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Lifestyle - Liban Pop

Avec « Awake », Arte ouvre les yeux sur la télévision libanaise

La série, écrite par Nadia Tabbara, produite et réalisée par Mazen Fayad, et sortie en 2019, sera bientôt diffusée sur Arte. Une histoire humaine avant tout.

Avec « Awake », Arte ouvre les yeux sur la télévision libanaise

« Awake », avec Flavia Béchara dans le rôle principal, bientôt sur Arte. Photo DR

La production télévisée libanaise vient d’enregistrer un nouveau succès avec l’annonce, il y a quelques jours, de l’achat de la série Awake (Wa’eet) par Arte, la chaîne culturelle européenne. Avec cette acquisition, la série continue son parcours international, après avoir été diffusée d’abord sur OSN en 2019 puis sur la chaîne saoudienne MBC. « Awake était notre premier projet, affirme non sans fierté le producteur et réalisateur Mazen Fayad. Après avoir été visionnée dans le monde arabe, nous avons été chanceux au marché Mipcom où une compagnie a été intéressée de représenter la série à l’étranger, appréciant la qualité de la production et l’histoire. Depuis, Awake a été vendue en Amérique du Nord et en Europe, au Luxembourg et en Allemagne, et même en Australie. Maintenant, c’est au tour d’Arte, une première pour une série arabe commerciale. » Le feuilleton devrait être diffusé sur la chaîne télé franco-allemande Arte d’ici au mois d’avril, en langue originale avec des sous-titres français et allemands. Écrite par Nadia Tabbara, la série relate l’histoire de Dana qui se réveille, après 11 ans de coma, dans un nouveau monde où la technologie a pris le dessus. Entourée par des personnes qu’elle a autrefois aimées, mais qui ont beaucoup changé, elle lutte pour (re)faire sa propre vie dans un Beyrouth de plus en plus chaotique. À l’affiche de la série figurent les acteurs Flavia Béchara (Dana), Tarek Yaacoub (Ghassan), Mohammad Akil (Walid), Raymonde Azar (Mariam), Stéphanie Atallah (Lama), Ruba Zaarour (Jinane), Joseph Bou Nassar (Dr Mehio), Camille Salameh (Fawzi) et Lisa Debs (Nada).

Des thèmes universels

Selon Mazen Fayad, le succès de Awake peut s’expliquer surtout par l’aspect humain de l’histoire. « La série couvre vraiment deux thèmes importants, dit-il. D’abord, le rôle des médias sociaux et comment ils sont devenus une partie intégrante de la vie des gens avec cette question-clé : “Si je m’étais endormi entre 2005 et 2016, comment aurais-je pu voir le monde avec ce changement totalement différent ?”. La seconde problématique est : jusqu’où les parents sont-ils prêts à aller pour ne pas lâcher leurs enfants ? » Dans l’histoire, le père de Flavia, plongée dans un coma depuis l’attentat contre Rafic Hariri, refuse d’arrêter les machines qui maintiennent sa fille en vie, malgré les reproches de sa femme. Il se voit même contraint de s’impliquer dans une opération de blanchiment d’argent pour la garder en vie alors qu’elle est dans un état végétatif. « L’histoire de Beyrouth et de l’attentat confère un contexte réel au récit, estime le réalisateur. Mais les thèmes sont universels et tout le monde peut s’y identifier. Cela explique que la série s’exporte à l’international, et encore plus facilement que dans le monde arabe où certains thèmes et certaines scènes sont encore tabous. »

Cependant, Mazen Fayad ne cache pas sa déception que la série ait été boudée par les chaînes locales, après de longues négociations avec deux d’entre elles et d’importantes concessions de sa part, par souci de permettre au public libanais de découvrir la série. « Malheureusement, nous avons essuyé un refus clair, avoue-t-il, sous prétexte que la série n’est pas destinée au téléspectateur lambda. » Et d’ajouter : « Honnêtement, je ne pense pas qu’elle soit trop compliquée pour les téléspectateurs libanais… Les chaînes locales n’ont pas le droit de dénigrer leur audience de la sorte. Au contraire, elles doivent assumer leur part de responsabilité et leur offrir un contenu local nouveau. Les téléspectateurs auraient apprécié l’histoire, surtout à l’heure où ils suivent tout genre de feuilletons sur les plateformes. »

« Awake », avec Flavia Béchara dans le rôle principal, bientôt sur Arte. Photo DR

Le public libanais peut néanmoins regarder la série sur la plateforme Shahid, avec qui Mazen Fayad (The Big Picture Studios) connaît plus d’un succès cette année, avec la série originale Beirut 6:07 nominée aux Emmy Awards et la récente sortie de Confessions of a Fashionista, qui lie la mode au genre thriller. Alors qu’il se prépare à produire une série saoudienne intitulée Cut-off, il assure que la télévision libanaise a de beaux jours devant elle : « Nous avons le talent, le savoir-faire et des équipes locales, ce qui peut faire la différence. Rien ne nous manque pour réussir. »

Pour mémoire

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La production télévisée libanaise vient d’enregistrer un nouveau succès avec l’annonce, il y a quelques jours, de l’achat de la série Awake (Wa’eet) par Arte, la chaîne culturelle européenne. Avec cette acquisition, la série continue son parcours international, après avoir été diffusée d’abord sur OSN en 2019 puis sur la chaîne saoudienne MBC. « Awake était notre...

commentaires (1)

Génial, bravo!

Wow

20 h 28, le 20 janvier 2022

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Commentaires (1)

  • Génial, bravo!

    Wow

    20 h 28, le 20 janvier 2022

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