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Monde - Scandale

Pots de départ arrosés en plein confinement et deuil national : Downing Street s’excuse auprès de la reine

Boris Johnson est ouvertement critiqué dans sa majorité et confronté à sa pire crise depuis son arrivée au pouvoir.

Pots de départ arrosés en plein confinement et deuil national : Downing Street s’excuse auprès de la reine

Boris Johnson lors de la séance hebdomadaire de questions-réponses au Parlement, le 12 janvier 2022. Jessica Taylor/Reuters

Des pots de départ arrosés en plein confinement et deuil national : Downing Street s’est excusé hier auprès d’Elizabeth II pour des fêtes organisées alors que la reine s’apprêtait à enterrer son époux, conclusion humiliante d’une semaine de révélations désastreuses pour Boris Johnson.

C’est l’une des images symboles de la rigueur des confinements au Royaume-Uni : la reine nonagénaire, toute de noire vêtue jusqu’au masque, assise seule dans la chapelle du château de Windsor lors des funérailles du prince Philip.

Jusqu’au petit matin ce 17 avril 2021, des collaborateurs de Downing Street – sans le Premier ministre – fêtaient le départ de deux membres de l’équipe, selon The Telegraph : le directeur de la communication James Slack, depuis rédacteur en chef adjoint du tabloïd The Sun, et un photographe personnel de Boris Johnson.

Les fêtards, une trentaine, s’étaient rejoints dans les jardins de la résidence officielle, d’après le quotidien proche du pouvoir. Une personne avait été envoyée dans un supermarché acheter des bouteilles de vin qu’elle a ramenées à Downing Street dans une valise, précise-t-il.

« Il est profondément regrettable que cela ait eu lieu à une période de deuil national et le 10 (Downing Street) a présenté des excuses au palais », a déclaré un porte-parole de Boris Johnson.

À l’époque, les rencontres en intérieur étaient interdites, les Britanniques ne pouvant se retrouver qu’à six au maximum à l’extérieur.

Ces excuses adressées par la voie officielle sont particulièrement humiliantes pour le dirigeant conservateur, désormais ouvertement critiqué dans sa majorité et confronté à sa pire crise depuis son arrivée au pouvoir.

Excuses « sans réserve »

Dans un communiqué, James Slack a aussi présenté des excuses « sans réserve pour la colère et la peine occasionnées ».

Boris Johnson, 57 ans, n’était pas présent et se trouvait, selon un porte-parole cité par le Telegraph, à Chequers, résidence de campagne des chefs de gouvernement britanniques.

Mais ces nouvelles révélations viennent allonger une liste déjà longue de fêtes organisées dans les cercles du pouvoir durant les périodes de confinement. Elles mettent aussi en exergue, d’après des témoins cités dans les médias, une véritable culture de la boisson à Downing Street.

Elles enfoncent encore davantage le dirigeant conservateur qui, cas contact Covid, n’a plus été vu en public depuis son mea culpa mercredi au Parlement pour sa présence à une de ces fêtes en mai 2020. Il avait affirmé avoir alors pensé qu’il s’agissait d’une réunion de travail.

Désormais très affaibli dans les sondages, qu’il a longtemps survolés après son arrivée triomphale au pouvoir en juillet 2019, il bataille aujourd’hui pour son maintien à la tête du gouvernement.

« La reine était assise seule, en deuil, comme tant d’autres à l’époque, affectés par le traumatisme personnel et le sacrifice, afin de respecter les règles dans l’intérêt national », a dénoncé sur Twitter Angela Rayner, la chef adjointe du Labour, principale formation d’opposition.

Vide moral

Très critiques, plusieurs députés conservateurs, dont certains étaient jusqu’ici de fervents soutiens, se sont joints à l’opposition pour réclamer la démission de Boris Johnson. Dénonçant « un vide moral au cœur du gouvernement », Andrew Bridgen est le dernier en date à avoir adressé une lettre de défiance à un puissant comité régissant l’organisation parlementaire du Parti conservateur. S’il en reçoit suffisamment, ce dernier devra organiser une nouvelle course au leadership pour remplacer le Premier ministre.

La chef de la diplomatie Liz Truss, perçue comme une potentielle candidate au poste de Premier ministre, a dit hier le soutenir « à 100 % ». Autre challenger éventuel, son collègue des Finances Rishi Sunak s’est montré beaucoup plus réservé.

Mais avant de tirer d’éventuelles conséquences, Boris Johnson et ses ministres répètent à l’envi qu’il convient d’attendre, la semaine prochaine au mieux, les conclusions d’une enquête interne menée par une haute fonctionnaire. Critiquée pour son attentisme, la police de Londres a adopté la même ligne. Le Times affirmait vendredi que cette enquête n’aurait pas permis de trouver suffisamment de preuves d’infractions pénales.

Ces fêtes provoquent aussi la colère des proches de victimes du Covid-19, qui a fait plus de 150 000 morts au Royaume-Uni. L’association Bereaved Families for Justice y voit un « dédain total pour le public ».

Source : AFP

Des pots de départ arrosés en plein confinement et deuil national : Downing Street s’est excusé hier auprès d’Elizabeth II pour des fêtes organisées alors que la reine s’apprêtait à enterrer son époux, conclusion humiliante d’une semaine de révélations désastreuses pour Boris Johnson.C’est l’une des images symboles de la rigueur des confinements au Royaume-Uni :...

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