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Politique - Crise au Liban

Hariri dit non au dialogue proposé par Aoun

Après une réunion avec le chef de l'Etat, M. Mikati s'abstient de se prononcer publiquement au sujet de l'initiative de Baabda.

Hariri dit non au dialogue proposé par Aoun

Le président libanais Michel Aoun recevant le 24 octobre 2020 le leader sunnite Saad Hariri. Photo d'archives Dalati et Nohra

L'ex-Premier ministre et chef du courant du Futur, Saad Hariri, a informé vendredi le président libanais, Michel Aoun, qu'il ne participera pas au dialogue national auquel celui-ci a appelé fin décembre, estimant qu'une telle initiative devrait être prise après les élections législatives, prévues en mai 2022. 

Selon des informations rapportées par son bureau de presse, M. Hariri a contacté M. Aoun à la suite d'un appel téléphonique de Baabda à la Maison du Centre, résidence du leader sunnite à Beyrouth, au sujet du dialogue national. "M. Hariri a informé le chef de l'Etat qu'il ne participera pas à un tel dialogue, dans la mesure où celui-ci devrait se tenir après les législatives", a indiqué le bureau.

Une source proche de Baabda confie à L'Orient-Le Jour que le président Aoun est entré en contact par téléphone avec tous les chefs des groupes parlementaires, dans la mesure où ils seront conviés au dialogue. M. Aoun devrait tenir des réunions bilatérales avec ces personnalités, afin de discuter de l'ordre du jour du dialogue et de sa date, ajoute-t-on de même source. La première de ces réunions bilatérales a eu lieu entre M. Aoun et le Premier ministre, Nagib Mikati, qui s'est rendu vendredi après-midi à Baabda. A l'issue de la rencontre, le chef du gouvernement a fait savoir qu'il a exprimé devant le chef de l'Etat son avis quant à l'appel au dialogue lancé fin décembre. Mais M. Mikati s'est abstenu de se prononcer à ce sujet publiquement.

Seul Saad Hariri a tranché la question de sa non-participation. Les rapports entre la présidence et le camp haririen sont rompus depuis juillet dernier, lorsque M. Hariri s'était récusé après avoir échoué à former un nouveau gouvernement. Depuis, il s'est retiré de la scène publique, et des spéculations vont bon train autour d'un possible boycottage du scrutin de mai prochain par le courant du Futur. L'appel entre le chef de l'Etat et M. Hariri constitue donc une première prise de contact directe depuis des mois.

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Berry accuse implicitement Aoun d'empiéter sur les prérogatives du Parlement

Dans un message adressé à la nation le 27 décembre dernier, et dans un contexte politique tendu marqué par une paralysie gouvernementale qui dure depuis octobre 2021, M. Aoun avait appelé à un dialogue national urgent qui discuterait de dossiers épineux tels que la stratégie de défense, à savoir les armes du Hezbollah, une question sensible pour son allié chiite. Selon M. Aoun, le dialogue devrait également examiner le plan de redressement économique d'un pays en pleine crise, et la décentralisation administrative et financière élargie. Ce dernier volet a suscité une polémique dans les milieux du mouvement Amal du chef du Parlement, Nabih Berry.

Sans surprise,  le Courant patriotique libre (CPL) fondé par M. Aoun a réagi favorablement à l'initiative du chef de l'Etat, et le Hezbollah s'y est montré ouvert, malgré les critiques acerbes du chef du CPL, Gebran Bassil, à l'égard du parti chiite. Quant aux autres protagonistes, notamment les Forces libanaises de Samir Geagea, ils ne soutiennent pas une telle démarche, y voyant un moyen pour M. Aoun de renflouer son mandat qui s'achève dans quelques mois, soit en octobre 2022, sur un bilan désastreux.

L'ex-Premier ministre et chef du courant du Futur, Saad Hariri, a informé vendredi le président libanais, Michel Aoun, qu'il ne participera pas au dialogue national auquel celui-ci a appelé fin décembre, estimant qu'une telle initiative devrait être prise après les élections législatives, prévues en mai 2022. Selon des informations rapportées par son bureau de presse, M. Hariri a...

commentaires (13)

Éviter un piège ou tout simplement une déception n'est pas du boycottage mais plutôt une réaction logique. Non?

Wlek Sanferlou

23 h 32, le 07 janvier 2022

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Commentaires (13)

  • Éviter un piège ou tout simplement une déception n'est pas du boycottage mais plutôt une réaction logique. Non?

    Wlek Sanferlou

    23 h 32, le 07 janvier 2022

  • La limace n'est pas pressée

    Hitti arlette

    23 h 15, le 07 janvier 2022

  • J’adooooore la position du CPL qui approuve le dialogue national à Baabda alors qu’il avait tout boycotté durant des années pour que leur chef arrive à la présidence coûte que coûte notamment au détriment de tout le pays. Et c’est bien ce qui s’est passé, le pays est effrité et en totale faillite, la Livre ne vaut plus rien, 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté et les autres se sont appauvris sauf ceux qui gravitent autour du CPL, la pénurie est partout dans tous les domaines et j’en passe . Le régime a bien réussi sa mission de destruction entamée en 1988

    Lecteur excédé par la censure

    21 h 07, le 07 janvier 2022

  • LE BOYCOTTEUR AU PALMARES RICHE EN BOYCOTTAGES ET BLOCAGES EN COOPERATION AVEC SON ALLIE BARBU DOIT AUJOURD,HUI ETRE BOYCOTTE ET BLOQUE JUSQU,A SON DEGUERPISSEMENT FINAL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 35, le 07 janvier 2022

  • Merci pour votre position sensée et courageuse, Mr Hariri, cette énième proposition de dialogue nationale qui ne serait que du réchauffé de toutes les precedentes n'a aucune raison d'être; votons la fin de ces assassins, nous dialoguerons après.

    Christine KHALIL

    19 h 17, le 07 janvier 2022

  • Hariri a raison (pour une fois) le dialogue est inutile et ne servira qu'à renflouer Aoun.

    camel

    19 h 05, le 07 janvier 2022

  • Tout va mal dans un pays qui agonise . Donc pas de surprises si personne refuse de dialoguer .

    Antoine Sabbagha

    19 h 02, le 07 janvier 2022

  • Un dialogue avec un parti politique qui garde ses armes en guise de "Joker"? Je suis d'accord avec Harriri. Aucun dialogue avec le Hezbollah qui apporte indirectement ses armes à la table. Deuzio, Nasrallah ne s'est jamais considéré un Libanais. Il le démontre dans ses discours, dans ses agissements. Il est fier d'être l'extension d'un régime Islamiste, qui ne rêve que d'un empire perse!

    Marwan Takchi

    16 h 50, le 07 janvier 2022

  • Boycottez , boycottez , il en restera toujours un goût très amer pour le citoyen libanais étouufé et dévasté !

    Chucri Abboud

    16 h 36, le 07 janvier 2022

  • Aoun n'est pas du tout habilité pour un dialogue avec quiconque. De là, diriger un dialogue, n'est pas de son ressort surtout pour un but connu d'avance.. pour ne pas dire plus.

    Esber

    16 h 23, le 07 janvier 2022

  • TROP TARD POUR AOUN ET POUR SA CLIQUE RÉGNANTE ET SES ALLIÉS VENDUS. PLUS PERSONNE NE VEUT S’ASSOCIER À EUX OU ETRE COMPLICE DE LEURS PROJETS QUI NE SONT QUE POUR LEUR INTÉRÊT PERSONNEL POUR RUINER ET DETRUIRE LE  PAYS. NOUS LES AVONS VU À L’OUVRE, ON NE NOUS LA FAIT PLUS.

    Sissi zayyat

    16 h 19, le 07 janvier 2022

  • J'ai la mémoire qui flanche je ne sais pas pourquoi ?

    Martin Saint Leon Nicole

    15 h 56, le 07 janvier 2022

  • Ca fait des années que AOUN est à baabda… son rêve de 1988… C’est juste les derniers mois de son « séjour » dans ce palais, qu’il se réveille et se souvient des armes du Hezbollah ??? Lorsque son allié intégriste a utilisé ces armes contre la rue sunnite , qu’ils ont envahi le siege de la Future TV… On se souvient TRES BIEN, que M AOUN a dit «  maintenant le train est remis sur les rails »… approuvant l’opération militaire du Hezbollah. Sans parler de son silence lorsque les TSHIRTS noirs ont tabassé les familles manifestants au centre-ville. Nous avons encore les images, photos en mémoire.

    LE FRANCOPHONE

    15 h 03, le 07 janvier 2022

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