maman fait en tout cas tout pour rester au Liban avec sa famille malgré les circonstances difficiles. « Jusqu’au dernier souffle et tant que j’en suis capable, je resterai », se promet-elle. Et il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Avec son courage et sa bienveillance, Rola Beksmati est la promesse de belles choses en perspective, elle qui assure être partante pour de nouvelles expériences et de nouvelles histoires, tant que le cœur y est.

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