Le nom de Mohammad Moghrabi, un octogénaire de nationalité égyptienne qui, après avoir perdu sa maison, vit sous le pont dit de la Fiat, où il a recréé une librairie en plein air, était devenu familier des réseaux sociaux. Il y a quelques jours, le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, lui avait même rendu une visite qui n’était pas passée inaperçue. Dans la nuit du jeudi à vendredi, en plein froid polaire, la librairie improvisée de Mohammad a été incendiée, et il était lui-même en danger de mort. Acte prémédité ou accident ? Il était impossible hier à notre journaliste Mohammad Yassine de vérifier les faits, étant donné que le vieil homme n’est pas revenu de la journée à l’endroit où il campe depuis des années, sur de simples cartons. Mais la possibilité que l’incendie ait été délibéré a été privilégiée par de nombreux médias et internautes.
Toujours selon les informations disponibles, le vieil homme devait dormir au moment des faits. Il a été secouru in extremis et hospitalisé pour avoir inhalé de la fumée. Un homme qui campe dans la rue à côté de lui a raconté à notre journaliste avoir été réveillé vers 1 heure au bruit des flammes qui ont ravagé les livres de Mohammad. Il affirme que la Défense civile et les Forces de sécurité intérieure sont arrivées sur place peu après. Il précise aussi que le vieil homme allume toujours un feu la nuit. Les flammes ont-elles échappé à tout contrôle ou l’octogénaire a-t-il été réellement attaqué ? S’il était impossible de le vérifier hier, nombreux sont ceux qui ont déploré cette triste fin pour une belle histoire. Les appels à lui offrir de nouveaux livres à vendre se sont multipliés sur les réseaux sociaux.
commentaires (3)
Quant on brule un livre on brûle un vie
Eleni Caridopoulou
20 h 23, le 23 janvier 2022